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Les séismes favorisés par la lubrification des plaques tectoniques par des argiles

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Dans une étude publiés dans la revue américaine Science, des chercheurs japonais indiquent qu’une fine couche d’argile a rendu le séisme qui a frappé le nord-est du Japon beaucoup plus dévastateur car elle a opéré comme un lubrifiant entre les plaques tectoniques sous-marines. Cette couche de terre argileuse, ou smectite, a en effet occasionné un mouvement très rapide des plaques qui ont glissé l’une sur l’autre.


Ce que les chercheurs entendent par « fine » est une épaisseur comprise entre un et cinq mètres, à comparer avec des couches d’environ 40 mètres observées aux frontières d’autres plaques en mouvement.

Le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami qui s’ensuivit le 11 mars 2011 avaient fait plus de 18.000 morts dans le nord-est du Japon et provoqué la catastrophe nucléaire de Fukushima, la pire depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.

Kotaro Ujiie, professeur à l’Université de Tsukuba à l’origine de ces constats, participe a un projet scientifique lancé immédiatement après ce triple désastre. Il a consisté à percer les profondeurs sous-marines à partir d’un bateau de forage, jusqu’à -7000 mètres à partir du fond. Avec cette technique, les chercheurs associés au projet ont prélevé des échantillons au point où les plaques se sont rencontrées.


Ils ont ainsi découvert que dans les zones où la couche d’argile est prise en sandwich entre des couches de roches imperméables, elle est beaucoup plus glissante à cause de l’énorme pression subie, avec une consistance proche de celle du fond de teint.

Selon Kotaro Ujiie, cette couche de smectite, qui s’est formée sur une très longue période à partir de cendres volcaniques, était en surface à l’origine mais s’est peu à peu enfoncée dans les entrailles de la terre avec les plaques.

Des sismologues sont actuellement en train de réaliser d’autres forages sous-marins au large de la péninsule de Kii, au sud-ouest du Japon, dans la fosse de Nankai, où la plaque des Philippines glisse sous la plaque Eurasienne et où l’on redoute un tremblement de terre monstrueux dans un avenir proche.

Toutefois, selon M. Ujiie, la faille tectonique de la fosse de Nankai est moins glissante que plus au nord de la côte japonaise. « Sous la fosse, on trouve une plaque relativement jeune qui glisse, mais il ne s’est pas écoulé suffisamment de temps pour que se forme une couche de smectite », a-t-il expliqué.

Le danger existe cependant: en août 2012, le gouvernement japonais avait rendu public le scénario catastrophe de puissantes secousses sismiques suivies d’un tsunami géant qui pourrait tuer jusqu’à 323.000 personnes sur la côte Pacifique du pays, au sud et à l’est.

Il avait toutefois précisé qu’il s’agissait d’une hypothèse de travail destinée à encourager les autorités, les entreprises et la population à améliorer les systèmes d’alerte, d’évacuation, d’atténuation des dégâts et de secours.

Situé au confluent de quatre plaques tectoniques, le Japon subit chaque année plus de 20% des plus violents séismes recensés sur Terre.

Source :  Science / http://www.catnat.net

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