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Une grande recession menace la planète

Les changements climatiques ont beau être à nos portes, il est encore temps d’agir, révèle la plus importante étude économique des changements climatiques publiée à ce jour. «Optimiste», cette analyse n’en constitue pas moins un véritable cri d’alarme.

La facture pourrait dépasser les 7000 milliards de dollars. Les changements climatiques vont coûter très cher. Et ne rien faire ruinerait l’économie planétaire. Une étude d’un ex-responsable de la Banque mondiale agite le spectre d’une récession comparable à celle de 1929. George Bush est désavoué…

Pour contrer cette menace, les pays du monde ne doivent pas hésiter à investir les sommes nécessaires, c’est-à-dire environ 1% de leur PIB chaque année. Cela impliquerait des coûts annuels de quelque 14 milliards de dollars pour le Canada.

Voilà la principale conclusion d’un volumineux rapport rédigé par l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale, Nicholas Stern. Commandée par le gouvernement britannique, cette étude dévoilée hier exhorte la communauté internationale à agir «de toute urgence» pendant qu’il en est encore temps.

«Les conclusions du rapport sont optimistes, a déclaré l’auteur, hier à Londres. Il est encore temps d’éviter les pires impacts des changements climatiques, si nous agissons maintenant et de concert. Mais la tâche est urgente. Attendre avant d’agir, même pour une décennie ou deux, nous poussera en terrain dangereux.»

Aujourd’hui chef du service économique britannique, Sir Stern invite la communauté internationale à se rallier le plus rapidement possible derrière un traité qui inclurait les grands pollueurs comme la Chine, l’Inde et les États-Unis.

Il invite également l’ensemble des pays à investir une portion de leur PIB chaque année pour lutter contre le réchauffement de la planète. «Il s’agit d’un défi majeur, mais une action soutenue à long terme peut permettre de le relever à un coût très bas en comparaison avec le coût de l’inaction», écrit-il dans son rapport de 700 pages.

M. Stern évalue que la facture d’un laisser-aller pourrait atteindre entre 5 et 20% du PIB mondial. En d’autres termes, le coût de l’inaction pourrait coûter de cinq à 20 fois plus cher que celui de l’action, chiffré à environ 1% du PIB.

Pour en arriver à un tel résultat, les experts dirigés par Sir Stern ont évalué financièrement les différents impacts potentiels du réchauffement: fonte des glaciers et montée des niveaux de la mer, multiplication des inondations et déplacement de population, prolifération des sécheresses et impact sur l’agriculture, etc.

«Les pays n’ont pas à choisir entre la lutte contre les changements climatiques et la promotion de la croissance et du développement», ajoute-t-il, démontant du coup la principale justification du laxisme du gouvernement Harper et de l’administration Bush.

Sir Nicholas Stern, émet une mise en garde troublante: ne rien faire «ruinerait financièrement la planète». L’inaction ferait tomber les pays riches dans la misère.

De larges extraits de son rapport ont été publiés, dimanche, par l’hebdomadaire britannique The Observer, avant d’être présenté par l’auteur. Ses conclusions font froid dans le dos. Selon Sir Nicholas Stern, le mal est fait. Même une fin immédiate, ce mardi 31 octobre, de la pollution globale n’éviterait pas une catastrophe financière. Les émissions de gaz à effet de serre sont dommageables pour l’économie.

7000 milliards de dollars

N’en déplaise à George W. Bush: leur réduction n’est pas un problème pour la croissance mondiale. Bien au contraire: 1% du produit intérieur brut de la planète, soit 350 milliards de dollars, va de toute façon devoir être dépensé pour atténuer les dégâts. Car les émissions nocives capturées par l’atmosphère vont continuer à réchauffer le climat… durant au moins les trente prochaines années. Et le niveau des mers va s’élever encore pendant un siècle!

Mais si aucune mesure n’est rapidement prise (l’an prochain au plus tard), les coûts pourraient être de 5 à 20 fois plus élevés. L’étude avance le chiffre exorbitant de 7000 milliards de dollars: soit 60 à 70% de la richesse étasunienne, bien plus que les deux guerres mondiales ou la dépression de 1929.

Urgence

L’économiste britannique est à prendre au sérieux. Son étude a été commandée, il y a un an, par le ministère britannique de l’Economie. Et il jouit du soutien politique du gouvernement de Sa Majesté. Jusqu’ici, personne ne s’était véritablement soucié de chiffrer l’impact du réchauffement sur l’économie. La question était l’apanage des scientifiques. Selon des sources ministérielles citées par The Observer, Londres vise à provoquer un revirement de l’opinion aux Etats-Unis.

Il y a surtout urgence. Pour l’ex-responsable de la Banque mondiale, un nouvel accord sur la réduction des émissions nocives «doit être conclu» l’année prochaine, non en 2011, comme annoncé. Il remplacerait le Protocole de Kyoto. Le Britannique en appelle aux pays européens qui – se voulant les porte-drapeau de la lutte contre le réchauffement – semblent incapables de prendre des mesures efficaces. Les décisions pour inverser la tendance vont être plus douloureuses à l’avenir.

Les scientifiques, eux, ne cessent d’agiter le spectre de la catastrophe. En février, une publication dans la revue Science a secoué la planète. Ses auteurs ont annoncé une accélération de la vitesse de disparition des glaciers, et de la fonte du Groenland, beaucoup plus rapide que prévu. Les prochains rapports, auxquels travaillent d’arrache-pied les experts, paraîtront en 2007. Ils ne seront certainement pas moins choquants que ceux publiés jusqu’ici.

Ce qui adviendra sinon :

– Effondrement de l’économie mondiale
– Réduction allant jusqu’à 20% du PIB mondial;
– Augmentation de plus de 5 degrés Celsius de la température.

source : http://www.cyberpresse.ca/ / http://www.24heures.ch/

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