Les courants océaniques se sont inversés il y a 55 millions d’années
Climat : Les courants océaniques se sont inversés, il y a 55 millions d’années en phase de réchauffement climatique survenue. Cela avait alors radicalement modifié la circulation des courants océaniques, selon une étude parue dans la revue britannique Nature qui rejoint les inquiétudes contemporaines.
Sous l’effet de ce phénomène, baptisé Maximum thermique du Paléocène/Eocène (PETM en anglais), la température de la planète avait augmenté de 5 à 8°C en très peu de temps, entraînant une inversion des courants profonds pendant plusieurs dizaines de milliers d’années au moins.
Les chercheurs Flavia Nunes et Richard Norris, de l’Institut océanographique Scripps de l’Université de Californie, à San Diego, ont étudié comment ce réchauffement du climat a contribué au bouleversement des courants océaniques profonds, qui ont à leur tour encouragé la hausse des températures.
Ils ont mesuré les niveaux de carbone 13 dans des échantillons prélevés, en quatorze points de quatre océans, sur les couches de sédiments profonds antérieurs, contemporains et postérieurs au phénomène PETM. Le carbone 13 a permis de mesurer la présence des nutriments dans les échantillons : plus celle-ci est élevée, plus l’échantillon provient de l’océan profond, riche en nutriments. Au terme d’une patiente reconstitution, l’équipe de Nunes et Norris a découvert que le système de courants océaniques avait opéré un demi-tour complet sous l’effet du PETM, avant de se renverser de nouveau.
Avant le PETM, les courants profonds se renversaient dans l’hémisphère sud ; mais pendant environ 40.000 ans, ils se sont renversés dans l’hémisphère nord et il leur a ensuite fallu près de 100.000 ans pour retrouver leur circulation initiale.
L’origine du PETM demeure confuse. Parmi les pistes explorées, une série d’éruptions volcaniques qui auraient dégagé des milliers de gigatonnes (gigatonne = 1 milliard de t) de dioxyde de carbone (gaz carbonique, CO2), ou la rupture de poches de méthane stockées près des côtes, scellées par la glace et libérées par le réchauffement du climat et le recul des eaux.
L’importante hausse des températures n’aurait duré que quelques milliers d’années mais, selon les chercheurs, la portée de ce réchauffement est suffisamment claire pour servir de leçon aujourd’hui. »
Les émissions contemporaines de CO2 dans la biosphère dues à l’usage des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) se rapprochent des émissions estimées pendant le PETM », préviennent les chercheurs dont l’étude est publiée dans la revue scientifique britannique Nature datée de jeudi. »
L’exemple du PETM montre que la hausse des émissions anthropiques (dues à l’homme) peut avoir un impact prolongé non seulement sur le climat mondial, mais aussi sur la circulation dans les océans profonds ».
En novembre, une précédente étude suggérait déjà que le réchauffement climatique ralentissait la circulation du Gulf Stream en Atlantique, courant qui permet à l’Europe de bénéficier d’un climat tempéré.
La raison avancée était l’afflux d’eaux fraîches dans l’Atlantique nord, dû à la fonte des glaciers et glaces de mer du Groënland, ainsi qu’en Arctique, en raison de l’augmentation des précipitations qui gonflent les rivières de Sibérie.
Selon les dernières conclusions du groupe d’experts de l’Onu sur le changement climatique, la température mondiale devrait augmenter de 1,4 à 5,8°C d’ici 2100, par rapport à leur niveau de 1990.
source : http://www.radio-canada.ca/ / http://www.cyberpresse.ca
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