L’énergie serait transmise depuis l’espace vers la Terre via des micro-ondes…
Imaginez. En orbite, un satellite équipé de panneaux photovoltaïques d’une surface combinée de plusieurs kilomètres carrés. Via une antenne, il transmet cette énergie sous forme d’un faisceau de micro-ondes. Au sol, en Californie, une centrale réceptrice convertit le tout en électricité. Assez pour assurer, à plein régime, les besoins de 250.000 maisons. Science-fiction tout droit sortie de l’imaginaire d’Arthur C. Clark (l’auteur de «2001, l’odyssée de l’espace»)? Pas si sûr.
An avril 2009, PG&E (un équivalent californien de GDF-Suez) a annoncé s’être engagé à acheter 200 mégawatts d’électricité, en 2016, à la startup SolarEn. Cette dernière affirme être technologiquement capable de mettre en orbite d’ici-là une «centrale solaire» et de fournir de l’électricité avec une perte faible, à un coût aussi compétitif que les autres sources d’énergies alternatives. Elle a commencé à lever des fonds auprès d’investisseurs privés. Plusieurs milliards de dollars seront nécessaires.
Un vieux concept
A la fin des années 60, Peter Glaser a commence à réfléchir au concept. Les panneaux solaires, on sait faire. Transmettre de l’électricité sans fil, via micro-ondes, aussi. La Nasa a expérimenté dans les années 70, les Russes et les Japonais également. L’an dernier, John Mankins, un ancien de la Nasa, a transmis de l’électricité par cette technique, entre deux îles d’Hawaï espacées de 147 km.
En 2007, un rapport du Pentagone concluait qu’une solution de «Space solar power» (SSP, énergie solaire depuis l’espace) avait «un potentiel incroyable».
Enormément de questions
A ce stade, une image mentale s’est sûrement formée dans votre esprit: celle de l’Etoile noire de Star Wars, désintégrant une planète avec un rayon laser surpuissant. Geoffrey Landis, un scientifique de la Nasa familier de la question sourit. «Ces micro-ondes sont d’une faible puissance, bien inférieure à un rayon de soleil. Elles seraient dirigées vers un point spécifique. Quand bien même un homme se trouverait à cet endroit pendant un bref instant, il ne serait pas en danger», estime-t-il pour 20minutes.fr
Au-delà des questions de sécurité et de réglementation, la faisabilité économique laisse songeur. «Technologiquement, c’est tout à faire possible. Economiquement, c’est une autre question», reconnait le scientifique. Pour lui, «à court terme, des panneaux solaires dans le désert sur Terre restent sans doute plus réaliste. Mais à plus long terme, et en attendant une hypothétique maitrise de la fusion nucléaire (à ne pas confondre avec la fission, actuellement utilisée, ndr), l’espace pourrait être une vraie alternative».
En effet, à une orbite géostationnaire, pas de cycle jour/nuit, et, du fait d’une atmosphère quasi inexistante, les panneaux solaires seraient entre huit et dix fois plus efficaces que sur Terre. Problème: cette orbite, à laquelle les satellites restent à la verticale d’un point terrestre (ici, la centrale réceptrice), est déjà bien encombrée. Pas sûr non plus que les sociétés exploitant des satellites à des orbites plus basses voient d’un très bon œil ce bombardement de micro-ondes. Sans parler de la fragilité des panneaux solaires faces à la menace de débris spatiaux. Beaucoup de questions, donc, mais un vrai potentiel.
source : http://www.20minutes.fr/
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