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A la conquête de la comète Churyumov Gerasimenko

L’achèvement d’un travail de plus de dix ans: ce 12 novembre, la sonde Rosetta, lancée le 2 mars 2004 à l’assaut de la fameuse comète en forme de canard 67P/Tchourioumov-Guérassimenko («Tchouri» pour les intimes) s’est séparé de Philae, autre sonde dont l’objectif est de se poser à la surface de la comète.

Mais en quoi est ce une réussite ?



Après plusieurs heures de tension et d’émotions, le verdict est finalement tombé : l’atterrisseur de la sonde Rosetta, Philae a réussi à se poser à la surface de sa comète. Une première historique. Néanmoins, les données suggèrent que les harpons ne se seraient pas déployés comme prévu.


Ce jour était en effet un grand jour pour la mission Rosetta. Alors que la sonde se trouvait encore à 20 kilomètres de la comète Tchourioumov-Guérassimenko, elle a largué ce matin à 9H35 le petit robot qui l’accompagne. Ce dernier a alors déplié ses « jambes » pour entamer une chute libre de plusieurs kilomètres à une vitesse de 2-3 kilomètres par heure.

Il lui a ainsi fallu plusieurs heures pour atteindre la surface de l’objet glacé situé à quelque 500 millions de kilomètres de la Terre. Philae s’est posé aux alentours de 16H35 mais il a fallu attendre que le signal parvienne jusqu’à nous pour le confirmer. Plus de 25 minutes de stress et d’émotions pour les équipes européennes de la mission qui n’ont pas retenu leur joie une fois la confirmation arrivée.


La surface de la comète où doit se poser Philae est très inhospitalière…

Elle sent l’œuf pourri, l’écurie et des relents d’alcool frelaté. Il n’y a rien si ce n’est des falaises escarpées et des pics glacés acérés. Et pourtant, la comète «Choury» est perçue par une partie de la communauté scientifique comme le Graal.

L’autre surprise réside dans la couleur de cette comète découverte en 1969 par les scientifiques Churyumov et Gerasimenko. Si «Choury» est constituée à 80% de glaces, elle est noire comme du charbon. «Essentiellement parce que dans la glace, il y a ces molécules organiques très absorbantes qui ont pu jouer un rôle majeur dans l’émergence du vivant», poursuit Jean-Pierre Bibring.


«On s’attendait, en s’approchant, à voir un patchwork de glace et de ces zones-là. Or, pour l’instant, on ne voit pas du tout de glace. On ne voit aucun point brillant. C’est entièrement recouvert d’une pellicule, dont on ne connaît pas l’épaisseur, faite de ces grains carbonés.»

Et c’est une très bonne nouvelle. Car c’est en analysant ces molécules de carbone que les scientifiques espèrent trouver des correspondances avec celles qui ont pu «ensemencé» les océans lors de la formation de la Terre.

Voilà une mission hors norme qui nous rappelle des instants historiques comme ont pu vivre nos parents en 1969 avec la conquête de la Lune. C’est un de ces moments où on se demande à quoi sert ce genre de mission ? La même question s’est posée en 1969.


Ainsi, les avancées technologiques réalisées pour conquérir l’espace ont envahi notre quotidien. Le domaine médical a bénéficié de ces «innovations tombées du ciel», comme dit le titre du numéro de juin du magazine Industries et technologies. Une minuscule ­pompe d’assistance ventriculaire, utilisée dans les cœurs artificiels, est dérivée des pompes à carburant de la navette spatiale. Les pompes à insuline sont, elles, issues du programme Viking. Les machines de dialyse sont, elles, des retombées techniques du programme Apollo. Certaines prothèses sont réalisées avec des matériaux conçus pour les fusées. Rien que pour la Nasa, on estime que les technologies spatiales ont donné lieu à 1 600 innovations dans d’autres domaines, du détecteur de fumée à l’airbag en passant par les perceuses sans fil ou les panneaux solaires.

Et ce n’est pas fini. Ainsi des matériaux à mémoire de forme en alliage de nickel et de titane. Ce type de matériau est capable de revenir à un état initial sous l’action de la température après avoir été déformé. On peut donc fabriquer des «stents», ces petits tubes que l’on glisse dans les artères pour les «déboucher». On réduit leur diamètre avant la pose et ils se «déploient» dans l’artère sous l’action de la chaleur du corps. De même avec certains types d’agrafes chirurgicales. Bien d’autres applications sont en préparation dans différents domaines, comme les vêtements.


Mais l’une des retombées les plus spectaculaires de la conquête de l’espace, et la moins connue, est celle de l’alimentation. On cite bien sûr souvent, à tort, la lyophilisation, qui est une déshydratation des aliments par le froid. Découvert par deux Français en 1906, le procédé fut appliqué aux aliments au milieu du XXe siècle. Et les voyages dans l’espace lui firent une bonne publicité. On pourra ajouter tous les systèmes informatiques qui en ont découlé jusqu’aux couches culottes pour bébé…

Concrètement, un pays qui peut se permettre de consacrer près de 3% de son budget à la recherche et au développement a une avance économique évidente sur ses concurrents et cela se ressent dans tous les secteurs de l’économie et compris sur le chiffre d’affaire des sociétés aérospastiales nationales. Ainsi, à elle seule la société Lockheed Martin vend annuellement pour 35 milliards de dollars de vaisseaux spatiaux, produits militaires et autres jets.

Aussi, il faut le répéter, de nos jours 1 euro investi dans l’espace en rapporte 3 et touche tous les jours de nouveaux secteurs. Les opposants au programme spatial en ont-ils bien conscience ? Tout ceci est une réussite formidable pour toutes les raisons évoquées ci dessus !


sources : http://www.slate.fr/ / http://www.maxisciences.com/

http://www.20minutes.fr/ / http://www.astrosurf.com/

http://www.lefigaro.fr/ / http://www.leparisien.fr/

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