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Zone Morte

Imaginez un monde où les océans ne possèderaient plus de vie. Imaginez un monde où l’oxygène aurait disparu dans les mers. Imaginez un monde où se nourrir de poissons marins n’appartiendrait seulement qu’au passé. Imaginez vous un monde où ce paysage idyllique appartiendrait aux rêves.

Alors n’imaginez plus et soyez bienvenue dans le Monde réel…

 

L’utilisation d’engrais est importante et connaît une légère augmentation (par hectare); l’écoulement des excès d’engrais entraîne des concentrations élevées d’azote ainsi qu’une hypoxie dans les cours d’eau, l’un des effets les plus déplorables du phénomène étant l’apparition d’une grande « zone morte » dans le golfe du Mexique.

Un nouveau rapport du Programme des Nations Unies révèle qu’il existe près de 150 zones dépourvues d’oxygène à travers les mers et les océans de la planète.

Ces zones, dites ‘mortes’, sont le résultat d’une surabondance de nutriments, surtout d’azote, provenant de fertilisants agricoles, de la pollution automobile et industrielle et de déchets. La quantité limitée d’oxygène dans l’eau provoque la mort des poissons, des huîtres et d’autres espèces marines ainsi que d’importants habitats dont les herbiers marins ne peuvent survivre.

Les experts affirment que le nombre et la taille des zones dépourvues d’oxygène sont en croissance, le nombre recensé ayant augmenté chaque décennie depuis les années 1970. Selon eux, ces zones deviennent rapidement une menace importante qui a des retombées sur les stocks de poissons et donc sur les communautés qui dépendent de la pêche pour leur survie alimentaire et économique.

La question des zones mortes est signalée dans le premier Global Environment Outlook Year Book (Annales de l’avenir de l’environnement mondial), qui sera présenté aux gouvernements participant au Forum ministériel mondial de l’environnement à Jeju (Corée).

Le rapport identifie les développements les plus importants en matière d’environnement au cours de l’année écoulée aussi bien d’un point de vue régional que mondial.

Les questions mises en avant comprennent l’entrée en vigueur du Protocole de Cartagena, un accord international régissant le commerce des organismes génétiquement modifiés, le coût associé aux catastrophes naturelles d’origine météorologique et l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable de plus d’un milliard de personnes.
Le Year Book souligne également que la ‘fertilisation’ continue de la planète et la croissance de zones privées d’oxygène dans les océans représentent deux nouvelles questions auxquelles les gouvernements doivent s’attaquer au plus vite.

Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, a déclaré : « L’utilisation inefficace et souvent excessive de fertilisants, l’évacuation d’eaux usées et les émissions toujours croissantes des automobiles et des usines font de l’humanité le cobaye d’une expérience gigantesque à l’échelle mondiale. L’azote et le phosphore dérivés de ces sources sont déversés dans les rivières et sur le littoral et s’ajoutent aux dépôts provenant de l’atmosphère, déclenchant ces effets alarmants et parfois irréversibles. »
« Certaines de ces zones dites mortes, ou zones dépourvues d’oxygène sont relativement petites, d’une superficie de moins d’un kilomètre carré, alors que d’autres sont bien plus larges, s’étalant sur 70 000 kilomètres carrés. Il est évident que si des mesures ne sont pas prises pour régler urgemment le problème à la source, celui-ci ne fera que s’intensifier. »

Voici les zones mortes mondiales ci dessus.

Les premières zones mortes sont apparues dans le Chesapeake Bay aux Etats-Unis, dans la Mer Baltique, le Kattegat, la Mer Noire et au nord de la mer Adriatique. D’autres ont été recensés dans les fjords scandinaves.
La zone morte la mieux connue se trouve dans le golfe du Mexique, fortement pollué par les nutriments et autres produits chimiques charriés par le Mississippi.
D’autres zones ont fait leur apparition en Amérique latine, en Chine, au Japon, en Australie du sud-est et en Nouvelle Zélande.

Dans certaines régions du monde, des mesures ont été adoptées afin de limiter le ruissellement de fertilisants et d’effluents provenant des sols.

Selon certains experts, le réchauffement planétaire, l’augmentation des précipitations et la hausse des températures qui s’ensuit, pourraient aggraver la situation. La recherche entreprise par une équipe du College of William and Mary de la Virginia Institute of Marine Science au Glocester Point (Virginie), dont le travail figure dans le GEO Year Book, indique que l’on peut craindre un bouleversement dans la répartition des pluies et un dédoublement des niveaux de dioxyde de carbone.

Dans certaines régions, cela pourrait ensuite conduire à un redoublement des déversements fluviaux dans les mers. On estime que le niveau d’oxygène dissous dans les eaux du nord du golfe du Mexique pourrait baisser de 30 à 60 pour cent suite à une augmentation de 20% du déversement des eaux de l’estuaire du Mississippi et une hausse des températures allant jusqu’à 4 degrés centigrade.

Il a été reconnu que les ressources marines mondiales disparaissent à un rythme et à une ampleur tels que les océans seront vidés en l’espace d’une génération. Un appel a été lançé aux Etats-Unis et dans le reste du monde pour « une nouvelle éthique pour les océans ».

La zone morte du Golfe du Mexique a doublé en 5 ans. Les zones mortes se multiplient au niveau mondial. L’Océan est en train de mourir dans un monde qui ne réagit plus. Cet état de fait semble voulu car aucun pays ne veut prendre conscience officiellement de ce grave problème. Un océan sans oxygène, le pire des scénarios de science fiction et d’un cauchemar inimaginable a commencé et rien ne semble vouloir l’arréter.

Sources : http://www.cec.org/pubs_docs/documents/index.cfm?varlan=francais&ID=638 /http://www.notre-planete.info/actualites/actu_339.php

http://www.oceanfutures.org/french/features/2003/dispatch_06_03_b_fr.asp

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