Dernières Infos

L’Amérique du Nord et la DNA

Le réchauffement planétaire risquerait-il d’engendrer paradoxalement un refroidissement du continent est-américain?

Un scénario possible, s’il en perturbait l’actuelle boucle océanique dans l’océan atlantique, celle du Gulf Stream et de la Dérive Nord-Atlantique (DNA).

Une dynamique relativement jeune – elle n’a que 7000 ans – et bien fragile. C’est ce que révèlent les travaux de recherches d’Anne de Vernal et de Claude Hillaire-Marcel, professeurs au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère et chercheurs au GÉOTOP-UQAM-McGill publiés notamment dans Nature, que Québec Science retenait parmi les 10 découvertes de l’année dans son dernier numéro (février 2003).

« Le Gulf Stream et la dérive nord-atlantique sont des courants chauds qui se déplacent à la surface des océans. Ces eaux ont une très faible densité, mais en circulant vers le Nord, leur température baisse et leur salinité augmente. De ce fait, elles deviennent très denses et plongent dans les profondeurs, pour retourner ensuite vers le Sud. Cette ‘plongée’, appelée convection verticale, se produit à deux endroits : au Nord de l’Islande et dans la mer du Labrador. »

Depuis 1990, ces professeurs étudient les courants marins dans le passé, par l’analyse des sédiments déposés au fond de l’océan depuis les 130 000 dernières années. Un long et fastidieux travail qui leur a permis de déterminer la densité de l’eau à chaque période : celle de la période interglaciaire dite « chaude », celle de l’ère de la glaciation qui a suivi et celle de notre période interglaciaire. Ils ont ainsi découvert qu’il n’y avait pas de convection verticale dans la dernière période interglaciaire, alors que la température moyenne de cette période était supérieure de 2 degrés Celsius à celle d’aujourd’hui.

Ces deux degrés supplémentaires auraient fait fondre la banquise, occasionnant un surplus d’eau douce dans l’Atlantique. Étant moins salines, donc moins denses, ces eaux de surface auraient alors cessé de s’enfoncer. Cette reconstitution du passé serait-elle un modèle du futur climat de la planète? Aux modélisateurs du climat d’y voir!

source : http://sciences.uqam.ca/

(97)

Laissez un message