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Le processus de renversement du Gulf Stream s’accélère

Depuis quelques années, un réchauffement important de l’Atlantique Nord est à noter. Voici ici une explication de la NASA qui apporte un élément de plus à l’Hypothèse de l’Arrêt du Gulf Stream.

Cet article déjà édité sur la Terre du Futur a été remis à jour pour une meilleure compréhension du phénomène et également apporter une pièce de plus au débat passionné au sein du Forum.

Mais que se passe t-il donc dans l’océan Atlantique Nord ? Tout semble fonctionner à l’envers.

Les anomalies de températures de la surface des eaux avaient alimenté les ouragans de l’année 2005. En 2005, l’année cyclonique intense n’avait été observée seulement dans l’Atlantique.

Mais aujourd’hui, nous observons une augmentation de la température qui n’a jamais été aussi élevée. Pendant le même temps, la Nina qui refroidit le Pacifique Est s’est réveillée, ce courant inversé par rapport à son célèbre El Nino. La tendance océanique était donc au négatif depuis quelques mois, mais l’Atlantique Nord contrarie le phénomène. Ici des graphiques nous accompagnent, le blocage doit être attendu…

Réchauffement de l’Atlantique Nord entre l’année 1993 et l’année 2001, en surface (gauche), à 100 mètres (milieu), à 300 mètres (droite). La couleur représente l’intensité du réchauffement en °C sur la période. Les couleurs rouges représentent un réchauffement de 3°C sur la période, tandis que les couleurs bleues montrent un refroidissement de -3°C sur la période.

Des relevés plus récents pourraient démontrer une accélération du réchauffement de l’Atlantique Nord. Ici SST de l’Altantique Nord au 17 mai 2007. Les projections du GIEC (Groupe intergouvernemental pour l’évolution du climat) tablent sur des prévisions autrement plus importantes. Voire inquiétantes. Selon les zones, les températures des eaux du nord-est de l’Atlantique devraient augmenter de 2° C à 4° C d’ici à 2100. Il semble que certaines moyennes arrivent à 3° en 2001 selon Mercator.

Que nous montre donc ce réchauffement de l’Altantique Nord ? Que le réchauffement actuel fait son oeuvre ? 

Donc petit rappel d’une explication de la Nasa :

Quand il y a beaucoup d’eau réchauffée dans l’Atlantique central qui se déplace vers le Nord de l’Atlantique, le processus de renversement du Gulf Stream s’accélère. Cela tracte le courant tout le long vers le nord à une vitesse plus rapide, et augmente la taille de surface de l’océan le long du Gulf Stream. Mais par la suite, pendant que l’eau chaude commence à s’accumuler à Terre-Neuve, il y a un effet négatif sur la thermohaline. Quand il y a suffisamment d’eau chaude qui s’est aglutinée vers le nord, elle devient moins dense, et ralentit la circulation, qui abaisse alternativement la taille de surface de l’océan.

Donc un réchauffement exceptionnel de l’Atlantique Nord apporte un blocage du Gulf Stream car il est à noter que Terre Neuve qui a habituellement des eaux très froides, a actuellement des eaux beaucoup plus chaudes depuis 10 ans. Un blocage du courant nord atlantique doit être attendu.

Phénomènes Météo récents et cycles

L’année 2006 aurait dû être une année cyclonique intense si les Vents générés par El Nino n’avaient pas cisaillé l’atmosphère dans l’Atlantique Central. Actuellement, La Nina vient de voir le jour laissant place à une très forte possibilité cyclonique pour cette année. 

Un océan atlantique très chaud pourrait il apporter une très forte canicule sur l’Europe comme en 2003 ? L’été 2006 fut relativement mitigé, avec un mois de juillet dans les normes et un mois d’aout 2006 très en dessous des normes. L’automne 2006 et l’Hiver 2007 furent au dessus des normes de saison malgrès un phénomène cyclique solaire nommé Schwabe. En effet, un double Schwabe de 22 ans aurait dû apporter un hiver rigoureux sur l’Europe comme ont connu les USA cet hiver 2007. Mais l’Europe qui est toujours protégé par le Gulf Stream surchauffé a au contraire connu un hiver historiquement doux.

La question peut être également posée pour cet été, réponse d’ici 2 mois. Mais nous pourrons retenir ceci : une trop grosse poussée océanique avec de fortes températures peut apporter de très belles chaleurs mais également de très beaux orages et beaucoup d’humidité. Donc à l’arrivée un été bien humide. Affaire à suivre…

Une conjonction de signaux…

Et c’est ici que l’annonce récente de l’équipe scientifique dirigée par Harry Bryden, du National Oceanography Centre de Southampton (UK), a suscité un électrochoc. Les chercheurs britanniques ont réalisé, en 2004, une vaste campagne de mesures de la salinité et de la température des eaux de l’Atlantique à hauteur du 25ème parallèle, souhaitant compléter ainsi les données fournies par quatre campagnes comparables (1957, 1981, 1992, 1998).

Leur objectif a été de mettre au point une façon d’extraire de cette série d’enregistrements un mode d’évaluation de l’évolution des masses d’eau véhiculées. Tout en confessant les incertitudes importantes quant aux résultats obtenus, leur principale conclusion avance que le débit de la NAD serait déjà passé de 20 millions de m3 par seconde en 1957 à 14 millions de m3 en 2004, soit une baisse de quelque 30%… Dans leur analyse, cette estimation est confortée par le fait que cette chute de débit vers le Nord correspond à un gain des mesures des débits des eaux du Gulf Stream qui empruntent les chemins du Sud.

La conclusion émise par les chercheurs britanniques (Harry Bryden) représente une pièce importante s’ajoutant à de nombreux autres résultats apportés par un nombre croissant de travaux, donnant une série de signaux allant plutôt dans le même sens. Ainsi, lors d’une réunion de l’Union Européenne de Géophysique (EGU) tenue au début 2005, Peter Wadham, de l’université de Cambridge, coordinateur du projet européen Convection, faisait part d’observations selon lesquelles le nombre de cheminées de convection observées dans une zone habituellement active de la mer du Groenland s’est considérablement réduit au cours de l’hiver dernier, semblant indiquer une réduction de la formation d’eaux profondes, (ce qui expliquerait la zone bleue sur les images de Mercator en eaux profondes).

Un an plus tôt, en 2004, une chercheuse de la NASA, Sirpa Hakkinen, indiquait dans un article de Science qu’en se basant sur des données satellitaires, elle notait une baisse de 20% de la circulation dans la partie subpolaire de l’océan Atlantique au cours des années 1990. Pour sa part, le projet européen Moen (Meridional Overturning Exchange with the Nordic Seas), a annoncé que les mesures directes effectuées par ses chercheurs, sous la coordination de Svein Osterhus du Bjerkness Centre de Bergen (NO), indiquent une baisse des masses d’eau circulant à travers certains détroits sous-marins au large du Danemark.

des incertitudes persistent

Aucune image véritablement cohérente et quantifiable ne se dégage encore de ces données, car deux problèmes importants subsistent. Le premier est soulevé par le modélisateur Gavin Schmidt, du Goddard Institute for Space Studies(GISS) de la NASA, s’exprimant sur le blog www.realclimate.org (un des forums de référence utilisé par maints climatologues). « Si cet affaiblissement est réel, souligne l’Américain, et surtout s’il a atteint, en 50 ans, l’ampleur de 30% que lui prête Harry Bryden, la baisse de l’effet thermique exercée par la NAD tout au long des côtes européennes, devrait d’ores et déjà se faire sentir et se traduire par un refroidissement moyen de la température du continent d’environ 0,5°C. Or, rien de tel n’est constaté. Au contraire, celui-ci continue pour l’instant à se réchauffer lentement, suivant en cela l’évolution générale observée pour le reste du globe.

Le second problème est que les données de Bryden ont été calculées à partir de mesures correspondant à cinq années isolées dans un intervalle de temps de plusieurs décennies, dont elles sont en quelque sorte des photographies instantanées. En réalité, on sait très peu de choses de la variabilité naturelle des grands courants marins, notamment des courants profonds : il s’agit de phénomènes difficiles à mesurer, qui n’intéressent les scientifiques que depuis peu, et les zones les plus actives, au large du Labrador et du Groenland, se caractérisent par des conditions météorologiques très rudes. On ignore encore l’ampleur des variations naturelles de ces courants, et si ces variations connaissent des cycles, et combien ».

Il reste donc beaucoup de chemin à parcourir pour comprendre ce qui se passe dans l’Atlantique Nord. Un pas important est entrepris par le programme Rapidmoc, copiloté de chaque côté de l’Atlantique, qui vise à mettre en place un système de bouées permanentes mesurant les courants océaniques. Une fois que les chercheurs disposeront de mesures continues et fiables de l’évolution de ces énormes masses d’eau, il sera sans doute permis de comprendre les caprices de notre précieux océan.

Le processus de renversement du Gulf Stream s’accélère

Pour le moment, l’accumulation de chaleur se poursuit et les prévisions de la NASA pourraient bien signaler un changement majeur du climat dans les années à venir. L’explication de certaines incertitudes pourraient se situer ici : Une température élevée du Gulf Stream tout le long vers le nord apporte une vitesse plus rapide, et augmente la taille de surface de l’océan le long du Gulf Stream. Mais par la suite, pendant que l’eau chaude commence à s’accumuler à Terre-Neuve, il y a un effet négatif sur la thermohaline.  Un effet de surprise se profile et même le GIEC soulève le problême. Ainsi un effondrement de la Dérive Nord Altantique (extension du Gulf Stream) devient plus que possible.

sources : NOAA / Mercator / http://www.rac-f.org/ / http://ec.europa.eu/

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