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Un monde qui doit payer son air pur

Crédit photo @GRDF

La mégapole indienne, New Delhi, est enveloppée dans un épais brouillard toxique qui n’a offert que très peu de jours de répit depuis fin octobre, infligeant des toux constantes et des yeux irrités à ses vingt millions d’habitants. Depuis le 1er novembre, New Delhi a déclaré un «état d’urgence sanitaire». Comme chaque année, un épisode de pollution s’est abattu sur l’Inde à l’approche de l’hiver. La semaine dernière, les écoles de la capitale ont été fermées, pour la deuxième fois depuis le début du mois.

L’ambassade américaine sur place enregistre ces jours-ci une concentration moyenne sur 24h de particules fines PM2,5 d’environ 400 microgrammes par mètre cube d’air, soit 16 fois la limite recommandée par l’Organisation mondiale pour la santé.

Certains Indiens se tournent donc vers des bars à oxygène. C’est notamment le cas du docteur Billi Gessat: « Ici, je peux respirer de l’air oxygéné à 99%.

C’est une chance pour nous. » Cette pratique est de plus en plus courante à New Delhi. Les propriétaires de ces bars voient de plus en plus de clients affluer ces derniers jours. « Ça détoxifie le corps et ça réduit l’impact de la pollution sur notre santé.

Les clients sortent relaxés », indique Ajay Johnson, un propriétaire de bar à oxygène dans la capitale indienne. Pour avoir accès à 15 minutes d’air oxygéné, les prix varient entre 3 et 5 euros.

Si l’initiative est présentée comme une nouveauté à New Delhi, ce n’est absolument pas le cas dans le reste du monde, ni même en Inde. Google répertorie au moins quatre autres adresses dans le reste du pays, notamment à Hyderabad, Goa ou encore à Bangalore. Surtout, on retrouve un reportage d’Associated Press, daté de 2015, faisant déjà état de l’ouverture d’un bar à oxygène dans la ville polluée de Delhi. Un article du magazine scientifique indien Science Reporter, publié en avril 2009, précisait que «quelques bars à oxygène ont déjà ouvert à New Delhi, Bombay et Hyderabad».

Le bar a d’ailleurs ouvert il y a plusieurs mois, ce qu’expliquent plusieurs articles. Sa popularité exponentielle serait surtout due, donc, au pic de pollution hivernal. Son propriétaire en a d’ailleurs profité pour faire des promotions, avec un cinquième quart d’heure offert pour le prix de quatre.

Comme l’explique Science Reporter, le concept n’a rien de novateur. Un bar à oxygène avait ouvert à Toronto, dès 1996, et fait des émules. On en trouve ainsi à Tokyo, Las Vegas, Los Angeles ou encore… Paris ou Lyon. Le premier bar à oxygène parisien a été ouvert en 2008 par Sophie Séguéla.

Un monde qui chercherait son air pur ? Dans tous les cas, ces bars à oxygènes rappellent des scénarios de films de science fiction des années 70. A défaut de régler le problème de la pollution à la base, on préfère ouvrir des bars à oxygène…

sources : https://lesmoutonsrebelles.com / https://www.liberation.fr

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