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L’Union Européenne spatiale vise la Lune «avant 2025»

L’Agence spatiale européenne et ArianeGroup étudient la faisabilité d’une mission lunaire 100% européenne avec atterrisseur et rover, pour exploiter les roches lunaires avant d’y établir une base humaine.

Si Mars sera la vedette des missions spatiales l’an prochain, 2019 s’annonce définitivement comme l’année de la Lune. Les Chinois s’y sont posés dès le 3 janvier 2019 avec la mission Chang’e-4 (et son petit rover explorant la face cachée, sa photo panoramique à couper le souffle, sa biosphère qui a vu pousser les premières plantes extraterrestres), les Américains veulent «préparer la surface lunaire à une présence humaine» le plus rapidement possible, et l’Europe compte bien être de la partie. Profitant de la belle éclipse lunaire qui a rougi les dernières heures de la nuit, ce lundi, ArianeGroup, le fabricant des fusées Ariane, a annoncé travailler avec l’Agence spatiale européenne (ESA) pour «aller sur la Lune avant 2025».

Le contrat signé en ce début d’année ne concerne pour l’instant qu’une année d’étude préalable : que peuvent envisager les acteurs spatiaux européens, avec leurs moyens actuels, pour établir «une présence humaine autonome sur la Lune»? Côté transport, il n’y a théoriquement plus qu’à réserver les billets – ArianeGroup veut rappeler que la future Ariane 6, dont le premier exemplaire devrait décoller en 2020, sera capable dans sa version costaude à quatre propulseurs (Ariane 64) d’envoyer «jusqu’à 8,5 tonnes» de charge utile en orbite lunaire. Reste à déterminer quels bagages on veut mettre sous sa coiffe.

Pour cela, deux entreprises privées sont invitées à la réflexion. La start-up allemande PT Scientists se chargera de concevoir l’atterrisseur, la plateforme qui alunit et déploie des instruments scientifiques sur la surface de l’astre. De son côté, la PME belge Space Applications Services s’est vue confier les opérations de communication Terre-Lune et le développement d’un rover pour le «segment sol». Sa petite astromobile Luvmi (pour Lunar Volatiles Mobile Instrumentation), construite avec l’Université technique de Munich, est déjà opérationnelle sur les plages hollandaises pour apprendre à dompter la circulation sur terrain sableux.

L’ESA et ArianeGroup entendent prouver avec ce «consortium 100% européen» que l’Europe n’a besoin de personne pour se poser sur la Lune, alors qu’elle collabore avec la Russie pour la mission Exomars en 2020. L’objectif annoncé de cette première mission lunaire concerne «l’exploitation du régolithe», c’est-à-dire les roches de la surface de la Lune, dont «il est possible d’extraire eau et oxygène» pour garder en vie les occupants d’une base lunaire. Il s’agirait aussi «de produire le carburant nécessaire à des missions d’exploration plus lointaine», en utilisant des installations lunaires comme camp de base pour des allers-retours vers Mars, par exemple.

source : https://www.liberation.fr/

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