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Tchernobyl : il y a 20 ans

Tchernobyl, c’était il y a 20 ans. Le samedi 26 avril 1986 à 1 h 23 min 40 s, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explose.

Tchernobyl, 20 ans après, c’est pour les «liquidateurs» de 25 000 à 100 000 morts et plus de 200 000 invalides, et pour les populations exposées à la contamination un bilan qui sera selon les estimations de 14 000 à plus de 560 000 morts par cancer, et autant de cancers non-mortels.

D’après le rapport officiel, publié en août 1986, l’accident avait été provoqué par des essais non autorisés. Le réacteur ne put être contrôlé, il y eut deux explosions, le couvercle du réacteur fut soufflé et le cœur s’enflamma en brûlant à des températures de l’ordre de 1500°C.
Des doses de radiations très élevées ont atteint la population proche du réacteur et un nuage de retombées radioactives s’est étendu vers l’ouest. Les produits radioactifs se sont déployés au-dessus de toute l’Europe.
Contrairement à la plupart des réacteurs des pays occidentaux, le réacteur de Tchernobyl n’avait pas d’enceinte de confinement. Une telle structure aurait empêcher les produits radioactifs de s’échapper du site.

Le sarcophage, baptisé Oukughe
Afin d’arrêter l’émission de produits radioactifs, les soviétiques ont déversé par hélicoptère des milliers de tonnes de sable et de plomb sur le réacteur détruit. Puis ils ont injecté de l’azote sous ce réacteur pour le refroidir et arrêter le feu. Un sarcophage en béton et acier de 50 mètres de hauteur a été achevé en novembre 1986.
L’émission de rejets radioactifs a duré 10 jours. Ce n’est qu’un jour et demi après l’explosion que 50000 personnes habitant une zone de 30 km de rayon autour de la centrale sont évacuées ; au final, 350000 personnes d’Ukraine et de Biélorussie ont dû être déplacées depuis des zones plus lointaines, mais copieusement contaminées cependant.

Iode-131 et les pathologies thyroïdiennes
L’iode radioactif augmente la fréquence des cancers, des nodules et des hypothyroïdies.

Fait indiscutable lié à l’accident de Tchernobyl : l’augmentation considérable d’un facteur 10 à 100, depuis 1990 du taux naturel de cancer de la thyroïde. Une fréquence accrue notamment chez l’enfant de moins de 15 ans, en Biélorussie, au nord de l’Ukraine et dans le sud de la Russie. Au banc des accusés : l’iode radioactif incorporé dans l’organisme. Cet élément se fixe préférentiellement dans les cellules de la thyroïde. La fixation est d’autant plus grande pour une population présentant une carence alimentaire en iode.

Césium 137
Le césium 137 a la particularité de ressembler chimiquement au potassium. Aussi, comme ce métal, se fixe-t-il facilement dans les tissus mous (muscles, reins, poumons, foie, cœur, …) ainsi que dans les tissus osseux des enfants. Comme tout corps radioactif, le césium est susceptible, à plus ou moins long terme, d’induire des cancers.

En pratiquant des milliers d’autopsies, Youri Bandajevski et son équipe ont montré que le césium 137 s’accumulait dans les tissus musculaires, à commencer par le cœur : 70% des 2000 enfants contrôlés dans la zone très contaminée de Gomel (Biélorussie) souffrent de pathologies cardiaques. La concentration de césium dans les reins provoque des dysfonctionnements graves dès le bas âge. Le césium accumulé dans les muscles de l’œil déclenche des cataractes : en 1997, à Svetlovici près de Gomel, 25% des 13-15 ans étaient touchés. Pendant la grossesse, le placenta des futures mères stocke le césium qui irradie le fœtus et à la naissance, elles nourrissent le bébé avec du lait contaminé. Les pathologies sont variées, comme l’effondrement des défenses immunitaires.

De vastes zones de Biélorussie restent encore lourdement contaminées du fait de la longue période du césium 137 (30 ans).

Un message du Secrétaire Général de l’ONU, Kofi Annan, déclare que 9 millions d’adultes et plus de 2 millions d’enfants, souffrent des conséquences de Tchernobyl, et que la tragédie ne fait que commencer. « Un nombre qui ne fait qu’augmenter », selon Martin Griffiths, Directeur du département des affaires humanitaires des Nations Unies (Conférence OMS 1995).
Ces victimes souffrent de maux liés aux radiations: leucémies, cancers du côlon, du poumon, de la vessie, du rein, de la thyroïde, du sein…
L’irradiation aggrave la morbidité (incidence des maladies): maladies du coeur et des vaisseaux (dans des régions contaminées par 5 à 15 Ci de Cs137/km2, jusqu’à 80% des enfants souffrent de symptômes cardiaques), maladies du foie, des reins, de la glande thyroïde, altérations du système immunitaire, arrêt du développement mental chez des enfants exposés in utero, cataractes, mutations génétiques, malformations congénitales, malformations du système nerveux, hydrocéphalies, etc.
Les mutations ont touché la Faune comme la Flore :
Le sol de Tchernobyl provoque plus de mutations
5 oct. Vingt ans après la catastrophe de Tchernobyl, le sol contaminé est toujours capable de provoquer des mutations génétiques chez les plantes.
Afin d’analyser les effets d’une exposition chronique aux radiations, Olga Kovalchuk de l’Institut Friedrich Miescher, à Bâle (Suisse), et ses collègues ont planté des semis de blé identiques dans un champ proche de la centrale moribonde et à une trentaine de kilomètres de là, dans un sol sain. 
Au bout d’une seule génération (dix mois), le taux de mutations génétiques s’est révélé six fois supérieur dans les plants voisins de Tchernobyl par rapport aux plants de contrôle. Le plus surprenant, c’est que chaque plante reçoit des doses de radiations relativement faibles qui ne devraient pas provoquer de telles mutations. Pour les scientifiques à l’origine de cette découverte, l’exposition chronique aux radiations ionisantes aurait donc des effets encore inconnus. (Nature)

Tchernobyl est la pire des catastrophes de l’Histoire. Le nucléaire peut devenir l’horreur de toutes les manières inimaginables. Ici dans cet article, aucune photo n’a été ajoutée. Car cette tragédie n’a pas besoin de voyeurisme.

sources : http://www.dissident-media.org / http://www.csvt.qc.ca / http://www.chez.com/radioetsante

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