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Le Massacre des Phoques continue

L’opposition à la chasse aux phoques est devenue quasiment le symbole le plus répandu à travers le monde de la défense animale, à cause notamment de la publicité que l’ex-actrice Brigitte Bardot a insufflé à cette opposition en s’y associant en 1977 et en se rendant elle-même sur la banquise à cette époque. C’est Marguerite Yourcenar qui avait informé Brigitte Bardot du gigantesque massacre des phoques, des blanchons en particulier, à la fin de chaque hiver sur la banquise, au nord-est du Canada.

Pour plusieurs qui ne veulent pas remettre en question l’attitude dominatrice, destructrice des animaux humains à l’égard des animaux non-humains, il y a empressement à réduire tout le mouvement de défense animale, qui comporte bien des nuances, voire des différences majeures en son sein, à cette croisade de Brigitte Bardot, voire à Brigitte Bardot tout court. Il suffit alors d’attaquer Brigitte Bardot sur ses points faibles, de la ridiculiser, pour s’imaginer clore le débat. Les machos s’en donnent à cœur joie de manière particulièrement puérile. On peut certes critiquer Brigitte Bardot. Elle est sans doute dans l’erreur dans l’évaluation de certaines situations, mais ce n’est pas parce qu’un individu se trompe à certains égards, qu’il se trompe en tout. N’en déplaise aux « vrais » hommes, Brigitte Bardot, une femme certes, célèbre certes, mais un être humain avant tout, se porte depuis 30 ans à la défense des animaux et la légitimité de cette cause est de plus en plus reconnue même si, il ne faut pas se le cacher, il y a grand péril en la demeure avec l’écocide en cours.

En 2005, le gouvernement canadien autorise le meurtre de 319 500 phoques. Sur ce nombre, 90% des individus tués auront entre 12 jours et 12 semaines d’âge. Ce ne sont pas des phoques adultes, mais le gouvernement a décrété qu’ils l’étaient du seul fait que leur fourrure blanche s’est muée en une autre fourrure… Si le gouvernement le dit, il faut le croire, n’est-ce pas? Un phoque ne peut se reproduire qu’à partir de l’âge d’environ 5 ans… Bref, on ne tue plus les blanchons, mais on tue encore des individus extrêmement vulnérables, des bébés, beaucoup ne sachant en effet même pas encore nager, n’ayant même pas encore pris le moindre repas solide. Ce n’est pas de la chasse à proprement parler. Les « chasseurs » arrivent sur la banquise à peu près comme s’ils pénétraient dans une pouponnière… et ils s’arrogent le droit de tuer ces tout jeunes êtres en leur fracassant le crâne avec diverses sortes d’armes (plusieurs sont illégales), dont le fameux hakapik (gaffe ressemblant à un pic à glace). Comme tous ces tueurs ne sont pas maîtres dans l’art de tuer du premier coup, il leur arrive de frapper les phoques à répétition, parfois au visage, et dans la frénésie de tuer pour atteindre les quotas permis, une équipe de vétérinaires indépendants a évalué que plus de 40% sont dépecés alors qu’ils sont toujours vivants. Leurs corps auxquels la peau aura été arrachée sans souci des souffrances atroces subies, agoniseront dans une douleur insoutenable juste à l’imaginer.

Pourtant les promoteurs de cette sanglante barbarie disent que tout se déroule « humainement », sans cruauté, et que les cas de violation des règlements, pourtant bien documentés par les opposants à cette chasse, sont l’exception… On concède que c’est une pratique brutale, mais pas cruelle… Le fait de tuer aussi violemment de si jeunes êtres heurte évidemment les sensibilités, et pour cause, mais le problème n’est pas fondamentalement lié au fait que ce soit des bébés qui sont tués. Le problème est le suivant : on violente, on tue, mais pourquoi?

Pour des raisons irrecevables ou carrément mensongères

Les bébés phoques sont tués principalement pour leur fourrure, un produit de luxe, donc inutile, et pour leur huile, un produit riche en métaux lourds et en BPC, qui est utilisée entre autres comme suppléments d’oméga 3. Cet acide gras se trouve en quantité suffisante dans les graines de lin, l’huile de canola, de noix, de chanvre, les noix de Grenoble et les graines de citrouille, pas besoin de tuer des phoques, ni les poissons… Leur pénis, auquel est attribué des effets aphrodisiaques, fait aussi l’objet d’un commerce avec les pays d’Asie… Comme on peut aisément le constater, on massacre des êtres vivants pour des produits d’une extrême inutilité, même nocifs pour la santé… Outre que cette tuerie ne soit pas du tout liée à une quelconque nécessité de subsistance, c’est…

Une tuerie écologiquement non soutenable

Ce ne sont pas des objectifs de conservation qui motivent les décisions du gouvernement canadien, et c’est l’argent des contribuables canadiens qui sert à rendent exécutoires des décisions auxquelles par ailleurs une majorité de ces contribuables s’opposent.

Il a en outre été estimé par des scientifiques travaillant pour le gouvernement – on ne peut donc accuser ces individus de parti pris anti-chasse – que même si les quotas annuels permis étaient réduits à 275 000 phoques à partir de 2006, en 2011, la population des phoques du Groenland serait néanmoins réduite de 30%. Qu’en sera-t-il si le gouvernement canadien maintient les quotas à plus de 300 000 meurtres annuellement? Les phoques du Groenland risque à brève échéance de devenir une espèce menacée d’extinction.

Le réchauffement global, la diminution des ressources en nourriture, l’empoisonnement par les métaux lourds, constituent d’autres réelles menaces à la survie des phoques. Mais il semble que cela ne soit pas pris en considération dans les « calculs » du gouvernement.

Intimidation, menaces et agressions

La première partie de cette « chasse » se déroule dans le golfe St-Laurent, au voisinage des Iles-de-la-Madeleine. Elle est maintenant terminée. Le décompte : 105 000 phoques abattus. Cette année, presque tous les opposants à ce massacre présents sur la banquise pour documenter et être en mesure de répandre la vérité, de montrer cet enfer rouge glacé, ont été sérieusement menacés par des chasseurs (Sea Shepherd Conservation Society, HSUS, IFAW). Quelques-uns ont littéralement été agressés, notamment des membres de l’équipage du Farley Mowat de la Sea Shepherd Conservation Society. Quelques chasseurs frustrés, violents, ont brandi le hakapik en direction des opposants -cette arme mortelle a même utilisée au risque de grièvement blesser un vidéaste « inopportun » – ces brutes les ont bousculé, frappé, d’autres dégénérés ont pointé leurs armes à feu en direction des défenseurs des phoques, et certains sont allés jusqu’à tirer des coups de feu au-dessus de la tête de ceux qui défendent la vie au risque de la leur. Les défenseurs des phoques, surtout ceux du Farley Mowat, se sont retrouvés maintes fois dans des situations périlleuses. On retrouve des compte-rendus fort détaillés de ces agressions sur le site de la Sea Shepherd Conservation Society. Ce comportement agressif de la part des « chasseurs » confirme une fois de plus une vérité reconnue : la violence à l’encontre des animaux et celle à l’encontre des humains vont de pair… Une société qui légitime ou tolère la violence à l’égard des animaux ne saurait mettre fin à cette violence en son sein même.

Extrait de http://www.cmaq.net/

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