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La Grande-Bretagne connaît ses pires inondations depuis 60 ans

GLOUCESTER, Angleterre (Reuters) – Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, s’est engagé à débloquer des fonds supplémentaires pour faire face aux plus graves inondations qu’ait connues la Grande-Bretagne depuis près de 60 ans, alors que le niveau des eaux continue de monter.

Les dernières inondations similaires datées de 1947, selon l’agence de l’Environnement britannique)

« Notre priorité est la sécurité et la protection de nos citoyens », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au 10, Downing Street.

Il a indiqué qu’une aide financière serait accordée aux personnes touchées par les inondations qui frappent le sud de l’Angleterre, conséquence de plusieurs journées de pluies torrentielles.

« Nous faisons aussi tout ce que nous pouvons pour nous assurer que les protections contre de nouvelles inondations soient en place », a ajouté le Premier ministre, qui a concédé que la Grande-Bretagne devait améliorer ses infrastructures pour faire face à de telles catastrophes.

« Comme tout pays industrialisé, nous nous retrouvons face à certains des enjeux relatifs au réchauffement climatique », a-t-il estimé.

Le gouvernement a annoncé qu’il allait porter le budget consacré au dispositif de protection contre les inondations de 600 millions de livres sterling aujourd’hui à 800 millions en 2011.

Brown a rejeté les critiques contre le gouvernement et les administrations publiques, accusés de ne pas avoir su anticiper ces inondations. Quelques semaines plus tôt, de fortes pluies avaient déjà fait plusieurs victimes et provoqué des inondations dans des villes du nord de l’Angleterre. « Je pense que les services de secours ont fait du bon travail », a déclaré Brown.

LE PIC PAS ENCORE ATTEINT

Le Premier ministre s’était auparavant rendu dans le comté de Gloucestershire, où 70.000 maisons ont été privées d’eau potable et leur nombre pourrait atteindre 140.000 dans les prochains jours. Plus de 40.000 habitations de la région ont été privées de courant tôt lundi après la fermeture d’une centrale électrique.

Le bilan des inondations pourrait atteindre deux milliards de livres sterling, selon les assureurs, qui viendront s’ajouter aux 1,5 milliard de dommages des inondations de juin.

Neuf alertes aux inondations ont été maintenues. De nombreux endroits du Worcestershire, du Gloucestershire et du Warwickshire dans le sud de l’Angleterre sont toujours sous les eaux et les autorités ont dit que le niveau de l’eau dans les rivières continuait de monter.

Dans certaines villes, les voitures et les camions ont été abandonnés, les rues s’étant transformées en cours d’eau. A bord de canots, les services de secours ont distribué des bouteilles d’eau aux personnes coincées dans leurs maisons et ont évacué enfants et personnes âgées.

Plus de 2.000 personnes ont passé la nuit de dimanche à lundi dans des refuges et la Royal Air Force ainsi que les hélicoptères des garde-côtes ont été appelés en renfort pendant le week-end pour hélitreuiller des centaines de personnes piégées par les eaux. Il s’agit de l’une des plus importantes opération de sauvetage menée en temps de paix en Grande-Bretagne.

« J’ai le regret de dire que je ne pense pas que nous ayons encore atteint le pic », a déclaré John Harman, de l’Agence de l’environnement, sur les ondesde la BBC.

« Toute cette eau que nous avons vue (…) se trouve maintenant dans le système fluvial. Bien que la pluie ait un peu diminué (…) c’est l’eau dans les rivières qui représente désormais une menace », a-t-il ajouté.

RECOLTES MENACEES

Ce début d’été pluvieux en Grande-Bretagne commence à affecter les récoltes et pourrait provoquer des pénuries de produits agricoles.

« C’est un désastre total. La production de lait est en chute libre et c’est dû au temps », estime Tim Brigstocke, consultant en bétail. « Le lait va devenir une denrée rare dans les prochains mois. Nous nous dirigeons tout droit vers d’immenses problèmes », ajoute-t-il.

La plupart des vaches ont passé leur été à l’intérieur, obligeant les exploitants à utiliser leurs maigres ressources de fourrages. Le prix de l’alimentation du bétail devrait fortement augmenter avec l’envolée des prix des céréales.

Par ailleurs, les cultures d’orge et de colza, qui sont mûres pour être récoltées, sont menacées. Le maïs, dont la moisson ne doit pas commencer avant le mois prochain, est pour l’instant épargné.

« Plus de 70% de l’orge et du colza sont prêts à être moissonnés mais ils ne peuvent s’y mettre. Il y a peu d’espoir de pouvoir moissonner cette semaine », explique Brigstocke.

Selon Philip Hudson, conseiller en horticulture auprès de la Fédération nationale des agriculteurs de Grande-Bretagne, les cultures de légumes sont également menacées. « Le temps humide a causé des dommages sur les cultures de pommes de terre, de salades et de légumes, il y a des champs sous les eaux au moment où nous parlons », explique-t-il.

« Ce n’est pas que la moisson qui pose problème. Les exploitants ont également des difficultés pour planter, donc les conséquences ne portent pas seulement sur la période actuelle, mais à plus long terme également », poursuit-il.

sources : http://www.lemonde.fr/ / BBC

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