Dernières Infos

Un minéral très rare témoigne l’impact d’une énorme météorite en Australie

Dans un cratère australien, des chercheurs ont découvert une forme très rare de zircon, une pierre semi-précieuse généralement utilisée en bijouterie. Il s’agit de la « reidite », souvent associée aux impacts de météorites.

Les chercheurs de l’Université Curtin (Australie) ont fait une découverte rarissime, rapportée dans un article scientifique publié dans la revue Geology le 27 septembre 2018. On pense que le cratère Woodleigh s’est formé durant la période du Dévonien tardif il y a environ 360 millions d’années, mais il est difficile de déterminer sa taille car il n’est pas exposé à la surface. En effet, les chercheurs ont trouvé de la reidite dans le cratère de Woodleigh, situé dans l’ouest du pays (Australie-Occidentale) et enseveli sous 600 mètres de roches et de sable.

Alors que l’on sait seulement depuis 1997 qu’il est question d’un cratère météoritique, il aura fallu attendre plus d’une vingtaine d’années supplémentaires pour y trouver de la reidite. Il s’agit d’un minéral très rare qui se forme à partir du zircon (ZrSiO4) lorsque ce dernier est soumis à de fortes pressions – 30 GPa (gigapascals) – et à des températures très élevées. La reidite est un polymorphe du zircon, ce qui signifie que celle-ci a une composition chimique identique au zircon, mais une structure cristalline différente.

Pas moins de 10 fois plus dense que le zircon (5,2 g/cm3), la reidite a été très rarement découverte sur Terre à l’état naturel. Selon Aaron Cavosie, principal meneur de l’étude, « la totalité de la reidite formée dans l’histoire géologique tiendrait sous un ongle ». Il faut également savoir que ce minéral a été découvert après analyse des carottes de roches prélevées dans l’anneau central du cratère de Woodleigh.

Cette découverte pourrait permettre d’en savoir plus sur le phénomène méconnu de soulèvement central – lors de l’impact de la météorite. Il se pourrait également que le diamètre du cratère soit supérieur à 100 km, c’est-à-dire plus que ce l’on pensait, et ce en raison d’une puissance sous-estimée de l’impact. Dans le cas où cette valeur serait confirmée, le cratère de Woodleigh deviendrait le plus grand d’Australie et un des plus imposants au monde. Il serait alors à placer dans la même catégorie que le cratère de Chicxulub (Mexique), auquel on associe la disparition des dinosaures !

Cette découverte ne permettra malheureusement pas à l’Australie de faire fortune. « Bien qu’elle soit infiniment plus rare que l’or ou le diamant, la reidite n’a hélas aucune valeur commerciale », sourit Aaron Cavosie. Sa valeur scientifique, elle, est inestimable.

La recherche a été publiée dans la revue Geology .

(364)

Laissez un message

%d blogueurs aiment cette page :