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La récupération de l’eau de pluie

Formidable, il pleut ! On n’a jamais autant apprecié les premieres pluies de mai qu’après cette sécheresse d’avril. Les 91 % de Francais qui disposent d’un espace vert (61 % possedent un jardin et 41 % une terrasse) ont les yeux tournés vers le ciel avec une envie nouvelle : se doter d’un equipement capable de récupérer cette eau tombée du ciel pour arroser gazon et plantations.
Déja observe l’an dernier, ce comportement éco-citoyen trouve une nouvelle motivation au moment ou plusieurs départements viennent d’imposer des restrictions de l’utilisation de l’eau.

Tout nait d’un constat : la plupart de nos besoins quotidiens ne nécessitent pas une eau traitee. Seulement 3 % de l’eau que nous consommons est utilisée pour notre alimentation. Un tiers disparait dans les w.-c. (a raison de 40 litres par jour et par personne), 13 % dans nos lave-linge (45 a 80 litres par lavage), et 150 a 500 litres dans un potager de 50 m2. L’eau, nouvel « or bleu », se faisant plus rare, on réflechit donc à la façon de s’approvisionner de facon plus intelligente.

Savez-vous qu’il est possible de récuperer, en moyenne, en France, 600 litres d’eau par mêtre carré de toiture après des averses ? En Languedoc-Roussillon, par exemple, on estime qu’une famille de quatre personnes habitant une maison de 100 m2 au sol avec un toit en tuiles pourra, en théorie, recupérer 108 000 litres par an d’eau de pluie – de quoi couvrir environ 80 % de ses besoins en eau non potable, évalués a 125 800 litres. « C’est beaucoup, et cela va très vite », affirme Yves Schiche, PDG de Sodeveaux, une societé installée dans le Var qui fabrique des récuperateurs d’eau.

Pas etonnant donc que les ventes de tels équipements aient été multipliées par 100 dans les jardineries Botanic, par exemple, entre mars et juin 2006 par rapport a l’année précèdente. Selon les régions ou le type de toiture, la technique pour recueillir cette ressource naturelle peut etre différente. Il pleut moins souvent mais plus fort dans le Sud-Ouest que dans le Nord, par exemple, et il est préferable de récupérer l’eau qui a ruisselé sur des materiaux naturels et il est deconseillé d’utiliser celle qui a glissé sur des toits goudronnes.

Facile a installer

Pour faire ses debuts dans la recuperation de l’eau, une cuve en plastique (polyethylene de préference) d’une capacité de 200 a 800 litres (de 20 euros à 250 euros dans une jardinerie ou un magasin de bricolage) suffit. Facile a installer sur un socle surelevé au pied d’une descente d’eau, elle est dotée d’un robinet qui permet de recupérer l’eau a l’arrosoir ou au seau. Des poches souples que l’on pose sur le sol peuvent aussi faire l’affaire. Dans tous les cas, un filtre permettra de retirer feuilles et insectes. A noter qu’en depit des efforts des fabricants pour lui donner une touche « deco », ce receptacle étanche et opaque reste peu esthetique. Mieux vaut donc prevoir de le cacher par des plantes grimpantes ou un coffrage en bois.

Pour ceux qui veulent aller plus loin, d’autres systemes permettent de récuperer l’eau en plus grande quantité pour l’utiliser ensuite dans les w.-c., le lavage de la voiture et alimenter le lave-linge. En France, il est interdit de se servir de l’eau de pluie pour le lave-vaisselle (contrairement a l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Belgique). Non calcaire et peu mineralisée, elle est pourtant souvent de meilleure qualité que l’eau du robinet.

Lorsque les besoins augmentent, il est préferable de disposer d’une cuve (en beton ou polyethylene), que l’on enterre dans le sol ou que l’on installe dans une cave ou un garage. Capable de stocker de 1 000 a 3 500 litres (pour un budget, cette fois, superieur a 1 000 euros), elle est equipée d’une pompe qui extrait l’eau du reservoir et la renvoie vers des canalisations specifiques. Celles-ci doivent, suivant la loi, etre separées de celles qui acheminent l’eau de ville (potable).

Enfin, les habitants des villages récemment reliés au tout-a-l’egout peuvent utiliser leur ancienne fosse « eaux usees » comme cuve de stockage d’eaux de pluie apres l’avoir soigneusement nettoyée. Dans tous les cas, l’installation par des professionnels garantit, en cas de doute, l’independance des réseaux et le fonctionnement des branchements electriques.

En vertu de l’article 641 du code civil, qui stipule que tout propriétaire a le droit de disposer des eaux de pluie qui tombent sur son terrain, ce geste écologique permet d’économiser les ressources souterraines tout en beneficiant, a moyen terme, d’économies sur sa facture d’eau courante. En attendant que le decret promis par le gouvernement Villepin, qui prévoit 25 % de credit d’impot – a concurrence de 8 000 euros – pour l’achat de tels équipements, soit publié.

Pratique
– Le Guide malin de l’eau au jardin, Ecologie et economie. Jean-Paul Thorez, editions Terre vivante, 160 pages, 22 €.
– Le climat change, et nous ? 74 questions a Laurent Turpin, geochimiste-climatologue. Coll. « On se bouge ! », Specifiques Editions, 112 pages, 9,80 €.
– Recuperer l’eau de pluie, fiche ressource (gratuite), edition Terre vivante, L’Ecologie pratique. Tel. : 04-76-34-80-80

Florence Amalou

Info dernière minute :

Pourquoi continuer à utiliser systématiquement de l’eau potable pour nos toilettes, pour laver notre linge ou pour arroser notre jardin ? La préservation des ressources en eau est devenue une priorité. Les députés l’ont bien compris, et ils ont voté un amendement au projet de loi sur « l’eau et les milieux aquatiques » prévoyant la création d’un crédit d’impôt pour favoriser l’installation par les particuliers de systèmes de récupération des eaux pluviales. Ce crédit s’appliquerai aux « coûts des équipements de récupération des eaux, ainsi qu’aux travaux nécessités pour leur installation ». Mais ce crédit ne sera valable que pour les installations payées entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2011. Ce crédits’élève à 40% du montant des dépenses engagées pour de telles installations, plafonné à 5000 euros.

Les avantages d’un système de récupération des eaux pluviales:

En premier lieu, ce système permet de limiter les inondations en cas de forte pluie, en augmentant la rétention d’eau. Il permet également de préserver les nappes phréatiques. C’est également un avantage économique qu’il faut souligner. On estime que sur 200m3 consommés par une famille de 4 personnes, 60m3 sont utilisés pour la chasse d’eau et les lessives. Il faut noter que nos voisins ont pris en compte ces données depuis bien longtemps. Par exemple, en Allemagne, près de 100.000 habitations sont déjà équipées de systèmes de récupération des eaux pluviales. Les chiffres officiels font état, pour la France, de 8000 foyers équipés!!!

Sources : www.terrevivante.org / http://lemonde.fr / http://www.materiauxnaturelsdefrance.com/

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