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Un monde en quarantaine

Mardi 17 mars, Paris. En ce premier jour de confinement, le boulevard Beaumarchais, qui traverse trois arrondissements, était vide. LP/Delphine Goldsztejn

Après que la Chine se soit mise en quarantaine pour 80 millions de personnes en janvier, voilà que le reste du monde fait du monde en mars 2020. Le monde est en quarantaine, l’économie à l’arrêt, la récession est inéluctable…

La quarantaine consiste à isoler des personnes, des animaux, ou des végétaux durant un certain temps, en cas de suspicion de maladies contagieuses, pour empêcher leur propagation. En empêchant les personnes d’avoir des contacts avec des individus sains se trouvant à l’extérieur de la zone de confinement, on rend la contagion impossible et les maladies infectieuses disparaissent d’elles-mêmes.

On pourrait s’étonner que la quarantaine, ce dispositif sanitaire qui date des origines médiévales de la lutte contre les épidémies, figure encore, au XXIe siècle, en bonne place dans l’arsenal déployé par les politiques publiques contre le Covid-19. Les restrictions des libertés de circuler et de commercer qu’elle engendre avaient pourtant été dénoncées depuis la seconde moitié du XIXe siècle, dans les arènes sanitaires internationales, comme un moyen d’action qui pouvait se retourner, par ses effets pervers, contre les sociétés qu’elle devait protéger. Derrière l’enjeu de la quarantaine se profile toute l’histoire, politique autant que sanitaire, de l’usage que les Etats ont fait de leurs frontières, à l’échelle nationale et internationale. Qu’elle soit barrière de protection contre les importations pathogènes, front pionnier de civilisation hygiénique, ou dispositif mondial de surveillance de la santé publique, la frontière a été, depuis deux siècles, un pivot du gouvernement de la circulation des hommes, des maladies et des germes.

Aujourd’hui nous sommes touchés par une nouvelle pandémie dénommé Covid19. la Chine estime avoir « pratiquement jugulé » l’épidémie par sa quarantaine. En Chine, premier pays touché par le coronavirus, les autorités ont annoncé samedi seulement 11 nouvelles contaminations en 24 heures. Et toutes venues de l’étranger. Un total de 80.824 personnes ont désormais été contaminées dans le pays. Mais plus de 65.000, soit plus de 80%, sont déjà guéries et sont sorties de l’hôpital.

Le ministère de la Santé a également rapporté samedi 13 morts supplémentaires (une légère hausse par rapport aux sept de la veille), portant le total à 3.189 en Chine continentale à la mi mars 2020 (hors Hong Kong et Macao). Un total de 80.824 personnes ont désormais été contaminées dans le pays. Mais plus de 65.000, soit plus de 80%, sont déjà guéries et sont sorties de l’hôpital. La très sensible amélioration constatée ces dernières semaines a même poussé les autorités à assouplir les restrictions aux déplacements visant les 56 millions d’habitants de la province du Hubei – dont Wuhan est le chef-lieu.

Les billets en dollars qui reviennent aux Etats-Unis après avoir été utilisés en Asie sont eux aussi soumis à une quarantaine, pour limiter les risques de propagation du nouveau coronavirus. La Banque centrale chinoise avait annoncé mi-février que les billets usagés étaient désormais désinfectés et placés en quarantaine jusqu’à quatorze jours, avant d’être remis en circulation.

Mercredi 11 mars, dans la nuit, Donald Trump a annoncé l’interdiction d’entrée aux Etats-Unis pour les 30 prochains jours de toute personne ayant séjourné dans l’espace Schengen au cours des 14 jours précédant leur arrivée, à l’exception des Américains et des résidents permanents. La mesure entrera en vigueur samedi 14 mars.

En Amérique centrale et du Sud, le Salvador interdit toute entrée aux étrangers, sauf diplomates et résidents, soumis à 30 jours de quarantaine. Le Guatemala a annoncé que, à compter du 12 mars, les citoyens européens se verraient refuser l’entrée sur son territoire. Idem en Bolivie et en Jamaïque. Les autorités de Trinité-et-Tobago interdisent aussi l’entrée sur leur territoire pour les personnes ayant voyagé et transité par la France.

En Asie, l’Inde a suspendu la validité de tous les visas tourisme jusqu’au 15 avril. Les voyageurs ayant séjourné en France doivent justifier d’une période de quarantaine de 14 jours effectuée au point de départ du voyage pour pouvoir accéder au territoire indien. La Mongolie a suspendu toutes les liaisons aériennes et ferroviaires internationales jusqu’au 28 mars inclus. Le 9 mars, le Kazakhstan a placé la France sur la liste des pays interdits d’entrée sur son territoire. Idem au Sri Lanka à partir du 15 mars. La Corée du Nord a annoncé le 1er mars que l’entrée de ressortissants étrangers sur son territoire était strictement prohibée.

Les français sont devenus non désirés dans tous les pays

En Europe, Malte annoncé la suspension de tous les vols avec la France à compter du 11 mars à minuit. Les ressortissants français qui arriveraient à Malte par d’autres routes aériennes doivent s’astreindre à un auto-confinement de 14 jours. La République tchèque a décrété jeudi un état d’urgence de 30 jours face à l’épidémie de coronavirus, fermant ses frontières aux voyageurs des « zones à risque ». La Slovaquie interdit l’entrée à tous les étrangers à partir de vendredi matin, sauf aux Polonais. La Serbie a annoncé la fermeture de 44 passages frontaliers routiers, ferroviaires et fluviaux. Vendredi 13 mars, la Pologne et le Danemark ont annoncé la fermeture de leurs frontières aux étrangers.

Au Moyen-Orient, le Liban a classé la France parmi les pays visés par une interdiction d’entrée des voyageurs. En Jordanie, à partir du 16 mars, une interdiction d’entrée sur le territoire pour les voyageurs en provenance de France va être instaurée. L’Arabie saoudite a annoncé la suspension temporaire des voyages (liaisons aériennes et maritimes) en provenance et à destination de la France. Enfin, les voyageurs qui n’ont pas la nationalité israélienne et ont séjourné ou transité pendant plus de six heures au cours des 14 derniers jours en France se voient refuser l’accès en Israël.

En Afrique, le Maroc a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre les liaisons aériennes et maritimes en provenance et à destination de la France.

Des mises en quarantaine automatiques dans plus de vingt villes ou pays
En Amérique du Sud, plusieurs pays ont décidé de placer d’office les ressortissants français en quarantaine pour quatorze jours, à l’arrivée sur leur territoire. C’est le cas du Pérou, de la Colombie, de l’Uruguay, de l’Equateur et de l’Argentine. Dans ces trois pays, il s’agit de mesures d’auto-isolement à domicile ou à l’hotel.

En Afrique, le Mozambique a instauré un dispositif de quarantaine obligatoire d’une durée de 14 jours à domicile ou à l’hôtel pour toutes les personnes en provenance de France. Idem pour l’Ouganda, le Burundi, le Liberia, le Congo, le Kenya, le Niger, la Tunisie et le Malawi.

En Asie, les autorités de la municipalité de Pékin, en Chine, ont décidé que, désormais, toute personne arrivant dans la ville, en provenance de France, doit observer une période de quarantaine de 14 jours à domicile ou dans un centre dédié. Idem dans la province du Yunnan et à Hong-Kong. Au Kirghizistan, les voyageurs ayant séjourné au cours des 30 jours précédant leur arrivée en France doivent se soumettre à un contrôle de santé à leur arrivée, puis à un régime de quarantaine de 14 jours. En Arménie, toute personne en provenance de France devra s’auto-isoler pendant 14 jours et éviter tout contact. Idem en Géorgie et en Ouzbékistan.

En Europe, Chypre a décidé de placer les personnes en provenance de France à l’isolement obligatoire, sous supervision téléphonique, au domicile ou dans des locaux identifiés par le ministère de la santé. En Macédoine du Nord, les personnes en provenance de France doivent aussi s’astreindre à un auto-confinement de 14 jours. Idem en Bosnie-Herzégovine et en Lettonie. Enfin, à Moscou, en Russie, toutes les personnes en provenance des zones dites à risque, dont la France, sont soumises à isolement obligatoire pendant quatorze jours.

L’Europe est devenue le nouvel épicentre de l’épidémie du Covid19 en mars 2020. Plus de 50000 contaminations en Europe selon certaines estimations. Les chiffres sont évidement et certainement très en deçà de la réalité car de nombreux pays ne font pas des tests systématiques du Coronavirus.

Le taux de mortalité est disparate selon les pays. Les raisons pourraient être l’ampleur des personnes contaminées par rapport à ce que peuvent « absorber » les hôpitaux.

Voici les Chiffres mais qui sont largement discutables sur le nombre de cas. De nombreux pays ne font pas de tests systématiques.

Au-delà du bilan humain, l’épidémie de coronavirus risque aussi de coûter cher à l’économie mondiale.

Le lundi 9 mars 2020, nous avons assisté à un lundi noir suite à un krak financier pétrolier. Le marché s’écroule après la décision de l’Arabie saoudite d’augmenter sa production et d’inonder le marché avec son pétrole à prix réduit. Liée à l’absence d’accord entre l’Opep et la Russie pour réduire la production, cette mesure choc fait sombrer le baril de Brent qui cède jusqu’à 25% en séance à 33 dollars. Pétrole, coronavirus : deux dossiers explosifs qui aboutissent à un lundi noir sur l’ensemble des places boursières. La Bourse de Paris accuse sa pire chute sur une séance depuis octobre 2008 (-8,39%) à 4707,91 points, dans un volume d’échanges de 11,4 milliards d’euros. L’indice parisien est ramené au plus bas depuis janvier 2019. Dans son sillage, le FTSE 100 perd 7,25%, le Dax 7,94%, la Bourse de Milan abandonne 11,17%, le Stoxx 600 perd 7,44% (du jamais vu depuis octobre 2008).

Les marchés américains vacillent. L’ampleur de leur chute a conduit à une suspension des transactions pendant un quart d’heure en tout début de séance. L’indice Dow Jones a dégringolé de 7,79% à 23.851,02. Le S&P-500 a baissé de 7,60%, à 2.746,56. Le Nasdaq Composite a lâché de son côté 7,29% à 7.950,68 points. Une chute sans précédent depuis décembre 2008.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé dimanche 15 mars de nouvelles mesures d’urgence destinées à soutenir l’économie mondiale face à la propagation du coronavirus. De leurs côtés, les principales banques centrales mondiales ont lancé une action concertée visant à augmenter l’approvisionnement des marchés financiers en liquidité.

 
Plus surprenant encore, ce qui illustre l’ampleur de la menace, la banque centrale américaine a appelé les établissements de crédit à puiser dans les centaines de milliards de dollars de fonds propres et de liquidités mis en réserve depuis la crise financière pour accroître leurs prêts aux entreprises et aux ménages.

« Le virus a un impact profond sur les gens, aux Etats-Unis et dans le monde entier », a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, lors d’une téléconférence dimanche.

« Nous allons vraiment utiliser nos outils pour faire ce que nous devons faire », a-t-il ajouté, en soulignant que la banque centrale entendait agir « fort » et qu’elle pourrait augmenter ses achats de titres et recourir à d’autres instruments pour assurer le bon fonctionnement des marchés et du crédit.

Pendant que l’épidémie de coronavirus gagne de plus en plus de terrain en France et en Europe, les Bourses européennes plongent de nouveau lundi 16 mars, après un bref répit vendredi. L’indice CAC 40 dégringole ainsi jusqu’à plus de 9% à 9h55, et tombe sous les 4 000 points — à 3 739,13 points — pour la première fois depuis août 2013. Le Dax de la Bourse de Francfort chute aussi de 8,22%, tandis que le FTSE 100 à Londres dévisse de 6,68% et l’indice phare de la place de Milan de 8,33%. Les marchés sombrent alors que le Covid-19 paralyse toujours un peu plus les économies du Vieux Continent, devenu l’épicentre de l’épidémie. Et le nouveau plongeon des cours du pétrole accentue cette débâcle boursière.

L’activité économique est profondément affectée et les batteries de mesures annoncées par les gouvernements et les banques centrales ne suffisent pas à rassurer les investisseurs. Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a déclaré ce lundi sur BFM Business que l’économie de l’Union européenne se trouverait en récession en 2020. « Avant la crise on était aux alentours de 1,4% (de croissance du PIB, ndlr) sur l’ensemble du continent et là on pense qu’on va avoir un impact (négatif, ndlr) entre 2% et 2,5% », a-t-il précisé.

Crainte d’une crise financière
Les investisseurs craignent de plus une crise de liquidités sur les marchés, qui pourrait provoquer une véritable crise financière. La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé dimanche soir une action coordonnée avec la Banque du Canada, la Banque d’Angleterre, la Banque centrale européenne, la Banque nationale suisse et la Banque du Japon pour renforcer la fourniture de liquidités grâce à des accords permanents d’échange de liquidités en dollars américains. Une telle action commune des banques centrales n’avait pas été observée depuis la crise de 2008 et ses soubresauts en 2011.

Info Gouvernement

Adaptation Terra Projects

sources : https://investir.lesechos.fr/ / https://www.lemonde.fr/ / https://fr.wikipedia.org / https://www.lci.fr/ / https://www.lefigaro.fr/ / https://www.francetvinfo.fr/ / http://www.leparisien.fr/ / https://www.lci.fr/ / https://www.ouest-france.fr/ / https://www.businessinsider.fr/ / https://www.boursorama.com/

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