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Une flotte à la dérive…

Ici le plus grand drame en court et ignoré du monde qui va réveiller l’humanité dans un élan de radioactivité sans précédent après Tchernobyl. Le drame du sous-marin Koursk dans la Mer de Barents est tout d’abord celui d’une puissance politique et militaire en décomposition. L’ancienne Union Soviétique a été de loin le premier producteur de sous-marins nucléaires, avec près de 250 unités construites de 1958 à 1995, dont 15 dans la seule année 1970. Mais dès 1989, et surtout après 1991, date de l’éclatement de l’URSS, la production s’est effondrée. Cela ressemble fortement à un futur Tchernobyl programmé et inévitable. Le spectre radioactif plane à nouveau sur la Russie…

Depuis, les bureaux d’études et les chantiers navals se reconvertissent vers des activités civiles. Le nombre de bâtiments opérationnels est passé de 196 en 1989 à 109 en 1996, et a continué à se réduire depuis.

Les moyens manquent aujourd’hui cruellement pour entretenir, équiper et faire fonctionner les sous-marins nucléaires. Il est ainsi arrivé de voir embarquer des officiers aux qualifications insuffisantes, et des équipages novices.

Dans ce contexte, tout est réuni pour augmenter le risque d’accident. Celui du Koursk n’est pas le premier, la flotte sous-marine russe en ayant enregistré plus d’une vingtaine au cours des trois dernières décennies : des incendies, des voies d’eau envahissant le réacteur, des incidents de fonctionnement du réacteur lui-même… Ce qui est nouveau, c’est la politique de transparence adoptée par les militaires russes. Ceux- ne cherchent ni à nier, ni à cacher le drame. Ils vont même, la vie de 118 marins étant en jeu, finir par accepter l’aide proposée par des pays tiers. Quitte à mettre encore plus à mal la crédibilité de la capacité militaire et par conséquent le statut de Grande Puissance de la Russie.

La crise économique et le difficile passage à l’économie de marché en Russie, font peser de graves menaces sur l’écologie et sur les populations humaines. Près de la frontière finlandaise, aux alentours de Mourmansk, se trouvent les ports d’attache de la Flotte Nord de la Russie. Et, éparpillés dans la nature, des containeurs de combustible nucléaire usagé, des missiles, et des sous-marins réformés en attente d’être démontés, avec leurs réacteurs… Les rives de la Mer de Barents sont devenues une gigantesque poubelle nucléaire, véritable Tchernobyl en puissance.

Alexandre Nikitine, ancien Capitaine de la Marine de Russie, a été emprisonné pour avoir dénoncé ce scandale en 1996. Ses démêlés avec la Justice de son pays ne sont pas encore achevés… Source :Thomas Nilsen, Igor Kudrik, Alexandr Nikitin, The Russian Nothern Fleet, Bellona Report Volume 2:1996

source : http://www.bellona.no/

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