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Pour la première fois, la demande mondiale de pétrole, de gaz et de charbon devrait atteindre son maximum au cours de cette décennie en raison de la croissance « spectaculaire » des technologies énergétiques plus propres et des voitures électriques, a déclaré mardi 12 septembre 2023 le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Le rapport annuel de l’AIE sur les perspectives énergétiques mondiales, qui doit être publié le mois prochain, montrera que « le monde est à l’aube d’un tournant historique », a écrit Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence, dans une tribune publiée dans le Financial Times.

Ce changement aura des répercussions sur la lutte contre le changement climatique, car il permettra d’avancer le pic des émissions de gaz à effet de serre, a déclaré M. Birol.

« Les combustibles fossiles nous accompagneront pendant de nombreuses années encore, mais si l’on en croit nos chiffres, nous pourrions assister au début de la fin de l’ère des combustibles fossiles », a déclaré M. Birol dans des commentaires distincts publiés par l’AIE.

Selon M. Birol, ce changement est principalement dû à la « croissance spectaculaire » des technologies énergétiques propres et des véhicules électriques, ainsi qu’aux changements structurels de l’économie chinoise et aux retombées de la crise énergétique.

M. Birol a toutefois prévenu que les baisses prévues de la demande de pétrole, de gaz et de charbon sont « loin d’être assez fortes pour mettre le monde sur la voie d’une limitation du réchauffement climatique » à 1,5 degré Celsius – l’objectif privilégié dans le cadre de l’Accord de Paris.

La réalisation de cet objectif « nécessitera une action politique beaucoup plus forte et plus rapide de la part des gouvernements », a-t-il ajouté.

Avertissement de l’ONU
Le sort des énergies fossiles sera au cœur des débats du sommet climatique COP28 de l’ONU qui se tiendra à Dubaï, grand producteur de pétrole, entre le 30 novembre et le 12 décembre.

Dans un rapport d’étape publié vendredi, les Nations unies ont averti que le monde n’était « pas sur la bonne voie » pour atteindre les objectifs à long terme de l’Accord de Paris.

Les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent atteindre un pic d’ici 2025 et diminuer fortement par la suite pour que l’objectif de 1,5° C reste en vue, selon le rapport.

L’élimination progressive des combustibles fossiles dont les émissions ne peuvent être captées ou compensées est également nécessaire pour atteindre l’objectif d’émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050, a déclaré l’ONU.

Dans un rapport publié en juin, l’AIE avait déjà prédit qu’un pic de la demande mondiale de pétrole était « en vue » avant la fin de la décennie, mais c’est la première fois qu’elle procède à une telle évaluation pour le charbon et le gaz.

« Nos dernières projections montrent que la croissance des véhicules électriques dans le monde, en particulier en Chine, signifie que la demande de pétrole est en passe d’atteindre son maximum avant 2030 », a déclaré M. Birol mardi.

Après être restée « obstinément élevée » au cours de la dernière décennie, la demande de charbon devrait atteindre son maximum « dans les prochaines années », a-t-il ajouté.

Et l' »âge d’or du gaz » – appelé pour la première fois par l’AIE en 2011 – « touche maintenant à sa fin », la demande devant chuter dans les économies avancées au cours de la décennie, a ajouté M. Birol.

« C’est le résultat des énergies renouvelables qui dépassent de plus en plus le gaz pour la production d’électricité, de l’augmentation des pompes à chaleur et de l’accélération de l’abandon du gaz par l’Europe à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie », a-t-il déclaré.

La transition « progresse fermement
Simone Tagliapietra, experte en climatologie et membre du groupe de réflexion Bruegel à Bruxelles, a déclaré que les nouvelles projections de l’AIE « illustrent le fait que la transition énergétique mondiale, bien qu’elle soit encore lente, progresse fermement ».

« Les technologies telles que l’éolien et le solaire étant désormais compétitives en termes de coûts, la transition passe d’une logique politique à une logique technologique », a-t-il déclaré.

« Il s’agit là d’une caractéristique essentielle, car elle protège le processus des vents contraires politiques.

Les analystes de la Banque Royale du Canada ont déclaré dans une note que les nouvelles projections de l’AIE soulignaient le « succès de la législation en faveur des énergies renouvelables ».

« Malgré cela, les décideurs politiques peuvent encore faire davantage pour accélérer la transition énergétique et l’élimination progressive des combustibles fossiles, les débats se poursuivant dans les principales économies dans des domaines tels que les rendements des énergies renouvelables et l’accessibilité financière », ont déclaré les analystes de la Banque Royale du Canada.

Agence France-Presse

Adaptation Terra Projects

Source : https://www.sciencealert.com/

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