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Réchauffement climatique : rafale d’annonces alarmistes à la veille de la COP21

An illustration made in Paris on November 8, 2015 shows a deflated Earth globe. Earth has heated up by one degree Celsius (1.6 degrees Fahrenheit), Britain's weather office said on November 9, as greenhouse gases hit record levels just weeks before a crucial climate summit in Paris, which runs from November 30 to December 11. AFP PHOTO/JOEL SAGET

La conférence de Paris sur le climat sera un échec si la Chine, l’Inde et la Russie repartent sans avoir signé un engagement fort. A trois semaines de l’ouverture, les agences internationales dramatisent les enjeux.

Réchauffement de la planète, crises humanitaires, pollution de l’atmosphère, montée des eaux… les organisations internationales annoncent les mauvaises nouvelles en cascade depuis une semaine, et ce n’est peut-être pas un hasard à trois semaines de l’ouverture de la COP21 à Paris.

Dimanche, alors que des ministres de 60 pays étaient réunis à Paris pour poursuivre les négociations « pré-COP », la Banque mondiale publiait un avertissement indiquant que 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté à l’horizon 2030 si aucune mesure n’était prise pour freiner le changement climatique.

Dans le même temps, une étude de l’institut de recherche américain Climate Central montraient, photomontages à l’appui, ce qu’il adviendrait des grandes métropoles côtières avec un réchauffement de 4°C et une montée des hauts de 8,90 m.

Plusieurs autres records symboliques sont tombés en ce début de semaine, comme pour prévenir la communauté internationale qu’elle ne pouvait pas se permettre un nouvel échec après le sommet de Copenhague en 2009.

# La barre des + 1°C depuis le XIXe siècle franchie

L’institut météorologique britannique a annoncé ce lundi que la hausse des températures mondiales avait atteint 1°C « par rapport à l’ère pré-industrielle », soit la seconde moitié du XIXe siècle. Le monde aurait donc déjà franchi la moitié du réchauffement maximum que se sont fixée les climatologues, soit 2°C.

« Nous avons vu un fort El Niño se développer dans le Pacifique cette année et cela aura eu un impact sur les températures mondiales », explique Stephen Belcher, directeur du Met Office Hadley Centre.

Nous avons eu des événements similaires par le passé mais c’est la première fois que nous atteignons la barre des 1°C et il est clair que c’est l’influence humaine qui conduit notre climat moderne en territoire inconnu. »

« Cette année marque une importante première mais cela ne veut pas dire que la température chaque année à partir de maintenant sera un degré ou plus au-dessus des niveaux pré-industriels car les variations naturelles joueront toujours un rôle dans la détermination des températures chaque année », précise Peter Stott, chargé de la surveillance du climat au centre Hadley. « Toutefois, alors que le monde continuera à se réchauffer dans les prochaines décennies, nous verrons de plus en plus d’années passer la barre des 1°C et cela finira par devenir la norme », ajoute-t-il.

Pour illustrer ce réchauffement climatique, la Nasa avait publié une vidéo de 30 secondes sur YouTube au début de l’année, montrant des données issues de plus de 6.000 stations météorologiques par le Goddard Institute for Space Studies de New York.

# Nouveau record du niveau des gaz à effet de serre

Le niveau de concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère a atteint un nouveau record en 2014, soulignait dans le même tempsl’Organisation météorologique mondiale, agence de l’ONU basée à Genève. Selon son rapport annuel, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) a atteint 397,7 parties par million (ppm) dans l’atmosphère l’an dernier, et plus de 400 ppm au printemps pour la première fois de l’histoire récente, soit une hausse de 50% par rapport à l’ère pré-industrielle.

Nous avançons en territoire inconnu et la machine s’emballe à un rythme effrayant », dramatise Michel Jarraud, directeur de l’OMM.

« Nous allons bientôt vivre dans une atmosphère dont la teneur moyenne en CO2 sera supérieure à 400 parties par million. […] C’est une menace invisible, mais cela signifie des températures globales plus élevées, plus de phénomènes météorologiques extrêmes tels que des vagues de chaleur, des inondations, la fonte des glaces et l’élévation du niveau des océans et de leur acidité », ajoute-t-il.

# Pourquoi l’Occident ne peut plus agir seul

« La tâche qui reste » pour parvenir à un accord ambitieux au Bourget « est considérable », a encore prévenu ce mardi le ministre des Affaires étrangères et futur président de la COP21, Laurent Fabius. Tout juste sorti d’un marathon de trois jours de négociations, le patron du quai d’Orsay a noté « des avancées », notamment sur le financement des politiques climatiques des pays du Sud par le Nord. Les pays développés ont d’ores et déjà promis de fournir 100 milliards de dollars au « Sud » pour lui permettre de se développer de manière « propre » et s’adapter aux impacts du réchauffement, un montant qui pourrait augmenter.

Pour la première fois en effet, le futur accord ne pourra pas faire l’économie de la signature des pays en développement. En 1970, les Etats-Unis et l’Europe (à 28) émettaient à eux seuls plus de 55% du CO2 mondial : cette part n’est plus que de 25%. Dans le même laps de temps, la Chine a multiplié ses émissions par 10, l’Inde par 8 et l’Indonésie par 15. Mais la Chine, premier émetteur mondial depuis 2006, a subitement changé de ton et semble moins réticente qu’il y a quelques années sur la question.

extrait et source de http://tempsreel.nouvelobs.com/

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