Saison Cyclonique 2008
La saison cyclonique sur le Bassin Atlantique devrait être plutôt active en 2008, après une année 2007 « moyenne ».
Après une année 2007 assez proche d’une année « moyenne » (15 phénomènes baptisés ce qui est assez important, mais seulement 6 ouragans et un nombre de jours avec cyclone plutôt faible), l’année 2008 pourrait être encore assez active, en tous cas encore supérieure à la moyenne des 50 ans (1951-2000) prise comme référence.
C’est en tous cas ce qu’ont annoncé, le 7 décembre 2007, l’équipe de chercheurs en prévision cyclonique, Philip Klotzbach assisté par le réputé William Gray, du Département des Sciences de l’Atmosphère de l’Université du Colorado à Fort-Collins, lorsqu’ils ont publié les premiers résultats de leurs prévisions de la saison cyclonique 2008 sur l’ensemble du Bassin Atlantique.
Les chiffres prévus de l’activité de la future saison (nombre de phénomènes, nombres de jours avec cyclone, intensité des cyclones) sont détaillés dans le tableau ci-dessous ; notons que cette activité devrait dépasser de 25 % environ la moyenne des 50 dernières années, mais devrait être sensiblement inférieure à la moyenne des 8 dernières années (2000 – 2007).
Paramètres |
Prévisions pour 2008 |
Moyenne 2000-2007 |
Moyenne 1950 – 2000 |
Rappels année 2007 |
Nombre de cyclones nommés |
13 |
15 |
10 |
15 |
dont Nombre d’ouragans |
7 |
8 |
6 |
6 |
Nombre de jours – cyclones nommés |
60 |
70 |
49 |
35 |
Nombre de jours-ouragans |
30 |
29 |
25 |
11 |
Nombre d’ouragans intenses |
3 |
4 |
2 |
2 |
Activité cyclonique en % par rapport à la moyenne 30 ans |
125 |
152 |
100 |
95 |
Une probabilité un peu supérieure à la moyenne est également anticipée quant aux «atterrissages » d’ouragan intense sur les côtes américaines, et même sur les régions de la Caraïbe.
Rappelons que ces pronostics sont essentiellement basées sur l’étude de nombreux paramètres analysés durant l’automne passé (mois d’octobre et novembre 2007), ces paramètres étant des bons prédicteurs d’autres paramètres météorologiques de la saison d’été 2008, ces derniers agissant directement sur la formation ou non des cyclones tropicaux sur la zone de l’Atlantique. Ces paramètres étudiés sont notamment :
– altitude géopotentielle de la surface isobare 500 hectoPascals (ou pression atmosphérique vers 5500 mètres d’altitude) sur le Nord Atlantique et aussi dans le nord-ouest de l’Amérique du Nord ;
– pression atmosphérique au niveau de la mer sur la zone tropicale de l’océan Pacifique Nord-est ;
– température de surface de la mer dans le nord de l’océan Atlantique
– évolution des températures de surface de la mer près de l’équateur dans le Bassin Pacifique central et oriental : ce qui fournit une indication de la phase La Niña ou el Niño. Actuellement, on se situe plutôt dans une phase modérée de la Niña, qui devrait se poursuivre en 2008, et qui a pour effet d’augmenter l’activité cyclonique sur nos régions de l’Atlantique.
En fonction des anomalies par rapport à la moyenne saisonnère de ces différents paramètres, P. Klotzbach et W. Gray cherchent les années dans la passé les plus proches de ces conditions observées : les années 1952, 1955, 1988, 1998 et 1999 ont été retenues. Et donc, à partir de l’activité observée durant les années qui ont suivi (1953, 1956, 1989, 1999, 2000), ils calculent comment seront, durant l’été 2008 sur la zone de l’Atlantique, les vents alizés (vers 600/800 m d’altitude), les vents dans la haute troposphère (vers 12000 m d’altitude), la température de la mer, les pressions barométriques de surface.
Tous ces paramètres météorologiques devraient être, selon eux, plutôt favorables à la formation des cyclones tropicaux.
Les chiffres retenus ensuite sont un savant dosage entre la moyenne de l’activité observée durant les années « analogues » pré-citées, assortis d’un coefficient d’ajustement pour tenir compte de la forte activité constatée depuis 1995 sur les régions considérées (due à un cycle naturel de 20/30 ans déjà mis en évidence).
Bien entendu, et n’hésitons pas à le rappeler, il faut prendre ces chiffres comme ce qu’ils sont, résultats d’études théoriques à base statistique, et se contenter de les interpréter comme une tendance générale, sans en retenir les valeurs exactes. D’autant qu’on sait que les bilans de fin d’année sont le plus souvent bien différents de ces chiffres annoncés en début de saison. En 2005, comme en 2006, et même encore pour l’année écoulée 2007, les prévisions furent tout de même assez éloignées de la réalité : une grosse sous-estimation en 2005, une sur-estimation en 2006 et même en 2007,….
Mais l’on peut toutefois annoncer qu’en l’état actuel des connaissances de l’atmosphère durant l’automne 2007, de nombreux indices concordent pour que l’on puisse s’attendre à une année cyclonique 2008 sur l’Atlantique assez active, mais un peu moins que la moyenne des 13 dernières années.
Voici enfin les probabilités que certains territoires soient touchés par un ouragan intense en 2008 :
– Côtes américaines (toutes de la frontière mexicaine au Canada) : 60 % (moyenne sur 100 ans : 52 %)
– Côtes américaines atlantiques (du sud de la Floride au Canada) : 37 % (moyenne 31 %)
– Côtes américaines du Golfe du Mexique (Texas – Floride) : 36 % (moyenne 30 %)
– Risque supérieur à la moyenne pour les îles et territoires des Caraïbes et des Bahamas
Site Internet sur lequel on peut retrouver les détails de cette étude : http://hurricane.atmos.colostate.edu/Forecasts/2007/dec2007/dec2007.pdf
source : http://www.meteo.fr/
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