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La vie sur Mars dans l’Arctique

Pas facile, la vie sur Mars. Les scientifiques s’y entassent dans des modules trop petits, dont il n’y a pas moyen de sortir sans enfiler une lourde combinaison spatiale. Et une fois dehors, il faut être constamment sur ses gardes, car les environs sont habités par des… ours polaires !

Il y aura bientôt deux mois que Simon Auclair, 24 ans, étudiant en géologie de Québec, s’est embarqué pour une simulation de mission sur Mars dans le Grand Nord canadien, comme le rapportait Le Soleil en avril dernier. Six autres scientifiques se trouvent avec lui dans une petite station de l’île Devon, entre la baie de Baffin et l’océan Arctique, d’où ils ne repartiront qu’à la fin d’août.

Objectif : amasser des données scientifiques sur l’Arctique, certes, mais surtout reproduire le plus fidèlement possible les conditions de vie d’astronautes qui seraient envoyés sur la planète rouge, et en tirer des enseignements pour une éventuelle mission réelle. L’équipée est parrainée par la Mars Society, organisme américain sans but lucratif qui milite pour qu’un voyage habité sur Mars ait lieu dans les plus brefs délais. Simon Auclair doit pour sa part étudier un cratère météorique à proximité de la base pour voir quels types d’anfractuosité sont les plus susceptibles d’accueillir de la vie, afin de guider les recherches de ceux qui iront sur Mars « pour vrai ».

Alors, comment on se sent après des semaines de travail scientifique intense, à côtoyer toujours les mêmes personnes dans un bâtiment exigu ? « En général, ça va super bien », dit d’emblée M. Auclair.

Mais il admet aussi qu’il a souvent hâte de sortir de cette cabine. « Même avec des amis, c’est mieux que de rester en dedans. (…) Quand on demeure trop longtemps à l’intérieur, on finit par se taper sur les nerfs, on manque d’idées. (…) On n’a pas tous le même âge, donc il y a des choses dont certains aimeraient parler pendant des heures, mais qui ne plaisent pas aux autres. »

Pris avec le monde

Dimanche, la veille de notre entretien téléphonique — plusieurs fois interrompu par la ligne qui flanchait —, le groupe a eu un long échange avec une infirmière qui avait justement participé à une simulation du même genre qui avait mal tourné. Des rivalités avaient éclaté parmi les membres de l’équipage, et cet échec avait même nui à la carrière de l’infirmière, dit M. Auclair.

« Ses points principaux étaient surtout de ne pas parler dans le dos du monde, d’essayer de comprendre le sentiment de chacun. Si quelqu’un a besoin de voir sa famille, qu’il est vraiment triste mais qu’il ne le dit à personne, son état va être pas mal plus plate et les autres vont devoir composer avec ça. T’es pris avec le monde, il faut que tu essaies de les connaître. »

Pour rendre la simulation le plus réaliste possible, l’équipe ne quitte jamais le module sans enfiler une lourde combinaison d’astronaute et attendre quelques minutes dans un sas. Mais même cette routine ne freine pas M. Auclair. « Je dirais que la récompense d’être dehors comble complètement le fait de rester cinq minutes dans le sas. C’était tough au début dans le froid. Je n’aurais jamais pensé que ce serait dur comme ça. La première sortie qu’on a faite, on a marché environ un kilomètre dans la neige (avec l’équipement sur le dos) et en revenant, j’étais épuisé. Je me suis dit : si c’est tout l’été comme ça, je ne pourrai pas passer à travers. Mais après on a eu les motoneiges et on a pu aller plus loin sans être obligé de marcher dans la neige. »

L’étudiant s’attend à ce que la prochaine semaine soit plus tranquille, puisque l’équipe devra attendre que la neige finisse de fondre — et que la boue sèche un peu — pour entamer la deuxième partie de son travail.

source : http://www.cyberpresse.ca:80/

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