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Le Volcan « mystère » qui a refroidi le monde antique en 540 redécouvert

credit http://worldlist.travel/north_america/el_salvador/lake_ilopango.phtml

Le VIe siècle fut une période difficile à vivre: des températures inférieures à la moyenne dans l’hémisphère Nord ont déclenché de mauvaises récoltes, la famine et peut-être même le début de la peste bubonique. Les scientifiques nous disent que le coupable a été deux éruptions volcaniques consécutives – une en 536 ap Jc et une autre vers 540. La première s’est probablement produite en Islande ou en Amérique du Nord. Mais l’emplacement du second est resté un mystère – jusqu’à aujourd’hui.

Les chercheurs qui étudiaient les anciens gisements du volcan Ilopango du Salvador savaient qu’une éruption massive s’y était produite entre le troisième et le sixième siècle. Cet événement, surnommé Tierra Blanca Joven (TBJ), ou «jeune terre blanche», a envoyé un panache volcanique à près de 50 kilomètres dans l’atmosphère.

Pour mieux déterminer la date de cette éruption, les scientifiques ont découpé des tranches de trois troncs d’arbres incrustés de cendres volcaniques TBJ à 25 à 30 kilomètres du lac actuel qui recouvre la caldeira. Les feuillus tropicaux sont probablement morts après avoir été engloutis par des coulées brûlantes et fort coup de vent contenant les gaz volcaniques, les cendres et la pierre ponce après l’éruption.

De retour au laboratoire, les chercheurs ont estimé l’âge de différentes parties des tranches en comptant leurs anneaux et en utilisant la datation au carbone 14. Les multiples mesures ont donné des dates beaucoup plus précises que celles qui auraient pu être obtenues à partir de mesures uniques.

Les trois arbres sont tous morts entre 500 et 545 apJC, dates qui suggèrent que l’éruption du TBJ était le mystérieux événement volcanique de 540, rapportent les chercheurs aujourd’hui dans Quaternary Science Reviews. En fait, leur datation peut être encore plus précise que cela: sur la base des modèles de circulation atmosphérique, les chercheurs estiment que l’éruption s’est effectivement produite à l’automne de 539 apJC. Cela aiderait à expliquer le refroidissement et la famine mondiale de cette époque – et pourrait même faire la lumière sur un mystérieux arrêt temporaire dans la construction d’un monument par les Mayas.

NASA / GSFC / METI / ERSDAC / JAROS; ÉQUIPE SCIENTIFIQUE ASTER ÉTATS-UNIS / JAPON

L’Empire Maya

Son intensité à été évaluée à un VEI (Volcanic Explosivity Index) de 6 sur une échelle de 8 échelons, soit l’équivalent du Krakatoa, en Indonésie, en 1883. On retrouve d’ailleurs le niveau repère de l’éruption sous forme d’une couche de téphra clair dans l’ensemble du pays. Des citées mayas furent dévastées.

Au terme de leurs recherches, des scientifiques sont parvenus à la conclusion qu’une explosion volcanique très puissante en Méso-Amérique avait contraint les populations mayas à migrer vers le nord et provoqué le début de la désagrégation de leur civilisation.

Une colonne de cendres haute de près de 50 kilomètres, des explosions précipitant dans l’atmosphère des gaz volcaniques, des vapeurs d’eau et des particules solides, qui se sont répandues à une vitesse vertigineuse à 150 kilomètres à la ronde… Dans ce qui est aujourd’hui le Salvador, en Amérique centrale, l’éruption majeure du volcan d’Ilopango, voici 1 500 ans, “a transformé à jamais la vie des Mayas”, rapporte El País.

Une équipe de chercheurs de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), en collaboration avec des institutions des États-Unis, du Salvador, d’Espagne, d’Italie et du Royaume-Uni, s’est penchée sur l’histoire volcanique du lac d’Ilopango, au centre du Salvador, l’un des “colosses de l’Amérique centrale”, rapporte le journal.

Un tournant dans l’histoire

Un lac de 70 km2 recouvre aujourd’hui la caldeira, la très grande dépression de forme circulaire, où cette éruption massive, au Ve siècle de notre ère, a fait fuir les populations mayas vers le Guatemala et le Mexique actuels.

Les vulcanologues évoquent “une catastrophe absolue” pour les riverains de l’époque. Toute la végétation alentour, sur un rayon de 40 kilomètres, a disparu, ensevelie sous les lahars, ces coulées boueuses de débris éruptifs, qui, en dévalant à grande vitesse les flancs du volcan, emportent tout sur leur passage (habitations, cultures) et recouvrent rivières et vallées.

Les chercheurs soulignent que cette éruption a eu des répercussions dans toute la Méso-Amérique. Une sorte “d’hiver volcanique” s’est peut-être abattu sur la région modifiant l’ensemble de l’écosystème, avance l’équipe, qui n’a toujours pas confirmation de cette hypothèse.

En provoquant la fuite et le décès de très nombreux habitants, l’explosion aurait occasionné le début de la désagrégation des Mayas, relate El País. Les populations migrèrent vers le nord, s’établissant au Guatemala et dans la péninsule du Yucatán, au Mexique. De nouveaux équilibres politiques se font jour, affaiblissant “le flanc sud [côté Salvador] de la culture maya”.

C’est ainsi que, vers cette époque, pointe un spécialiste américain, se développe, au Honduras actuel, non loin du Guatemala, le royaume maya de Copán au VIIe siècle.

Aujourd’hui, la population actuelle des Amérindiens mayas est estimée entre six et dix millions de personnes réparties entre le Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Honduras.

L’Empire Romain

Par ailleurs, l’Empire romain a été un des plus importants de l’histoire de l’humanité. Son étendue et sa gloire ont d’autant marqué que sa chute qui est même devenue le symbole du passage de l’Antiquité au Moyen Âge. Beaucoup de raisons ont été trouvées pour expliquer ce déclin que ce soit la décadence de la civilisation romaine, les guerres civiles multiples, une crise économie ainsi que les invasions de peuples dits barbares. Or, un historien américain ajoute que deux facteurs pourraient avoir contribué : la peste et les changements climatiques.

En effet, comme il le rappelle, l’empire ne s’est pas éteint d’un coup. Il s’est plutôt lentement désagrégé entre le deuxième et le septième siècle. De nombreuses épidémies ont fragilisé le développement démographique, dont la peste de Justinien en 541 qui dura deux siècles et emporta des millions de personnes. Cela additionné à un âge glaciaire de la planète de 450 à 700 a nuit aux récoltes et a aidé à propager les agents pathogènes. Comme quoi l’humain a toujours été à la merci de son environnement.

On y signale une dernière éruption de ce volcan en 1879-1880 : la surrection de dômes a créé quelques îlots (Islas Quemadas) dans le lac.

credit http://worldlist.travel/north_america/el_salvador/lake_ilopango.phtml

Adaptation Terra Projects

extrait et source https://www.courrierinternational.com/ / https://www.sciencemag.org/ / https://cursus.edu/ / https://blogs.futura-sciences.com/

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