Concordia
Un accord franco-italien signé en 1993 entre deux instituts polaires, l’IPEV et l’ENEA, a permis la réalisation d’une nouvelle station permanente en Antarctique, édifiée sur le site du Dôme C.
Alors que 44 bases se répartissent sur le pourtour du continent antarctique, Concordia est une des trois bases permanentes implantées à l’intérieur du continent.
Le site de Dôme C a été choisi en fonction de plusieurs critères scientifiques :
• présence d’une épaisse calotte glaciaire permettant d’accéder aux archives du climat de la planète et de reconstruire les cycles interglaciaires sur plus de 500 000 ans.
• atmosphère particulièrement stable, pure et sèche idéale pour des observations en astronomie et pour des études sur la composition chimique des basses et hautes couches de l’atmosphère.
• situation éloignée des perturbations côtières, favorable aux Observatoires en magnétisme et sismologie, complétant ainsi le réseau mondial de données peu fourni dans l’hémisphère sud.
• isolement, confinement, hostilité du climat, conditions particulières dans lesquelles fonctionne un groupe d’hivernants sur une longue période, propices à la réalisation de programmes biomédicaux applicables à des vols spatiaux.
La base Concordia est composée de 2 bâtiments principaux.
Chaque bâtiment est élevé sur 3 étages, représentant une surface totale habitable de 1 500 m2, dédié l’un aux activités dites « calmes » (chambres, laboratoires,…), l’autre aux activités dites « bruyantes » (cuisine, restaurant, ateliers…).
Concordia peut abriter une quinzaine de personnes : scientifiques, techniciens, ingénieur, médecin et cuisinier (groupe type d’hivernants vivant en autonomie totale durant 9 mois de l’année).
Un camp annexe installé à proximité permet d’héberger une quarantaine de personnes supplémentaires durant les campagnes d’été.
Le ralliement de Dôme C s’effectue soit par convois terrestres, au départ de Dumont d’Urville (une dizaine de jours pour 1 100 km), soit par transport aérien léger, (personnel et petit matériel) au départ de la base italienne Terra Nova Bay
(4 heures d’avion pour 1 200 km).
Le nombre de bases situées à l’intérieur du continent antarctique est très réduit, la plupart sont établies sur les côtes car il est beaucoup plus facile de les approvisionner et le climat y est plus clément que sur le continent où l’hiver est un enfer, avec des vents puissants et une température glaciale. De plus, beaucoup de pays ont choisi de faire des études de biologie et d’océanographie, ce qui implique une situation à proximité de la mer. Par contre, pour étudier l’épais manteau de glace (la paléo-glaciologie), le climat ou le ciel, il faut parfois se rapprocher du pôle sud géographique, et donc se rendre à l’intérieur du continent. Pour le moment, les seules bases ainsi situées loin des côtes sont la base japonaise de Fuji, la base russe de Vostok, au climat rude et difficile d’accès (située près du pôle d’inaccessibilité, elle a le record mondial de froid), et la base américaine d’ Amundsen-Scott, situé pile au pôle sud géographique, par 90° de latitude sud.
Dans le passé, le France a établi une base lointaine, lors de l’Année Géophysique Internationale, en 1957/58. Il s’agit de la base Charcot, qui n’a existé que le temps de l’A.G.I.
Le Conseil des Ministres du 14 février 1990 a approuvé le projet de construction de la base scientifique française, qui doit être érigée sur le site du Dôme C, en secteur australien, à environ 1000 kilomètres de la base Dumont d’Urville (par 74°39’S et 124°12’E). Les recherches scientifiques qui y sont prévues sont principalement axées sur la haute atmosphère, le site de la base étant situé sous le fameux « trou » de la couche d’ozone terrestre, et son atmosphère est très pure du fait de l’éloignement de la côte, et la glaciologie, étant donné le manteau de glace sous-jacent épais de plus de 3000 mètres. Doivent également être étudiées : l’astronomie, la météorologie et la géophysique. La base pourra même servir à l’essai de techniques ou matériels qui seront utilisés sur les plate-formes pétrolières ou dans les stations spatiales.
sources : http://www-luan.unice.fr/ / http://www.ifremer.fr/ / http://philadelie.free.fr/
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