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Un monde au bord de la faillite

credit : www.identitequebec.ca

La crise du coronavirus ravive les craintes d’une vague de défauts de paiement de pays émergents et moins avancés, suscitant une multitude d’appels aux créanciers à reporter des échéances, voire à annuler partiellement la dette. Le système bancaire est mis à l’épreuve.

Comment un pays entre-t-il en défaut de paiement?
Un pays se retrouve en « défaut » lorsqu’il ne peut pas rembourser des emprunts qui arrivent à échéance ou lorsqu’il ne peut plus verser les intérêts.

La première conséquence est de couper le pays du marché financier international. Les créanciers sont ensuite, en théorie, en droit de saisir les actifs du pays à l’étranger.

Sur le plan judiciaire, le pays qui entre en défaut s’expose à des sanctions internationales, notamment des représailles commerciales des pays de résidence des créanciers. Il aura aussi une réputation de « mauvais payeur », qui compliquera pendant des années son financement. Le FMI peut éventuellement lancer un plan de sauvetage.

La Chine est devenue le premier créancier des pays pauvres, et de l’Afrique en particulier. Entre 2000 et 2017, 143 milliards de dollars partis de Chine ont financé via les « routes de la soie », des ponts, stades, hôpitaux africains, dans des conditions opaques. Aujourd’hui, la Chine concentre 63% des dettes dues aux pays du G20 selon la Banque mondiale.

Au niveau mondial

Face une situation de l’économie mondiale pour le moins inquiétante, Kearney tire la sonnette d’alarme. La société de conseil appelle à l’action urgente, alors que la crise du Covid-19 a profondément bouleversé les équilibres économiques, provoqué des faillites qu’on pensait impossibles, aggravé les dettes publiques et plonger les plus fragiles, individus et pays, dans une détresse nouvelle. La vague de trop pour un équilibre mondial déjà précaire et préoccupant, observe Kearney dans son dernier rapport sur l’état du monde.

Kearney dresse un tableau inquiétant et un appel à l’action d’urgence alors que cinq bouleversements majeurs se dessinent au cours des cinq prochaines années : des gouvernements sous forte pression, l’urgence des autonomies nationales, des sociétés toujours plus divisées et inégalitaires, à la limite de l’implosion, la perspective d’une crise alimentaire mondiale et la naissance de géants via des fusions-acquisitions. « La simultanéité de la crise sanitaire mondiale, des difficultés économiques et des troubles sociaux met en péril l’équilibre du monde, et va changer définitivement le fonctionnement des économies et des sociétés.

Des pays en défaut de paiement

A l’image du Liban qui s’est retrouvé en défaut de paiement dès le 9 mars, ou de l’Argentine qui a reporté mardi à l’année prochaine le paiement de près de 10 milliards de dollars de dette, plusieurs pays émergents étaient déjà très affaiblis économiquement avant la pandémie.

« Les investisseurs s’attendent aujourd’hui à ce que le choc du coronavirus sur la croissance soit beaucoup plus massif chez les émergents que dans les pays développés », a-t-il ajouté.

L’arrêt brutal de l’économie mondiale a frappé de plein fouet les revenus des émergents, faisant dégringoler le prix du pétrole, ceux des matières premières et l’activité touristique.

« De nombreux pays africains vont se retrouver dans une situation difficile à l’image de l’Angola ou de la Zambie. » Même tendance dans d’autres régions avec l’Equateur, sous programme avec le FMI, ou encore le Sri Lanka, la Tunisie ou le sultanat d’Oman ou Bahreïn.

« Celui qui est dans la plus mauvaise situation est l’Afrique du Sud qui combine les vulnérabilités externes et en matière de finances publiques », a souligné Julien Marcilly, après la dégradation de la note de ce pays par les agences Fitch et Moody’s.

La Tunisie est également au bord de la faillite

Sur le plan économique, la Tunisie est un pays « techniquement quasiment en faillite » ! Pour étayer ses propos l’auteur argumente à force de chiffres. Des chiffres qui choquent. Une récession de 9%… Un chômage qui caracole à 16%… Un déficit budgétaire de 13.4%… Un endettement public de l’ordre de 90% du PIB. Des chiffres qui ne laissent, en effet, aucun doute sur le caractère critique de la situation.

Mais aujourd’hui le pays qui inquiète est le Brésil avec des conséquences encore inconnues

« Le Brésil est en faillite. Je ne peux rien faire. Je voulais changer la grille de réductions des impôts, mais il y a eu ce virus alimenté par la presse que nous avons ici, cette presse sans intérêt », a déclaré mardi Jair Bolsonaro en réponse à un de ses partisans qui l’a salué devant sa résidence officielle à Brasilia.

Le président brésilien faisait référence à la réforme pour la hausse du niveau des revenus exonérés d’impôts, une promesse de campagne du leader d’extrême droite, arrivé au pouvoir avec un programme économique libéral. Pour Jair Bolsonaro, l’effondrement économique du pays est lié aux restrictions préconisées par les gouverneurs pour lutter contre la pandémie de coronavirus, qui a déjà tué près de 198 000 personnes au Brésil.

Pour M. Bolsonaro, l’effondrement économique du pays est lié aux restrictions préconisées par les gouverneurs pour lutter contre la pandémie due au coronavirus, qui a déjà tué près de 198 000 personnes au Brésil. Et il a gagné en popularité grâce à l’aide d’urgence accordée pendant neuf mois à 68 millions de Brésiliens, soit près d’un tiers de la population.

En France

La France est l’un des pays européens qui affichera l’un des plus hauts niveaux d’endettement dans les prochaines années. Avant la pandémie de la Covid-19, la dette publique de la France avoisinait 100% du PIB et la dette privée était en train de s’envoler, pour atteindre près de 140% du PIB, un chiffre nettement supérieur à celui observé en Italie (106%) et en Espagne (119%). Les mesures d’urgence adoptées pour faire face à la pandémie n’ont fait qu’accélérer l’accumulation de dette. Désormais, la dette publique devrait atteindre 120% du PIB en 2021.

Malgré un vaste plan d’aide de 100 milliards d’euros et un programme en vertu duquel l’État garantit jusqu’à 90% des prêts accordés aux entreprises, la France est incapable d’éviter une vague de faillites car de nombreuses entreprises du secteur tertiaire ne peuvent faire face aux diverses mesures successives de confinement et d’état d’urgence. Les investisseurs deviennent de plus en plus pessimistes quant à la rentabilité future des fonds propres des banques, ce qui provoque un dégagement massif sur les méga capitalisations bancaires françaises. Le produit net bancaire chute et les provisions pour pertes de crédit augmentent, faisant chuter les capitalisations boursières des banques françaises et leurs ratios cours/actif net à des points bas historiques. Compte tenu du piètre état des finances publiques et du niveau extraordinairement élevé de la dette publique, la France n’a d’autre choix que de venir demander assistance à l’Allemagne, afin de permettre à la BCE d’injecter suffisamment de liquidités pour renflouer massivement le système bancaire et éviter un effondrement systémique.

Et les banques ?

« Si les dispositifs mis en place après la crise de 2008, se révèlent insuffisants, il est tout à fait possible qu’on se retrouve dans une crise bancaire, ajoute Jézabel Couppey-Soubeyran. L’année 2021 va être le baptême du feu pour ces dispositifs. » Si ceux-là s’avéraient insuffisants, les banques freineraient alors leur offre de crédit, la relance européenne en pâtirait, et cela se répercuterait mécaniquement sur les citoyens.

Pour ne pas arriver à cette situation, la BCE prépare depuis quelques mois un mécanisme permettant aux banques d’assainir leurs comptes en se défaisant, à peu de frais, de ces actifs toxiques. Dans une tribune publiée fin octobre par le Financial Times, le président du conseil de surveillance prudentielle de la BCE, Andrea Enria, estimait que le niveau de ces créances douteuses pourrait, dans le pire des scénarios, atteindre 1.400 milliards d’euros, soit un niveau supérieur à ce qu’elles étaient lors de la crise financière de 2008 ou celle des dettes souveraines en 2011. Le moment, selon lui, pour l’Europe de créer sa propre Bad Bank. C’est-à-dire une structure de défaisance où les banques pourront transférer leurs créances douteuses… au frais du public et donc du contribuable.

Mauvaise idée, d’après les deux économistes. Selon Fabien Tripier « il faut d’abord que l’Union Européenne se serve des mécanismes déjà en place pour aider le secteur bancaire. Et il faut tout faire, malgré les périodes de confinement, déconfinement, pour que l’économie reparte. » De son côté, Jézabel Couppey-Soubeyran, mise en plus sur le concept de « cleaning bank ». « Une structure dirigée par les pouvoirs publics qui reprendrait les créances douteuses mais à plusieurs conditions, explique-t-elle. Par exemple, nous pourrions exiger une réorientation stricte de l’activité des banques bénéficiaires vers le financement des PME, une réduction des activités de marché ne contribuant pas suffisamment au financement de l’économie ou encore l’interdiction de financement d’activité polluante. » En attendant ce genre de d’orientation, les deux économistes comme beaucoup de spécialistes ou non de la question, ne souhaitent qu’une chose : que ça tienne !

sources : https://www.bfmtv.com/ / https://www.franceculture.fr/ / https://www.sudouest.fr/ / https://www.tunisienumerique.com/ / https://www.capital.fr/ / https://www.tradingsat.com/ / https://www.marianne.net/ / https://www.lemonde.fr/

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