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Un monde au bord de l’affrontement global

Une image montre une illustration d'un champignon atomique créé par une bombe nucléaire. Une guerre nucléaire entre la Russie et les États-Unis entraînerait très rapidement un minimum de 360 millions de morts dans le monde, rien que par les effets directs, selon l'organisation à l'origine de l'horloge du Jugement dernier. ISTOCK

Depuis 1947, chaque année, les scientifiques du Bulletin of the Atomic Scientists de l’université de Chicago passent en revue l’actualité internationale pour évaluer l’état de dangerosité dans lequel vit l’humanité. Axé à l’origine sur la menace que représente l’arsenal nucléaire mondial, le champ d’action a depuis été élargi et inclut les effets du changement climatique (pris en compte pour la première fois en 2007). La métaphore de l’horloge de l’Apocalypse, qui se rapproche ou s’éloigne de minuit, est utilisée pour « avertir le public » sur la proximité d’un éventuel scénario catastrophe – la position de minuit symbolisant la survenue d’un cataclysme planétaire.

En 1947, cette horloge conceptuelle fut lancée à minuit moins 7 minutes. Une évaluation qui tenait principalement compte de « la perspective que les États-Unis et l’Union soviétique se dirigaient vers une course aux armements nucléaires ». En 1953, avec le développement des arsenaux atomiques et de la guerre froide, le délai s’était réduit à seulement 2 minutes. Après avoir progressivement reculées par la suite, les aiguilles sont finalement revenues à minuit moins 2 minutes il y a six ans, en 2018. Le Bulletin of the Atomic Scientists écrivait alors : « les principaux acteurs nucléaires sont à l’aube d’une nouvelle course aux armements, qui sera très coûteuse et augmentera la probabilité d’accidents […]. Dans le monde entier, les armes nucléaires sont sur le point de devenir davantage utilisables plutôt que moins, en raison des investissements réalisés par les nations dans leurs arsenaux. ».

Depuis lors, la situation ne s’est pas vraiment améliorée. Selon le décompte de l’horloge, qui a été réactualisé cette semaine, il ne reste plus que 90 secondes avant la « fin du monde » en janvier 2024, soit la même position qu’au début de l’année dernière, mais une avancée de 10 secondes par rapport à la période 2020-2022. Outre le regain des tensions militaires dans le monde et la poursuite de la course aux armements, l’urgence climatique et les effets de la désinformation font aussi partie des risques actuellement identifiés par les scientifiques de l’organisation.

En bref : Vladimir Poutine veut nous faire croire que la Troisième Guerre mondiale a commencé. Il prétend qu’à leur millième jour, les hostilités en Ukraine ont pris « un caractère mondial » avec le feu vert donné par Washington à l’utilisation par Kiev de missiles américains contre des cibles en Russie. En représailles, il menace désormais de cibler les installations militaires des pays qui fournissent l’Ukraine en armes et en munitions. Les Européens se retrouveraient alors en première ligne.

En réponse au choix des Etats-Unis d’autoriser l’Ukraine à utiliser des missiles de longue portée, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret visant à élargir les possibilités de recours à l’arme nucléaire. D’après Federico Santopinto, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), « si la Russie se retrouvait dans une situation militairement difficile ou humiliante, le scénario dans lequel il utiliserait une arme nucléaire tactique sur le champ de bataille est à prendre au sérieux. » Par contre, « qu’il utilise une arme nucléaire stratégique, donc une grosse bombe qui détruit les villes en Europe ou aux Etats-Unis, non. Aucune personne rationnelle ne le ferait. La doctrine nucléaire russe est faite pour faire peur. »

« Je crois que l’Inde et la Chine décourageront la Russie d’utiliser cette arme parce qu’ils savent l’embrasement auquel cela pourrait mener », conclut Zenon Kowal.

La présence de soldats nord-coréens aux côtés de l’armée russe face à l’Ukraine, révélée par la Corée du Sud et désormais confirmée par les Américains, a sonné l’alarme. C’est une chose de livrer des munitions et des drones à la Russie, comme le font depuis des mois déjà la Corée du Nord et l’Iran ; c’est est une autre que d’envoyer des hommes sur le front, jusqu’à 12 000 à terme selon Séoul.

C’est d’ailleurs toute la nuance que font les Occidentaux pour nier, face aux accusations du Kremlin, qu’ils seraient « cobelligérants » parce qu’ils forment et arment les Ukrainiens. Et c’est tout le débat qu’avait suscité Emmanuel Macron en février lorsqu’il avait évoqué la possibilité d’envoyer des hommes en Ukraine, pour ensuite préciser qu’il s’agissait seulement de formateurs.

On se souviendra qu’en décembre 2021, juste avant l’invasion russe, Joe Biden était interrogé sur la possibilité d’envoyer des soldats américains défendre l’Ukraine : « Vous n’y pensez pas, avait-il dit, un soldat américain face à un Russe, c’est la 3ème guerre mondiale ».

C’était il y a bientôt trois ans. Depuis, pas à pas, la guerre, LES guerres s’installent dans notre monde
La question posée est donc de savoir si elles sont en train de s’internationaliser, de se mondialiser.

Extraits et Sources : https://fr.statista.com/ / https://www.lepoint.fr/ / https://www.rtbf.be/ / https://www.radiofrance.fr/ https://www.radiofrance.fr/

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