L’Homme moderne a tenté une première sortie d’Afrique voilà plus de 220 000 ans
Telle est l’étonnante révélation faite par l’ADN d’un fémur de Néandertal retrouvé dans une grotte allemande.
Depuis quelques semaines, les paléogénéticiens – ceux qui farfouillent dans l’ADN des fossiles – se déchaînent. Il y a 15 jours, Jean-Jacques Hublin, en poste à l’institut Max-Planck de Leipzig, nous apprenait que l’Homme moderne (l’Homo sapiens) n’était pas né voilà 200 000 ans, mais bien avant, vers 300 000 ou 400 000 ans avant notre ère. Un sacré coup de vieux ! Aujourd’hui, c’est un de ses collègues du même institut qui révèle, dans la revue Nature Communications, une première tentative de sortie d’Afrique de l’Homme moderne, il y a plus de 220 000 ans. Peut-être même 300 000 ou 400 000…
C’est complètement fou ! Le plus drôle dans cette histoire, c’est que la preuve de ce premier exode n’a pas été trouvée sur le terrain sous la forme de fossiles, mais dans de microscopiques brins d’ADN du fémur d’un Néandertal âgé de 124 000 ans. Plus fort que Les Experts. Cet os a été retrouvé, il y a 80 ans, dans la grotte Hohlenstein-Stadel située en Allemagne du Sud-Ouest. Des paléogénéticiens de l’institut Max-Planck de l’université de Turbingen ont eu la bonne idée d’y rechercher des traces d’ADN. Ils en ont effectivement trouvé ! Mais pas celui des chromosomes ordinaires, celui figurant dans les mitochondries (le moteur des cellules). Or, stupéfaction, cet ADN mitochondrial est apparu très proche de celui de l’Homme moderne. Qu’en conclure ? Comment expliquer qu’un homme de Néandertal vieux de 124 000 ans pouvait posséder de l’ADN mitochondrial de notre espèce ?
Relations plus ou moins intimes
La seule explication possible, c’est qu’il en avait hérité d’un ancêtre sapiens. Se livrant à de savants calculs, les paléogénéticiens de Turbingen ont estimé que cet ancêtre sapiens aurait vécu il y a 220 000 ans.
sources : http://www.lepoint.fr // https://www.nature.com/
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