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L’Hiver 2012-2013

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vignetteL’Hiver 2011-2012 selon la Terre du Futur. Après 3 hivers en dessous des normes saisonnières, puis cet hiver qui fut juste dans les moyennes -0,14°C (février 2012 très en deçà), il est statistiquement rarissime qu’un 5 eme hiver suive une tendance négative. Seulement voilà, les statistiques sont faites pour être démenties. Voici les prévisions saisonnières pour le futur hiver 2012-2013.

 

Dans contexte normal et selon certains sites prévisionnistes voici ce qu’on nous annonce : Si nous avions une récurrence de douceurs et d’impact du réchauffement climatique, l’activité solaire actuelle étant à la hausse pour la fin de l’année, même dans un contexte d’un cycle solaire faible, un blocage anti cyclonique serait fort probable pour les mois de décembre et janvier apportant douceur au sud et simples petites gelées au nord de la France. Toujours selon ces prévisionnistes, comme pour l’hiver 2011-2012, le début d’hiver devrait donc être doux, humide et sans aucun piment hivernal.

Nous ne pourrons pas nous aligner sur ces prévisions pour les raisons suivantes :

Depuis la fin janvier 2012, nous constatons  des variations atypiques des oscillations arctiques et de l’oscillation nord atlantiques. Ces oscillations ont un grand intérêt, pour déterminer la position du vortex polaire et les centres d’action sur l’Atlantique Nord. Depuis quelques mois, ces oscillations, ces indices sont donc très désorganisés entre du positif et du négatif. Ça reste nouveau depuis quelques années :

AO


Nous sommes entrés dans un cycle solaire 24 faible et son maximum prévu pour le mois de mai 2013 devrait être le plus faible depuis plus de 100 ans.

Le changement de l’irradience solaire pourrait être à l’origine des hivers inhabituellement froids qu’ont connus le Nord de l’Europe et les Etats-Unis ces dernières années.

Une chute cyclique dans les radiations solaires pourrait provoquer des hivers inhabituellement froids dans certaines parties d’Amérique du Nord et d’Europe, d’après ce qu’ont déclaré des scientifiques.

Une réduction des rayons ultraviolets du soleil pourrait affecter les régimes de vents de haute altitude dans l’Hémisphère Nord, provoquant ainsi des hivers particulièrement froids.

« Notre recherche confirme le lien observé entre les variations solaires et le climat régional hivernal » a écrit le principal auteur de l’étude, Sarah Ineson, du UK Met Office. L’étude a été publiée dans le journal Nature Geoscience en 2011.

Ils ont ainsi découvert que pendant les années de basse activité, un air inhabituellement froid se forme en altitude dans l’atmosphère au-dessus des tropiques. Cela entraîne une redistribution de la chaleur dans l’atmosphère, provoquant des vents qui amènent un temps froid et des tempêtes de nord dans le Nord de l’Europe et aux Etats-Unis, et un climat plus doux au Canada et dans la région Méditerranéenne.

Information de 2010 : La Terre a beau se réchauffer, l’Europe pourrait connaître une série d’hivers rigoureux évocateurs de ceux du petit âge glaciaire du 17e siècle. La faute à l’activité pâlotte du Soleil, accusent des scientifiques anglais. Cette faiblesse perturberait le jet stream du front polaire et empêcherait l’air chaud d’atteindre l’Europe pendant l’hiver.

Malgré le réchauffement de l’hémisphère nord, en 2010, l’Angleterre venait de connaître son 14e hiver le plus froid depuis 160 ans. S’il existe plusieurs explications à cela, celle qui a la préférence des scientifiques de l’université de Reading repose sur l’activité solaire. L’équipe menée par Mike Lockwood vient en effet de mettre en évidence une forte corrélation entre la faiblesse de l’activité solaire et l’apparition d’un phénomène de blocage du jet stream de l’hémisphère nord.

Ce jet stream (appelé aussi courant-jet) est un courant aérien très puissant qui parcourt l’hémisphère à grande vitesse, entre 6 et 15 kilomètres d’altitude. Il sépare les masses polaires d’air froid (front polaire) des masses chaudes tropicales. En cas de phénomène de blocage, ce courant aérien adopte un parcours en « S » qui permet localement aux masses d’air polaires de descendre vers le sud et empêche les masses d’air chaud de remonter vers le nord.

Par conséquent, la baisse d’activité du Soleil qui a débuté en 1985 pourrait indiquer une augmentation de la fréquence des hivers rigoureux, notamment en Europe. Mike Lockwood précise que ce phénomène est régional et saisonnier, sans effet sur la température globale de la planète. C’est la façon dont l’énergie solaire est répartie sur la planète qui est modifiée, non la quantité d’énergie que la Terre reçoit.

La QBO (Quasi-Biennal Oscillation) est une inversion du régime des vents qui affecte les courants de la zone équatoriale (entre 12 ° nord et 12 ° sud environ), et qui se produit chaque fois au terme d’une durée qui peut aller de 24 à 30 mois, d’où son nom d’oscillation quasi biennale.

Le phénomène El Niño (le petit garçon en espagnol, et par extension « l’Enfant Jésus ») a été nommé à la fin des années 1800 par des marins péruviens qui avaient alors constaté l’apparition d’un courant chaud à la période de Noël. Ce courant correspond à une phase plus chaude que d’habitude appelée oscillation australe El Niño ou ENSO (sigle d’El Niño et Southern Oscillation) ou encore ENOA (El Niño-Oscillation Australe en français).

La phase plus froide qui fait suite à El Niño est nommée La Niña, soit petite fille en espagnol. Sa définition officielle est la suivante : « phénomène caractérisé par une anomalie négative de la température de surface de la mer (par rapport à la période de référence 1971-2000), dans la région Niño 3.4 du Pacifique équatorial, dans la mesure où cette anomalie est supérieure ou égale à 0,5 °C selon une moyenne calculée sur trois mois consécutifs » (Nouvelles du Climat Mondial ; Janvier 2004 – OMM).

Le phénomène ENSO influence les jets, en particulier celui du sud-ouest de l’atlantique où le Gulf Stream passe. L’ENSO rentre en jeu avec le QBO, qui influence les latitudes polaires de l’arctique, qui détermine ensuite l’AO (un peu moins la NAO).

NB: L’AO n’influence pas les conditions synoptiques, elle n’est qu’une image de ces conditions.

Le QBO+ associé avec un El Niño (ENSO+) ont tendance à concentrer les masses d’air polaires sur l’arctique avec une stratosphère plus froide que d’habitude provoquant une AO+ régulière. Et inversement pour le QBO-

Le QBO+ et la Niña (ENSO-) auraient tendance à déconcentrer les masses d’air polaires de l’Arctique, i y a davantage de SSW ( réchauffement stratosphérique plus régulier que d’habitude) provoquant des AO-. Et inversement pour le QBO-

Dans tout ceci, le jet atlantique rentre forcément en jeu. l’ENSO aurait donc certaines influences sur l’Europe que nous avons souvent tendance à ignorer.

En 2009, 2010, 2011, l’Europe a connu des hivers en dessous des normes saisonnières. En 2012, malgré une grande douceur relative en décembre 2011 et janvier 2012, le mois de février a été particulièrement rude et a fait descendre les moyennes saisonnières en dessous des normes sur l’ensemble de l’Hiver 2011-2012 à -0.14°. L’intensité solaire est actuellement très faible dans un maximum qui devrait être atteint à la mi 2013. Tout ceci a un impact décisif sur les oscillations.

Il est à noter que toute tendance doit se mesurer sur plusieurs années. Ces oscillations actuelles ne seront pas déterminantes pour le futur hiver qui nous arrive. Si une telle tendance devait se maintenir, nous aurions alors un hiver 2012-2013 dantesque.  En situation météo, nous avons appris que rien n’est véritablement déterminé à l’avance. Une récurrence n’est pas éternelle.

Il est bon de rappeler que le Gulf Stream actuel semble plus favoriser un réchauffement sur l’Amérique du Nord que sur l’Europe, il peut largement influencer des indices négatifs pour l’Europe de l’ouest pour l’hiver à venir. Le jet-stream est perturbé en partie par le Gulf Stream.

Pour rappel : en 2008 : Le Gulf Stream, courant chaud venu des Caraïbes qui adoucit le climat de l’Europe occidentale, affecte jusqu’aux plus hautes couches de l’atmosphère, a démontré une équipe de chercheurs dont les travaux ont été publiés la semaine du 12 mars 2008 dans la revue britannique Nature. En 2011 : L’absence de cet effet normal à l’est de l’Atlantique Nord a perturbé le flux normal du Jet Stream atmosphérique cet été, causant des fortes températures, inédites dans la majeure partie des Etats-Unis. En 2012 : Entre Washington et les Maritimes (Amérique du Nord) – comparativement au  reste du monde : le niveau de la mer y a grimpé de 12 cm entre 1950 et 2009, par rapport à la moyenne mondiale de 3,6 cm. Mais le problème s’aggrave beaucoup plus vite, ce qui à terme pourrait avoir des conséquences importantes sur l’une des régions les plus prisées par les vacanciers québécois. «Le phénomène est dû à un ralentissement du Gulf Stream et des courants qui envoient les eaux chaudes des Caraïbes vers l’Europe du Nord», expliquent en entrevue téléphonique deux des coauteurs de l’étude, Kara Doran et Peter Howd, de la Commission géologique des États-Unis. «Le ralentissement semble survenir au niveau de la Nouvelle-Angleterre.  L’eau y arrive en provenance du sud et s’y accumule.» L’étude est parue dans la revue Nature Climate Change.

Gulf Stream

La tendance météorologique actuelle est très différente des années 1990 à 2007. Nous avons également d’autres indices qui montrent qu’un 5 eme hiver en dessous des normes saisonnières est probable mais cela ne pourra être qu’une surprise. Alors ?

Il est à noter qu’en prenant en compte les indices actuels, l’activité solaire, des analogies sont faites par rapport aux hivers 58/59, 65/66, 77/78 et 87/88, voir ICI pour plus d’infos.

hivers 1958-1987

Voici la conclusion de espacemeteo.com : « Le début de l’hiver pourrait donc être caractérisé par une activité non négligeable des ondes de Rossby ou planétaires au sommet de la stratosphère. La probabilité de réchauffement stratosphérique canadien est tout de même important, favorable à l’instabilité précoce du vortex polaire stratosphérique ainsi que troposphérique. La température au niveau de la moyenne stratosphère pourrait subir de nombreuses fluctuations.

La situation serait potentiellement favorable à l’enracinement de blocages récurrents au niveau des latitudes nordiques, accompagné d’un rejet du jet stream et des storm tracks vers les latitudes méridionales. »

La Terre du Futur s’aligne sur cette conclusion. En d’autres termes, nous aurions, en début d’hiver, en décembre, des températures en dessous des normes saisonnières et des perturbations neigeuses. Les probabilités de vagues de froid seraient propices. L’indice IR5 serait à la hausse sur les mois de janvier et février apportant plus de stabilité et une météo nettement plus anti cyclonique au fur et à mesure du temps pendant l’hiver 2012-2013. L’ensemble de l’hiver se situerait en dessous des normes saisonnières. Nous aurions donc un 5eme hiver consécutif en dessous des normes.

Il faut également rappeler que depuis les années 70, les statistiques se sont faites sur cette période.  Les hivers de ces dernières années sont intéressants par rapport aux 4 dernières décennies. Mais c’était juste des hivers classiques que nous n’avions plus l’habitude de voir. Quand on parle de normes saisonnières, ils se situent en deçà des températures habituelles des hivers depuis 30 ans. Comparativement, Il serait intéressant de faire une analogie par rapport au XIX eme siècle, et il est fort probable qu’ils se situeraient dans une grande douceur.

Cependant, avec tous les paramètres que nous avons vus ci-dessus,  les futures tendances saisonnières démontrent que nous irions vers des hivers plus froids qu’à l’accoutumée.  Mais les statistiques ne sont-elles pas aussi faites pour être démenties ?

La probabilité de réalisation d’un tel hiver est de 70% selon nos estimations.

Voici les prévisions de la NOAA datant du mois de juillet 2012, l’hiver déboulerait dès le mois de novembre 2012 :

noaa novembre 2012

noaa-decembre 2012

noaa janvier 2013

noaa-hiver2012-2013


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