Les changements climatiques du pléistocène moyen pourraient avoir façonné le développement et la dispersion des hominines
Une équipe multi-institutionnelle de spécialistes de l’évolution, de climatologues et de sociologues a trouvé des preuves que les changements climatiques survenus pendant et après le pléistocène moyen ont probablement façonné le développement des hominines dans certaines régions de l’actuelle Asie.
Les travaux, publiés dans la revue Nature Communications, sont partis de l’observation qu’après le pléistocène moyen, les périodes glaciaires ont commencé à durer plus longtemps, entraînant des changements climatiques permanents auxquels les espèces, y compris les hominines, ont dû s’adapter sous peine de périr.
Avant ce qu’il est convenu d’appeler la transition climatique du pléistocène moyen (TCP), les périodes glaciaires duraient en moyenne 40 000 ans. Après la TPM, elles ont duré jusqu’à 100 000 ans. Selon les chercheurs, ces longues périodes ont entraîné des changements permanents dans de nombreuses régions d’Asie.
Des endroits qui étaient autrefois des forêts, par exemple, sont devenus des prairies, des déserts ou des plaines de loess, en fonction du degré de réduction des précipitations pendant les périodes glaciaires. Dans cette nouvelle étude, l’équipe de chercheurs s’est penchée sur les adaptations que les hominines ont dû faire pour survivre.
Pour mieux comprendre les changements environnementaux, l’équipe de recherche a collecté et analysé des dépôts de lœss provenant de plusieurs sites d’Asie centrale, et plus particulièrement des régions du nord-ouest de la Chine. Ces dépôts fournissent des informations historiques, telles que les types et les niveaux d’isotopes de carbone. En notant leur profondeur sur un site de fouille, les chercheurs ont pu utiliser les échantillons pour mesurer les précipitations.
Les échantillons ont révélé des niveaux de précipitations nettement inférieurs pendant certaines périodes glaciaires, ce qui aurait entraîné des changements radicaux de la végétation et des espèces qui en dépendent pour se nourrir. L’équipe a également noté que l’évolution de la végétation s’accompagnait d’une modification du paysage, l’exposition à l’érosion éolienne augmentant. L’évolution du régime des pluies a probablement entraîné une augmentation des inondations et, parfois, une modification des principaux réseaux fluviaux.
De tels changements auraient nécessité des adaptations de la part des premiers hominins, comme le déplacement vers des endroits plus favorables ou la modification de leur régime alimentaire. Les chercheurs notent également que les changements majeurs apportés à des rivières comme le fleuve Jaune ont probablement fourni beaucoup plus d’eau douce, ce qui a facilité la survie.
Plus d’informations : Jinbo Zan et al, Mid-Pleistocene aridity and landscape shifts promoted Palearctic hominin dispersals, Nature Communications (2024). DOI: 10.1038/s41467-024-54767-0
Journal information : Nature Communications
Adaptation Terra Projects
Source : https://phys.org/
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