Le champignon Candida auris inquiète aux USA
Depuis son apparition au Japon en 2009, Candida auris inquiète les établissements hospitaliers de la planète. Surnommé « le tueur des hôpitaux », ce champignon pathogène invasif, très difficile à traiter, est de plus en plus redouté aux États-Unis du fait de sa résistance et de son aptitude à se multiplier plus rapidement d’année en année. Et cela pourrait ne pas s’arranger avec le réchauffement climatique. Ceci est s’en rappeler une série actuelle de SF. Mais bien heureusement, nous en sommes très loin…
Une inquiétude qui n’est pas nouvelle aux États-Unis, où le premier cas a détecté en 2016, et ailleurs aussi sur la planète. Déjà, en 2020, le ministère brésilien de la Santé avait qualifié le champignon de « menace sérieuse pour la santé mondiale », du fait notamment de sa résistance et de son aptitude à se multiplier rapidement.
Cette infection à Candida auris a été identifiée pour la première fois au Japon en 2009 et, depuis, elle a été détectée sur les cinq continents. La présence de ce champignon crée « la panique dans le monde médical », indiquait déjà en 2020 RTL, car cette espèce de levure, également qualifiée de « super-germe », a en effet toutes les caractéristiques pour mettre à mal un système de santé, tant sur le plan sanitaire que logistique.
Aux États-Unis, le CDC (Centers for Disease Control and Prévention) a publié un communiqué le 20 mars 2023 pour alerter au sujet d’un champignon, le Candida auris. Il s’agit d’une espèce de levure déclarée pour la première fois en 2016 aux États-Unis. Depuis, 3 270 cas symptomatiques et 7 413 cas asymptomatiques ont été signalés au 31 décembre 2021. Le nombre de cas augmente chaque année. En 2020-2021 en particulier, puis en 2022, le champignon s’est propagé extrêmement rapidement dans les établissements de santé. Cette souche est de plus en plus résistante aux thérapeutiques actuellement disponibles. C’est pourquoi elle inquiète les autorités américaines.
Cette souche n’est pas dangereuse pour les personnes en bonne santé et ayant un système immunitaire qui fonctionne bien. L’infection a le plus souvent lieu en milieu hospitalier et les patients sont généralement immunodéprimés. Le communiqué précise que les personnes ayant des dispositifs médicaux invasifs ou étant obligées de faire des séjours réguliers ou prolongés à l’hôpital sont les plus à risque.
Premièrement, Candida auris est souvent résistant à plusieurs médicaments antifongiques. Les échinocandines représentent le traitement antifongique de référence pour une infection à Candida auris. Mais, chez certains patients, il s’est avéré que ce traitement n’a pas fonctionné. Le nombre de cas résistants a triplé durant l’année 2021.
Deuxièmement, Candida auris est très contagieux. Il se propage facilement et rapidement dans les établissements de santé. Le CDC considère la propagation géographique des cas comme « préoccupante ».
Troisièmement, Candida auris provoque des infections graves chez des patients déjà fragiles. Le taux de mortalité est élevé.
Capable d’entraîner les infections les plus dangereuses, celle du sang, du cœur ou du cerveau, Candida auris peut en outre provoquer « d’autres infections invasives » associées « à un taux de létalité élevé, essentiellement attribuable aux nombreuses comorbidités observées chez les patients infectés ou colonisés », soulignait le Haut Conseil de la Santé publique en France en 2019.
L’indésirable champignon n’en est pas moins incommodant pour le personnel soignant. « Ce super-germe adhère en effet avec entêtement sur les surfaces telles que les draps, la structure des lits et les dispositifs médicaux, détaillait en 2020 la revue National Geographic, ce qui lui permet d’envahir facilement la peau et de passer aisément d’une personne à l’autre. » De nombreux fongicides, médicaments ou désinfectants de surface ne fonctionnent d’ailleurs pas contre ce champignon, signalent les spécialistes de ce germe.
Et comme si cela ne suffisait pas, le champignon Candida auris fait de la résistance… face à tous les médicaments antifongiques censés l’éliminer ! « Les souches de Candida auris sont résistants aux trois grandes classes de médicaments antifongiques, soulignait il y a deux ans le ministère de la Santé brésilien. Il peut rester viable pendant de longues périodes dans l’environnement (des semaines voire des mois) et présente une résistance à plusieurs désinfectants, parmi lesquels ceux à base de quartz d’ammonium. »
En France, le Haut Conseil de la Santé publique explique que « cette levure est difficile à identifier au laboratoire, avec les méthodes habituellement utilisées pour l’identification des Candida. Elle persiste dans l’environnement et se caractérise par une sensibilité diminuée aux antifongiques ».
Son origine ? « L’utilisation excessive des antibiotiques à travers le monde chez l’homme et les animaux d’élevage a été pointée du doigt comme cause potentielle de l’émergence des super-germes », précise National Geographic.
Les cas cliniques ont augmenté chaque année depuis 2016, avec une progression forte pendant l’épidémie de Covid en 2020-2021. Au niveau national, les cas cliniques sont passés de 476 en 2019 à 1 471 en 2021. Cette hausse des cas s’est confirmée encore en 2022. Et cela ne devrait pas s’arrêter.
Le mycologue et directeur du Centre d’excellence pour la recherche génétique sur les maladies infectieuses et immunitaires du Centre universitaire de santé McGill au Canada, Donald Vinh, signalait sur Radio Canada en septembre dernier, que « les hypothèses scientifiques laissent croire à un lien entre [la] prolifération mondiale [de Candida auris] et le réchauffement climatique, puisqu’il a tendance à tolérer des températures plus élevées et une plus forte salinité que ses semblables ».
sources : https://www.futura-sciences.com/ / https://www.ouest-france.fr/
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