Des scientifiques confirment que les particules de sable purifié ont des effets anti-obésité
Des particules poreuses de silice fabriquées à partir de sable purifié pourraient un jour jouer un rôle dans la perte de poids.
Des essais cliniques antérieurs ont déjà donné des résultats prometteurs, mais le mécanisme de perte de poids qui sous-tend ce traitement potentiel est encore mal compris.
Afin d’identifier les variables clés, les chercheurs ont testé une série de tailles et de formes de silice dans une simulation de l’intestin humain après un repas copieux.
Les résultats confirment l’idée que la silice poreuse peut « entraver les processus digestifs » qui sont généralement déclenchés par les enzymes décomposant les graisses, le cholestérol, les amidons et les sucres dans l’estomac et les intestins.
Qui plus est, la taille des nanoparticules administrées semble déterminer le degré d’inhibition de l’activité digestive.
Les auteurs reconnaissent que leur modèle est beaucoup trop simple pour imiter parfaitement la complexité de l’intestin humain pendant la digestion, mais compte tenu de l’éthique entourant les essais cliniques sur l’homme, les simulations intestinales et sur les animaux sont plus proches que les chercheurs ne pourraient le faire autrement.
Contrairement aux autres modèles d’intestin humain, ce nouveau modèle tient compte à la fois de la digestion des graisses et de celle des glucides. Les auteurs ont également analysé le degré d’absorption de la matière organique dans le tractus gastro-intestinal.
Il est possible que la silice poreuse déclenche une réduction de la prise de poids, mais les nouveaux résultats fournissent aux recherches supplémentaires un point de départ plus solide.
En 2014, des chercheurs ont constaté que des souris soumises à un régime riche en graisses prenaient beaucoup moins de poids lorsqu’elles étaient nourries de nanoparticules de silice poreuse (MSP). Leur pourcentage total de graisse corporelle était également réduit. Encore, cet effet semblait reposer sur la taille relative des particules de silice. Les particules plus grandes étaient finalement plus efficaces.
Des études de suivi sur des souris ont confirmé ces résultats. La bonne taille et la bonne forme des particules de silice poreuse semblaient déterminer la puissance de la digestion des souris dans l’intestin grêle.
En 2020, les premières données cliniques sur 10 humains en bonne santé souffrant d’obésité ont démontré que les MSP pouvaient réduire la glycémie et le taux de cholestérol sanguin, deux facteurs de risque connus de complications métaboliques et cardiovasculaires.
Mieux encore, le traitement n’a déclenché aucun inconfort abdominal ni aucune modification des habitudes intestinales, ce qui n’est pas le cas des médicaments actuels contre la prise de poids.
La recherche actuelle approfondit ces résultats prometteurs en comparant un ensemble de 13 échantillons de silice poreuse de différentes largeurs, potentiels d’absorption, formes, tailles et chimies de surface.
Chacun de ces échantillons a été introduit dans un modèle gastro-intestinal humain qui simulait un état d’alimentation après un repas riche en glucides et en graisses. Le modèle a permis une demi-heure de digestion gastrique et une heure de digestion et d’absorption intestinale.
La digestion des graisses a été suivie en titrant les acides gras à partir de ce qui a été absorbé, tandis que la digestion de l’amidon a été suivie en mesurant la concentration des sucres absorbés.
Selon les auteurs, les échantillons de silice étaient des microparticules de silice dont la largeur des pores était comprise entre 6 et 10 nanomètres. Ces tailles semblaient inhiber le mieux les enzymes examinées.
Les pores ne semblent pas seulement piéger les enzymes. Les chercheurs pensent que c’est plus compliqué que cela.
Certains pores, dont la taille était optimale pour inhiber la digestion de l’amidon, par exemple, étaient trop grands pour piéger de manière optimale les enzymes associées à la digestion des graisses.
Les particules de sable poreux semblaient également absorber les nutriments digérés et non digérés du tractus gastro-intestinal avant qu’ils ne puissent passer dans la circulation sanguine du système.
Il pourrait s’agir d’une autre façon pour les particules de contrer l’apport de calories.
Les particules ayant une plus grande surface mais des pores plus petits incapables d’avoir un impact sur les enzymes digestives ont en fait absorbé le plus de matière organique dans les modèles.
D’autres recherches sur des modèles animaux seront nécessaires pour reproduire ces résultats. Peut-être qu’ensuite, le mécanisme proposé pourra être validé dans des essais cliniques sur l’homme.
L’étude a été publiée dans Pharmaceutics.
Adaptation Terra Projects
source : https://www.sciencealert.com/
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