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Les âges de glace enfin expliqués ? ou le mécanisme de Zealandia Switch

credit blog.amplitudes.com

Au fil de son histoire, notre Terre a connu plusieurs épisodes glaciaires. Les causes précises de ses âges de glace restent aujourd’hui débattues. Mais des chercheurs proposent qu’elles puissent s’être, depuis le début, cachées dans l’hémisphère sud, ses vents et son mystérieux continent quasi submergé Zealandia.

Pendant plus d’un quart de siècle, George Denton, professeur de sciences géologiques à l’Université du Maine, premier auteur de l’article, a mené des recherches sur la reconstruction histoirique des glaciers en montagne dans l’hémisphère sud. À la fin des années 1980, lui et Wallace Broecker, géochimiste à l’Université de Columbia, ont noté qu’une question clé sur les périodes glaciaires restait en suspens – le lien entre le climat de la période glaciaire et les cycles orbitaux dans la longueur et la force de la saisonnalité terrestre. Les preuves ont montré que les changements climatiques de la période glaciaire étaient synchrones dans les deux hémisphères polaires, avec des transitions rapides des conditions climatiques globales glaciaires aux conditions climatiques interglaciaires. Ils ont conclu que les théories existantes ne pouvaient pas prendre en compte d’une façon adéquate les changements dans la saisonnalité, la taille de la calotte glaciaire et le climat régional.

Et si la clé du mystère des cycles des âges de glace se cachait en fait dans l’hémisphère sud ? C’est en tout cas ce que suggèrent aujourd’hui des chercheurs de l’université du Maine (États-Unis). Ils ont en effet identifié un mécanisme – qu’ils appellent le Zealandia Switch, du nom de ce continent aux deux tiers immergé et dont la Nouvelle-Zélande représente la plus grande part émergée – par lequel des changements globaux rapides de la température atmosphérique peuvent survenir.

Pour expliquer leurs observations, l’hypothèse des chercheurs est la suivante : de subtils changements dans l’orbite terrestre affectent les vents d’ouest qui soufflent sur l’hémisphère sud. Ce phénomène serait à l’origine du cycle des âges de glace. Une hypothèse fondamentalement différente de la vision admise depuis longtemps de l’influence majeure sur ce cycle des effets des variations orbitales sur la calotte glaciaire… de l’hémisphère nord.

Rappelons qu’autour de l’Antarctique soufflent de très puissants vents d’ouest. Ce sont ni plus ni moins les vents les plus forts de la Terre. Ils ont une influence sur les gyres océaniques et de fait, sur la libération d’énergie des eaux tropicales. Et si les chercheurs parlent de Zealandia Switch c’est parce que la plateforme continentale en question constitue un obstacle naturel à l’écoulement des courants océaniques.

S’il arrive que la ceinture de vents d’ouest se décale vers le nord, l’eau chaude du Pacifique qui devrait se diriger vers le sud est réorientée vers le nord de la Nouvelle-Zélande (mode glaciaire). À l’inverse, si les vents d’ouest se décalent vers le sud, la même eau chaude s’écoule encore plus volontiers dans la même direction (mode interglaciaire). Les modélisations montrant que l’ensemble des eaux de surface des océans du globe suivent alors le mouvement. Et les températures de l’atmosphère peuvent évoluer rapidement en conséquence.

« Les changements dans les vents d’ouest austraux ont des conséquences climatiques mondiales, en particulier en raison des changements qui en résultent dans la teneur en gaz à effet de serre de l’atmosphère et de la modification du flux de chaleur du Pacifique tropical vers les hémisphères nord et sud. Nous suggérons que la dernière terminaison glaciaire était un épisode de réchauffement climatique qui a conduit à une saisonnalité extrême dans les latitudes nordiques en stimulant un afflux d’eau de fonte et des icebergs dans l’Atlantique Nord à partir des calottes glaciaires adjacentes. Cet afflux d’eau douce a entraîné une extension de la banquise de l’Atlantique Nord qui a provoqué des hivers boréaux très froids, amplifiant ainsi le déplacement annuel vers le sud de la zone de convergence intertropicale et des ceintures de pluie de mousson. Nous suggérons en outre que les manifestations atténuées du mécanisme de Zealandia Switch étaient responsables de plus petites oscillations climatiques récurrentes à l’échelle du millénaire au cours du dernier cycle glaciaire. »

Selon les chercheurs, le déplacement vers le sud des vents d’ouest de l’hémisphère sud à la fin de la dernière période glaciaire s’est en plus accompagné d’une libération, progressive, mais soutenue, par l’océan Austral, de dioxyde de carbone (CO2). Le phénomène aurait contribué à verrouiller le système climatique global dans un mode interglaciaire chaud. Et les scientifiques suggèrent que l’introduction de CO2 anthropique dans l’atmosphère pourrait réveiller cette dynamique océan/atmosphère et introduire « un mécanisme nettement non linéaire qui accélèrerait les causes et les conséquences du réchauffement climatique.

extrait et source : https://www.futura-sciences.com/ / https://www.sciencedirect.com/ / https://inbefore.fr/

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