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Des scientifiques chinois créent une nounou IA pour s’occuper des embryons dans un utérus artificiel

credit by Concept Arts / http://www.impawards.com/designers/concept_arts.html / Credit Matrix écrit et réalisé par les Wachowski et sorti en 1999.

Des chercheurs de Suzhou ont mis au point un système d’intelligence artificielle capable de surveiller et de prendre soin des embryons qui se transforment en fœtus en laboratoire.
La technologie ne sera pas un problème pour son application future, mais les questions juridiques et éthiques pourraient l’être, prévient un chercheur de Pékin.

Une capsule qui joue le rôle d’ utérus artificiel pour y faire pousser des bébés sous l’oeil attentionné d’un gardien à base d’intelligence artificielle. Personne ne vous rapprochera de vous être exclamé “Matrix” à la lecture de cette phrase; mais il s’agit pourtant d’un projet on ne peut plus concret qui est actuellement exploré par des chercheurs chinois. D’après le South China Morning Post, l’objectif de ce concept qui fleure bon la fiction dystopique : permettre au pays de maîtriser son taux de natalité.

Les enfants et la Chine, c’est une histoire compliquée. En 1979, tout à la fin de la période Mao Zedong, le gouvernement a instauré la Politique de l’enfant unique, une politique publique de contrôle des naissances qui a entièrement transformé le visage du pays. Rapidement, le taux de natalité s’est écroulé; même si cette loi a été abolie en 2015, ses effets démographiques se font encore sentir aujourd’hui.

En effet, il semble que de nombreux Chinois aient tout simplement renoncé à l’idée de faire des enfants; le pays connaît en ce moment son taux de natalité le plus bas depuis des décennies, d’après le South China Morning Post. Ils explorent donc des pistes alternatives pour assurer leur pérennité, et c’est l’objet des travaux de chercheurs de l’université de Suzhou qui ont produit cette fameuse capsule.

Le “Long-Term Embryo Culture Device” joue ainsi le rôle d’“utérus artificiel” dans lequel un embryon dispose de tout ce dont il a besoin pour stimuler sa croissance. Mais cette capsule pleine de fluides nutritifs ne se suffit pas à elle-même. Il faut également pouvoir gérer la subtile dynamique des paramètres physiologiques qui jouent un rôle central dans la grossesse. Habituellement, ce travail de tous les instants est assuré par l’organisme de la mère sans même qu’elle ne s’en rende compte. Ici, c’est une “nounou” basée sur l’intelligence artificielle qui s’en chargerait.

Sur le pied de guerre 24 heures sur 24, elle traque en permanence le moindre changement de conditions dans la capsule. Elle ajuste ensuite très précisément toutes les variables en lien avec la croissance du fœtus, comme la disponibilité en nutriments dans le liquide ou le taux de dioxyde de carbone. Mais surtout, elle conduit en permanence de nombreux examens sur la base d’un système d’imagerie très avancé, dans l’espoir d’identifier des phénomènes jusque-là négligés par les observateurs humains.

À l’heure actuelle, ce système est testé sur un grand nombre d’embryons d’animaux divers et variés. Mais il ne s’agit que d’un dispositif de test; la finalité revendiquée reste bel et bien la culture de petits êtres humains. Mais à l’heure actuelle, les lois internationales et chinoises ne permettent pas encore aux chercheurs de s’attaquer à notre espèce.

Sun et ses collègues expliquent que s’ils pouvaient l’appliquer à l’humain, cette technologie permettrait de faire des progrès considérables en recherche fondamentale. “Cela nous permettrait d’améliorer nos connaissances sur l’origine de la vie et le développement embryonnaire humain”, expliquent-ils. Mais ce n’est pas tout : les auteurs avancent que ce système pourrait également faire des merveilles en médecine clinique. “Cela nous offrirait une base théorique pour soigner des défauts de naissance et autres problèmes majeurs de la santé reproductive”, renchérissent-ils.

Sur le papier, cette technologie permettrait donc de résoudre le problème de la démographie chinoise tout en permettant aux bébés de se développer dans de meilleures conditions. Elle constituerait aussi une formidable plateforme de recherche pour travailler sur des traitements à des anomalies du développement. On peut aussi imaginer que cela permettrait de faire progresser des disciplines comme la culture d’organes pour les patients en attente de greffe.

sources : https://www.scmp.com/ / extrait et source : https://www.journaldugeek.com/ / https://europepmc.org/

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