Le choc pétrolier honteux
C’était en 2001 : A une centaine de kilomètres des côtes brésiliennes, la plus grande plate-forme pétrolière du monde continue lentement de couler, tandis que les sauveteurs s’efforcent de la stabiliser en injectant de l’air et de l’azote dans sa structure. Jeudi dernier, plusieurs explosions, dont l’origine reste à déterminer, avaient endommagé l’un des piliers, causant la mort d’une dizaine d’ouvriers. Si la plate-forme devait finalement sombrer, il y aurait un risque important que les puits sous-marins ne déversent des flots de pétrole brut directement dans la mer : ce serait alors une catastrophe écologique de grande ampleur pour le Brésil qui en a déjà connu deux l’an dernier. A chaque fois, la firme Petrobras fut incriminée pour sa négligence…
Au début de l’année dernière, ce sont en effet près d’un million de litres de brut qui souillèrent la célèbre baie de Guanabara à Rio de Janeiro, tuant des milliers d’animaux marins et détruisant les sources de revenus des pêcheurs locaux. La compagnie fut condamnée à verser plusieurs dizaines de millions de dollars pour ce « crime environnemental ». Quelques mois plus tard, Petrobras s’illustra une nouvelle fois en répandant plus de quatre millions de litres de pétrole dans la rivière Iguacu, à cause d’un pipeline défectueux : dix années seront nécessaires pour y restaurer l’environnement… Au total, depuis 1998, la firme pétrolière a connu une centaine d’accidents, lesquels ont provoqué la mort de plus de trente personnes. Les syndicats accusent Petrobras de faire des économies aux dépens de la sécurité, notamment en employant des travailleurs incompétents et du fait d’une mauvaise maintenance de son équipement.
A présent, alors que tous les regards des protecteurs de la nature sont tournés vers la plate-forme P36, le grand public découvre un aspect moins connu du danger que l’industrie pétrolière fait courir à l’environnement et aux individus (tant dans leur moyen de subsistance que dans leur vie elle-même) : après les tankers qui s’échouent sur nos côtes, nous découvrons les risques générés par le forage en haute mer, dès lors que des mesures strictes de sécurité ne sont pas respectées, au nom de la sacro-sainte rentabilité qui prévaut encore sur le respect de toute forme de vie. Mais la pollution causée par le déversement du pétrole dans les océans revêt d’autres aspects moins connus : d’après l’institut Ocean Planet, si les marées noires en représentent, chaque année, plus de 150 millions de litres, la pollution de l’air, du fait des véhicules et des usines, une fois fixée dans l’eau est, elle, près de trois fois supérieure. Quant au pétrole rejeté par les bateaux, il est évalué à 600 millions de litres, tandis que les résidus industriels se montent à presque deux milliards…
Cela fera bientôt trente ans que le choc pétrolier est venu nous avertir de la nécessité d’adopter des sources d’énergie plus en rapport avec notre niveau de développement. Malgré cela, encore aujourd’hui, nous sommes véritablement les esclaves des lobbies internationaux du pétrole au point que le gouvernement de la première puissance du monde leur est totalement soumis. Ainsi, comment ne pas discerner dans cette obstination à répéter les mêmes erreurs, l’incroyable résistance au changement qui caractérise certains êtres humains terrifiés par la peur de perdre un avantage ? Qu’il s’agisse des grands groupes industriels ou des individus, tous se retrouvent un jour devant un même défi : abandonner les mauvaises habitudes – que l’on pourrait appeler « énergies fossiles » – pour une meilleure symbiose avec la vie, un plus large partage avec autrui : autrement dit, pour des « énergies renouvelables »… Si nous ne nous décidons pas à nous engager sur la voie du renouvellement, ne soyons pas surpris de devenir, pour nos semblables, d’intarissables pollueurs.
Le phénomène est planétaire :
Le pétrole déversé en mer constitue une pollution importante et préoccupante à l’échelle globale. Sachant que le cinquième de la production provient des gisements offshores, des accidents surviennent pendant l’extraction et le transport des hydrocarbures. On estime à six millions de tonnes par an la quantité d’hydrocarbures introduite dans les océans par l’activité humaine ce qui constitue par conséquent une cause fondamentale de la pollution des océans.
Sachant que l’on estime à 6 millions de tonnes d’hydrocarbures introduites tous les ans dans les océans et qu’une tonne peut recouvrir environ une surface de 12 kilomètres carré; les océans sont donc contaminés de façon quasi permanente par un film d’hydrocarbures. Cette pollution a des effets pernicieux sur les ressources vivantes et on a démontré une baisse de l’activité photosynthétique des algues et du phytoplancton.
Et que dire de la catastrophe du détroit de Bering en décembre 2004 qui est passée totalement à la trappe des médias après seulement 15 jours.
Un topic a été ouvert sur le sujet : Catastrophe dans le détroit de Béring, vous êtes invités à y ajouter des photos sur ces pollutions qui touchent régulièrement la planète.
sources : http://www.fraternet.com/magazine/inf20_03.htm / http://www.polmar.com/pollution/petrole.htm / http://membres.lycos.fr/hnature/Reportage.html / http://www.azureva.com/bretagne/magazine/bzh_mareenoire_photo1.php3 /
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