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Et si l’Eden avait été retrouvé ?

Le jardin d’Éden (héb. גן עדן, jardin des délices) est, selon les trois religions monothéistes nées au Moyen-Orient (judaïsme, christianisme, islam et leurs variantes), un endroit parfait dans lequel arrivent les hommes justes après leur mort, en guise de salaire pour leurs bonnes actions réalisées de leur vivant. Son existence matérielle par le passé fait partie des croyances originelles des religions abrahamiques.

Il y a 18 000 ans, pendant la dernière glaciation, le nivau de la mer est descendu 120m en dessous du niveau actuel.

Le Livre de la Genèse ne livre que peu d’informations sur le jardin lui-même. Éden abritait l’Arbre de la Vie, l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, ainsi qu’une végétation luxuriante et variée, suffisant à pourvoir aux besoins d’Adam et Ève. Seuls les versets 2:10-14 semblent contenir un indice assez vague quant à la localisation :

Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.
Le nom du premier est Pishôn; c’est celui qui entoure tout le pays de Havilah, où se trouve l’or.
L’or de ce pays est pur; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx.
Le nom du second fleuve est Guihôn; c’est celui qui entoure tout le pays de Coush (Éthiopie ? Hindi Kush ?).
Le nom du troisième est Hiddèkel; c’est celui qui coule à l’orient d’Ashour (l’Assyrie, donc le Tigre). Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate.

Des photos prises par satellite de ces régions montrent deux lits de rivière asséchés dont l’embouchure devait aboutir dans le golfe Persique, où se déversent également le Tigre et l’Euphrate.

Toutefois, ce point ne serait que la « bouche » de ces rivières, non leur source.

D’autres littéralistes estiment que le monde du temps d’Éden a été détruit et remanié par le Déluge, qu’il est donc impossible de localiser Éden dans une géographie post-diluvienne. Certains tentent d’établir un lien avec la cité engloutie d’Atlantis.

L’une des localisations favorites est le Sundaland, en mer de Chine méridionale. Cependant, si c’est le cas, il ne peut y avoir identité entre le Tigre et l’Euphrate de la Genèse et les cours d’eau actuels. Dans cette vision des choses, ces derniers auraient été renommés d’après ces premiers par les descendants de Noé revenus au Moyen-Orient. Cette solution peut sembler séduisante, mais elle est en contradiction avec la Bible elle-même, qui décrit les pays traversés par ces fleuves comme des pays du Croissant fertile.

L’archéologue David Rohl a récemment estimé la localisation d’Éden dans le nord-ouest de l’Iran : selon lui, le Jardin est une vallée située à l’orient du mont Sahand, près de Tabriz. Il énumère plusieurs similitudes géologiques entre cet endroit et les descriptions bibliques, ainsi que des parallèles linguistiques lui semblant décisifs. Cet endroit fut ensuite colonisé par les Mèdes avant qu’ils ne fondent l’empire persique.

Pour rester dans les légendes qui gravitent autour du sujet de L’Eden, mentionnons encore que Siuzudra sauvé du déluge sera transporté à Dlimun là où le soleil se lève ; son sosie Ut-napishtim à l’embouchure des deux fleuves ”à l’autre bout du monde”. Adam fera comme ses modèles et sera transféré sur la terre d’Erez, et après la naissance de Seth, transporté sur la terre de Thebel, la plus haute des 7 terres. Donc Adam paraît bien lié à un déluge bien avant celui de Noé. L’Eden finalement, paraît n’avoir rien de mythique, et il y a de fortes chances que ce « Paradis » ait bien existé Ce fut un pays où il faisait bon vivre, où l’on pratiquait la religion, l’agriculture, la métallurgie. C’est aussi la Terre des ancêtres.

Le golfe persique (mer du « lever du soleil » pendant la remontée holocène du niveau de la mer
(in Labeyrie d’après Iranian Oil Co. Map, 1957)
Le Tigre et l’Euphrate traversaient le golfe persique
et étaient probablement réunis en un cours unique (hypothétique) représenté ici en bleu.
La Mésopotamie est le pays situé « entre les fleuves » (méso = milieu et potamos = fleuve), entre les deltas du Tigre et de l’Euphrate: c’est un pays de marécages , de roselières et quadrillé de canaux: l’Irak actuel.

Extrait : Entretien avec René Létolle, Professeur émérite à l’université Pierre-et-Marie-Curie

L’H. : Ne peut-on envisager une crue cataclysmique des fleuves, qui aurait pris tout le monde de vitesse ?

R. L. : Cette théorie suppose une formidable débâcle continue des glaciers russes, provoquant une crue massive des fleuves. On a aujourd’hui l’expérience de fleuves alimentés par de gros glaciers, tels le Yukon au Canada ou l’Indus. En tenant compte de leurs valeurs de crue de dégel, il faudrait une vingtaine d’années pour que le niveau du lac monte de 20 mètres… C’est encore très lent.

De plus, si cette hypothèse était confirmée, on devrait trouver des traces de telles crues post-glaciaires sur les rives des fleuves alimentant la mer Noire, le Danube ou le Don… Ce n’est pas le cas. A mon sens, cette idée de crue catastrophique ne tient pas debout.

L’H. : Peut-on imaginer une telle crue ailleurs ? En Mésopotamie par exemple où l’on situe traditionnellement l’origine du récit du Déluge ?

R. L. : Je croirais en effet volontiers que la tradition du Déluge, inscrite dans les tablettes sumériennes et la légende babylonienne de Gilgamesh, au milieu du IIIe millénaire avant notre ère – L’Épopée de Gilgamesh relate une inondation dans des termes proches du récit de la Genèse -, vient effectivement de Mésopotamie, une région très plate où des crues de grande ampleur du Tigre et de l’Euphrate pouvaient recouvrir rapidement d’immenses étendues. Il faut privilégier ici l’hypothèse d’une remontée relative du niveau marin. La pente du golfe Persique est si faible qu’une remontée du niveau de la mer lui permet de recouvrir des distances horizontales considérables. Mais ce n’est pas un événement  » catastrophique  » au sens de  » subit « .

L’histoire des inondations :

15000 ans : Un premier réchauffement (dit réchauffement solutréen) et première fonte des glaces. Parallèlement, quasi automatiquement, démarra une remontée du niveau de la mer, lente mais inexorable, qui grignota le talus continental jusque-là préservé des effets mécaniques de l’érosion marine. Ce fut aussi le début de l’exode pour les tribus qui vivaient paisiblement au bord de la mer, où ils trouvaient facilement leur nourriture grâce à la pêche de poissons et de petits crustacés.

 -13500 ans : Alors que le niveau marin était à -80 mètres (ayant progressé de 30 mètres par rapport au niveau plancher), que se produisit une première débâcle, dite débâcle atlantique ou Déluge de Lascaux. La déglaciation s’accéléra soudainement avec l’éclatement définitif de la calotte glaciaire qui recouvrait tout le nord de l’Europe et qui bloquait surtout toute circulation maritime dans la mer du Nord que nous connaissons. Les glaciologues pensent que le plus gros de la débâcle eut lieu en moins d’un siècle, suite à une série de cataclysmes en chaîne (l’un alimentant le suivant). Le niveau de la mer augmenta alors de près de 20 mètres en quelques années seulement.

 -11700 ans : Puis, la montée des eaux se ralentit. Le seuil de -68 mètres (appelé seuil des Dardanelles et qui séparait le lac de Marmara et la mer Égée) fut atteint. C’est alors que cette mer trouva provisoirement un exutoire naturel vers le nord-est, mais elle se trouva ensuite bloquée au seuil du Bosphore infranchissable avec son altitude de -38 mètres. L’ancien lac de Marmara doubla alors de surface, devenant une mer salée entourée de rives dévastées.

 -10000 ans : Une longue période de stabilisation autour du niveau -55 mètres qui dura près de 3000 ans (entre -11000 et -8000 environ). Ce seuil est très identifiable sur tous les talus continentaux et il est même considéré comme un repère clé par les océanographes. Cette période d’accalmie, venant après plusieurs millénaires de tracas et d’insécurité permanente, fut mise à profit par les populations pour se fixer et se sédentariser puisque la superficie de leurs terres n’était plus constamment remise en cause par des modifications géographiques. Avec la fin de la stabilisation à -55 mètres se termina le Tardiglaciaire, c’est-à-dire la deuxième grande phase de la déglaciation, qui a vu parallèlement l’éclosion de la civilisation magdalénienne et l’essor du Mésolithique. Ce fut l’entrée dans le Postglaciaire ou Holocène.

 – 8000 ans : La mer recommença à monter lentement sur la Terre entière, et donc partout les transgressions marines entraînèrent des conséquences catastrophiques, notamment au niveau des dunes côtières qui furent souvent désintégrées. Cela tint en partie à une substantielle augmentation de la température (+ 4° en une dizaine de siècles) qui contribua à faire fondre, en plusieurs étapes, le grand glacier rescapé du maximum glaciaire qui occupait encore la Scandinavie et la Baltique. Cette fonte allait entraîner plus tard, en -6700, une véritable débâcle qui elle-même allait être la cause du seul déluge de très grande envergure dont on a gardé la trace.

 – 7300 ans : Les océans atteignirent le fameuse cote de -38 mètres, celle du seuil du Bosphore. Cela signifie qu’à partir de cette époque (600 ans avant le Déluge), la mer Egée, qui avait déjà envahi le lac de Marmara à partir de -11.700, commença d’envahir progressivement le lac d’eau douce de la mer Noire, la salinisant petit à petit. Partout ce fut la débâcle, notamment dans la Manche dans laquelle l’Atlantique se fraya un passage de plus en plus large et sépara définitivement la France et l’Angleterre, jusque-là riverains d’un grand fleuve Seine qui se jetait alors dans l’Atlantique.

 – 6700 : C’est la période du déluge de Noé, la plus grande catastrophe terrestre recensée depuis 10.000 ans. C’est celle que les glaciologues appellent la bipartition associée à la grande débâcle du glacier scandinave. Pour la première fois depuis longtemps, les eaux froides de la mer du Nord rejoignent les eaux salées de l’Atlantique au large des Pays-Bas, pays entre tous menacé par l’océan, suite à un gigantesque raz-de-marée parti des côtes de Norvège. Celui-ci est associé à la débâcle de la partie occidentale du glacier scandinave, qui représentait le quart de la masse totale et dont on a estimé le volume à 200.000 km³. C’est un nouveau passage ouvert d’une façon irréversible qui change tout l’environnement géographique, mais aussi culturel de la région. C’est à cette époque que l ‘ouverture du passage Manche / mer du Nord a eu lieu à l’autre extrémité de l’Europe. Plus à l’est, l’eau du glacier scandinave après avoir traversé une bonne partie de l’Europe, envahi la mer Noire ouverte au sud depuis peu et va se déverser pendant une année au moins dans la mer Egée qui s’en trouvera bouleversée.

Pour atteindre son point le plus bas (-120 m) à l’acmé de la glaciation de Würm, vers 14000 av. J.-C. Le Golfe tout entier était alors une large plaine traversée par le Tigre et l’Euphrate (ou l’équivalent de l’actuel Shatt el-Arab), qui se jetaient directement dans le golfe d’Oman.
II est donc possible de penser qu’entre 14000 et 3000 avant notre ère, ce qui est aujourd’hui le fond du Golfe était une large vallée arrosée par un ou deux grands fleuves et leurs affluents, parsemée aussi de lacs et, semble-t-il, habitable. Et l’on ne peut s’empêcher de rêver que cette vallée, à partir d’une certaine époque qui reste à définir, a pu être habitée par les Sumériens ou tout au moins leurs ancêtres.

La calotte glaciaire reculant, le niveau du golfe Arabo-Persique remonta, très lentement d’abord, ensuite plus vite. Cette irrésistible montée des eaux marines reprit d’abord possession du Golfe Persique, puis pénétrant dans le sud de la Mésopotamie, transforma les zones sèches et arides en lacs et marécages. La remontée totale des eaux du Golfe aurait pris près de 10 000 ans mais. « Les dix derniers mètres se sont échelonnés sur une ou deux générations seulement. Ils ont sûrement profondément affecté les populations qui se sont retrouvées dans un milieu très différent du milieu originel. »

Le Golfe Persique, en ces temps reculés, était une région très riche et prospère où tout poussait. Ce Paradis terrestre est à l’orgine de l’Adam et Eve. Cela aurait pu être perçu, avec le temps, comme une punition divine que cet eden soit envahi par les eaux. Le Golf persique, l’eden disparu, le paradis englouti où des fleuves, des rivières et une végétation luxuriante existaient. La faune et le flore abondaient. C’était une immense oasis qui a disparu dans un changement climatique sans précédent.

Les arbres et les plantes d’Éden comprenaient tout ce qui offre une beauté grandiose et ceux qui fournissent une grande variété de nourriture. Ce seul fait laisse penser que le jardin couvrait une superficie considérable. Et pour cause…

sources : http://fr.wikipedia.org / http://www.ifremer.fr / http://pst.chez-alice.fr/ / http://secretebase.free.fr / http://lettrealepouse.free.fr / National Geographic

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