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Le génie hydraulique d’une civilisation pré-Inca pour sauver Lima de la sécheresse

Avec le réchauffement climatique, Lima, au Pérou, souffre de plus en plus de pénurie d’eau. Face à ce problème grandissant, les hydrologues sont formels : le système pré-Inca est la solution.

Malgré toute notre technologie, nous sommes incapables d’apporter une meilleure réponse à la pénurie d’eau qui frappe Lima (Pérou), que celle qui fut inventée il y a très longtemps par les Hari (ou Wari). Cette civilisation précolombienne, et même pré-Inca, vivait dans cette région andine entre 500 et 1.000 après J.-C. À l’époque, pour faire face au climat très particulier de Lima – l’un des plus désertiques, bien que la ville soit située dans une zone subtropicale et à seulement 80 mètres d’altitude -, les Hari ont développé un système hydraulique ingénieux : les « amunas ». Son principe est simple : les eaux de pluie de la montagne sont capturées dans un bassin. Celui-ci est relié à divers points situés plus bas, jusqu’à Lima, par une série de petits canaux souterrains en pierre. L’eau s’infiltre ainsi lentement dans les roches et l’eau ressort tout le long de l’année en contre-bas.

Les amunas, tombés en ruine depuis longtemps, doivent seulement être rénovés. Pour cela, les chercheurs suggèrent de refaire les joints, à l’aide de ciment autour des canaux. « L’idée est de construire un ‘timelag’ dans le système hydrologique, ce qui retarde le ruissellement des eaux pendant des semaines ou même des mois », explique Bert De Bièvre, de Condensan, dans la revue New Scientist.

Selon l’étude, la solution des « amunas » serait de loin l’option la moins chère : elle coûte moins d’un centième que l’eau de la nouvelle usine de dessalement de l’eau de mer. Autre avantage : en vidant progressivement l’eau des bassins de montagne, cela évitera qu’à la saison des pluies (les 5 autres mois de l’année) les rivières sortent de leur lit et inondent la ville. Au final, selon une étude réalisée par Bert De Bièvre et Gena Gammie, spécialiste de l’eau à Forest Trends, une ONG basée à Washington, réutiliser les « amunas » devrait permettre d’augmenter l’approvisionnement en eau de 26 millions de mètres cubes, réduisant ainsi le déficit en eau courante de la ville pendant la saison sèche de près de 60 %. Pour le reste, les scientifiques appellent à réaménager les montagnes : faire revivre les forêts, les zones humides et les terrasses agricoles anciennes, en limitant le pâturage du bétail.

source et extrait de http://www.sciencesetavenir.fr/

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