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La comète Clovis

Il y a 13 000 ans, une pluie de comètes a congelé la Terre. En Amérique du Nord, la civilisation dite de Clovis n’aurait pas survécu à ce cataclysme.

L’étude de la préhistoire est là pour nous rappeler que les catastrophes climatiques peuvent aussi avoir des causes totalement extérieures au fonctionnement de notre belle planète.

C’est ainsi que le brusque refroidissement qui congela l’hémisphère Nord pendant plus d’un millénaire, entre – 12 900 et – 11 600 ans, a vraisemblablement été provoqué par la chute de très gros cailloux venus du ciel. Autrement dit, de comètes ou de météorites dont l’impact sur le sol a éjecté d’importantes quantités de poussières dans l’atmosphère par l’incendie cataclysmique de toutes les forêts d’Amérique du Nord. Ces dernières, en bloquant une partie du rayonnement solaire, auraient fait dégringoler les températures d’environ 7 °C en l’es­pace de quelques siècles. Ce qui est énorme !

Ces bouleversements majeurs expliqueraient la disparition de grands mammifères, comme les mammouths, mais aussi celle des fameux hommes préhistoriques de la culture Clovis, longtemps considérés comme les plus anciens habitants du Nouveau Monde.

Dans un court article, publié dans la revue Science, l’équipe dirigée par Douglas Kenneth de l’université de l’Oregon (États-Unis) vient d’apporter la preuve quasi irréfutable de l’origine «exotique» de ce mini-âge glaciaire, baptisé nouveau dryas. L’hypothèse avait été formulée, il y a un peu plus de deux ans dans les Annales de l’Académie nationale américaine des sciences (Pnas).

Video et simulation de la catastrophe

Particules de diamant

Mais cette fois Douglas Kenneth annonce avoir découvert des quantités considérables de nanoparticules de diamant à l’intérieur de sédiments datant de – 12 900 ans collectés sur une demi-douzaine de sites, aux États-Unis et au Canada. Soit un âge qui correspond, à peu de chose près, au tout début du coup de froid du nouveau dryas, lequel est intervenu, il convient de le souligner, alors que le climat était en train… de se réchauffer !

Il faut savoir que ces nanodiamants, d’aspect le plus souvent sphérique pour une taille comprise entre 2 et 300 nanomètres (ou milliardièmes de mètre), ne peuvent se former qu’à des niveaux de températures et de pressions très élevés jamais atteints à la surface de la Terre. Or, ces conditions extrêmes sont justement réunies lorsqu’une comète ou une météorite entre en contact avec le sol ou l’atmosphère terrestre. En outre, comme le souligne Douglas Kenneth, ces minuscules particules ont été «retrouvées uniquement dans la couche correspondant à la limite du nouveau dryas : il n’y en avait ni au-dessus ni en dessous».

Pour les auteurs, le scénario le plus probable est celui d’une pluie ou d’un «essaim» de comètes ou de météorites carbonées, un événement rare, comparable aux explosions multiples associées à l’impact de Tunguska, survenu en Sibérie en 1908.

Selon eux, ce cataclysme a probablement entraîné la fin ou la dispersion des hommes de la culture dite de Clovis.

Ces populations de chasseurs-cueilleurs ont été dénommées ainsi après la découverte en 1932, près de la petite ville de Clovis dans le Nouveau-Mexique (États-Unis), des restes d’un mammouth tué à l’aide de lances dotées de pointes en pierre taillée selon une technique bien particulière proche du solutréen. Les «Clovis» seraient arrivés d’Asie, il y a 14 000 ans, par le détroit de Béring, alors à sec, le niveau de la mer étant 100 m plus bas qu’aujourd’hui. Des centaines d’autres sites attestant de leur présence furent trouvés tout au long du XXe siècle aux États-Unis, au Canada et jusqu’au Panama.

Ils furent longtemps considérés comme les plus anciens habitants du Nouveau Monde et les ancêtres de toutes les civilisations précolombiennes.

Mais la découverte de sites préhistoriques plus anciens, remontant pour certains à plus de 50 000 ans, sur l’ensemble du continent américain a remis en cause ce «dogme» encore solidement ancré.

source : http://www.lefigaro.fr/

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