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Prévisions saisonnières de l’hiver 2014-2015 suivant l’indice OPI

Pour faire suite à l’article de TDF sur l’hiver 2014-2015, Voici les prévisions selon l’indice OPI qui confirme nos propres prévisions.

A l’heure actuelle, l’outil principal dont on dispose pour définir les prévisions saisonnières sur une longue période est constitué des données des modèles climatiques qui produisent, des informations sur l’écartement des moyennes climatiques des paramètres atmosphériques principaux qui s’imposent sur toute la saison.


Ces informations, bien que donnant des hypothèses sur le caractère général de la saison et non des informations utiles à la formulation d’une prévision au sens strict, présentent une fiabilité plutôt faible. Concernant la saison hivernale prochaine, de telles données des modèles saisonniers sont globalement en accord dans l’identification d’une saison dominée par des flux moyennement tempérés à fort indice de zone, avec une anomalie thermique positive sur presque toute la zone géographique située aux latitudes moyennes.

Notre groupe de recherche a développé un indice (OPI October Pattern Index) qui résume directement différentes caractéristiques clés du schéma circulatoire du mois d’octobre et qui semble avoir une corrélation plus importante (r ≈ 0.9) avec la DJF – AO. Sur les prévisions effectuées, il ressort une correspondance très importante entre les valeurs de l’indice OPI très négatives et les valeurs de l’indice AO négatives, auxquelles sont associées normalement des saisons hivernales avec valeurs thermiques et de pression plus faibles que la moyenne climatique sur l’Europe Centrale-Occidentale et sur Centre-Ouest Américain. Ceci est dû au fait que l’indice AO est représentatif de la zonalité du flux qui, si faible ou absent, est l’indice de la prévalence des flux d’air qui longent les méridiens avec des activités d’ondes prononcées et il y a un impact important du courant-jet polar sur les territoires situés aux latitudes moyennes.

Il est important de préciser que, étant l’OPI corrélé avec l’Oscillation Arctique trimestrielle moyenne et que seule l’information sur sa valeur finale est disponible, il n’est pas simple de calculer des informations sur les délais et la façon que les flux méridiens vont se réaliser. Dans tous les cas la modalité dont cet indice a trouvé sa valeur finale donne la possibilité de faire des hypothèses sur les différentes phases principales de la circulation atmosphérique pendant l’hiver…

Dans cet article nous présentons les prévisions saisonnières pour l’hiver 2014-15 calculées sur la base de l’index OPI et, en général, des études faites par notre groupe de recherche.

2. Analyse de l’indice OPI

L’indice OPI se termine à la fin du mois d’octobre par une valeur très faible et inférieure au seuil -2. Il s’agit plus particulièrement de la seconde valeur la plus faible enregistrée depuis 1976, derrière seulement celle d’octobre 2009 (-3.3).

 

Fig. 1 – Compte rendu de l’indice OPI; l’indice se termine sur une valeur très négative égale à -2.12, avec un facteur d’ellipticité, neutre et un angle moyen du VP très important (f≈ 25°).

Basé sur la corrélation définie dans le paragraphe dessous, une telle valeur de l’indice OPI suggère un AO moyen trimestriel très faible, et donc un Vortex Polaire Troposphérique moyen très perturbé pendant l’hiver avec un impact conséquent sur le jet-polar des latitudes moyennes (champ géopotentiel faible). On prévoit donc un hiver plutôt froid et perturbé sur les continents de l’hémisphère nord et les latitudes moyennes en particulier. Concernant la zone européenne, elle devrait être soumise à un vaste champ géopotentiel très négatif et plus faible que la moyenne. Les « hindcast » effectués montrent également que les hivers caractérisés par une Oscillation Arctique très négative sont généralement plus froids, en particulier au Royaume Uni, aux Pays Bas, en France et en Allemagne.

Fig. 2 – Anomalies Géopotentielles moyennes (500 hPa) et thermiques (850 hPa) sur l’Europe et sur l’Amérique du Nord enregistrées à la fin des trimestres hivernaux marquées par une Oscillation Arctique moyenne (DJF AO) inférieure a -1.5.

Comme déjà expliqué dans l’introduction, l’analyse poussée des différents facteurs qui composent l’indice OPI nous permet de faire de nouvelles conclusions. … Ceci amènerait sur l’Europe une masse d’air froid d’origine arctique ou arctique-continentale. De plus, sur la zone européenne, l’analyse de l’évolution de l’indice OPI et du « pattern » d’octobre, nous indique, avec une forte probabilité, qu’une première phase anti-zonale froide devrait avoir lieu déjà durant la première partie de l’hiver, suivie ensuite par une période marquée par une reprise du jet en Atlantique Nord et par une circulation plus tempérée mais en même temps perturbée. Cette période plus zonale sera par la suite interrompue par une nouvelle reprise de l’activité d’onde en Atlantique Nord et circulation froide sur le continent. Contrairement à la première période, celle-ci pourrait être caractérisée par un régime d’anti-zonalité mineur, avec une plus forte possibilité d’affaissement méridional des masses Arctiques.

Conclusion

Basé sur les considérations exposées dans les chapitres précédents, l’hiver 2014-15 devrait avoir un Vortex Polaire très perturbé, avec des échanges méridiens fréquents, et des incursions du jet-Arctique vers les latitudes moyennes. L’analyse globale de l’indice OPI montre donc la possibilité d’avoir une saison hivernale caractérisée par un champ géopotentiel très négatif dans la zone européenne, qui se traduirait en par un régime climatique moyen plus perturbé que la normale saisonnière. Bien que la forme générale du « pattern » circulatoire du mois d’Octobre ne montre pas un hiver particulièrement froid, il est à prévoir plusieurs vagues de froid, et des périodes neigeuses sur les territoires européens et le Centre-Ouest Américain. Pour confirmer cette conclusion l’indice SAI se termine lui aussi sur une valeur indiquant un vortex polaire hivernal moyen très perturbé.

Les différences qui ressortent entre notre analyse prévisionnelle et celles des principaux modèles climatiques de prévisions saisonnières, présentent certainement des éléments d’incertitude, mais fournissent quand même un élément de comparaison et de discussion entre deux approches différentes pour l’élaboration des prévisions saisonnières hivernales.

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Adaptation et extrait de la source : http://app.til.it/

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