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La Science n’est pas une affaire de démocratie

Depuis quelques mois et suite au climategate, des affrontements verbaux sans nom ont lieu entre ceux qui partagent l’idée d’un réchauffement climatique sans fin et les personnes sceptiques. Nous avons Claude Allège et Vincent Courtillot en ligne de mire de plus de 600 scientifiques partisant du Giec. Une pétition vient même de voir le jour. La pétition anti « Allègre » est une très mauvaise chose pour le Giec. En demandant au pouvoir politique de trancher un débat scientifique, les climatologues se rendent risibles et offrent un argument en or aux climato-sceptiques.

La majorité des 600 climatologues qui ont signé une lettre ou pétition à la ministre de la Recherche sont certainement des scientifiques honnêtes et compétents. Leur lettre ne dit rien du tout sur le fond du débat scientifique sur la cause d’un réchauffement de la planète. Mais elle en dit long sur la manière dont ce débat est conduit, sur les procédés employés par les carbocentristes, et donc sur la crédibilité que l’on peut leur accorder.

Elle affirme tout d’abord que les livres de Claude Allègre et de Vincent Courtillot, nommément cités,  « n’auraient pas pu être publiés si on leur avait demandé la même exigence de rigueur qu’à un manuscrit scientifique professionnel ». Cela est évident – et risible. Il est difficile d’imaginer une critique plus bidon. Un livre n’est pas un article. Les procédures de choix qui fonctionnent, imparfaitement mais utilement, pour les articles scientifiques, ne sont nulle part au monde, et ne peuvent pas être, utilisées pour le choix des ouvrages. Si l’on appliquait aux livres le principe de sélection que revendiquent pour Claude Allègre nos climatologues, on ne publierait plus aucun livre.

Surtout, qui appliquerait ce principe, et comment ? Faudrait-il établir une institution – baptisée par exemple Bureau de Censure – qui donnerait un certificat de rigueur (c’est le mot qu’emploient les signataires de la lettre) préalable à toute publication ? Lui soumettrait-on aussi les articles de journaux, et les pétitions ? Et dans ce cas, la lettre des 600 aurait-elle bien passé le test de la rigueur ?

La lettre continue par la demande solennellement faite à une ministre et à des « autorités de tutelle » de trancher un débat scientifique, et de punir ceux qui pensent mal. Même si MM. Allègre et Courtillot étaient des incompétents et des faussaires patentés, aller moucharder et demander à Mme la directrice de les mettre au piquet serait, comme on l’apprend à l’école communale, une attitude méprisable. S’agissant de science, cette attitude est non seulement méprisable mais suicidaire. Demander à des politiques de jouer le rôle d’arbitre – et pourquoi pas de guide – en matière scientifique, c’est pour un chercheur scier la branche sur laquelle il est assis. On pense à Lyssenko faisant éliminer par Staline les biologistes russes qui contestaient la vérité officielle.

Médiatique enfin. Il est piquant de voir nos piliers du GIEC protester violemment contre un livre de Claude Allègre et une conférence de Vincent Courtillot coupables de porter le débat sur la place publique. Ceux-ci ne font pourtant que suivre avec retard et en tout petit ce que les carbocentristes font depuis longtemps et en très grand. Ont-ils oublié les films de Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand, ou Al Gore, ces grands savants climatologues ? Se souviennent-ils de cette image du film d’Al Gore demandant : « Y-a-t-il des climatosceptiques ? » et donnant la réponse : « Non, absolument aucun ». Elle a été montrée dans tous les pays du monde, à des dizaines de millions de spectateurs. Le GIEC s’est-il dissocié de ces outrances, de ces mensonges, de ces coups bas ? Non, il a été trop content de partager avec Al Gore un prix Nobel. Pas un prix Nobel de Physique ou de Chimie, un prix scientifique, comme on le laisse parfois entendre, mais un prix Nobel de la Paix, un prix politique.

Rien de tout cela n’infirme ni ne confirme la thèse des carbocentristes. Mais cela jette la suspicion sur le sérieux de ses tenants. Ils sont peut-être des savants qui ont raison. Mais le fait est qu’ils se comportent pas comme tels. La lettre de nos 600 est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la crédibilité du GIEC.

«Le Giec n’est pas le garant de la vérité scientifique»

LE FIGARO questrionne Vincent Courtillot. Comment réagissez-vous à cette pétition?

Vincent COURTILLOT. J’y suis attaqué de manière profondément fausse et choquante. Je partage cet honneur avec Claude Allègre. Celui-ci n’a pas besoin de moi pour défendre son point de vue. Certes, une partie de nos conclusions sur la question de l’origine du réchauffement climatique sont proches, mais il a ses arguments et ses méthodes et moi les miens. Je me bornerai donc à répondre aux accusations explicitement portées contre moi.

Comme celle de porter des «accusations mensongères» à l’encontre de la «communauté» des climatologues…

Il faudrait d’abord définir les contours de cette communauté dont il est permis de se demander si elle ne s’est pas autodécrétée comme telle. Si deux de ses principaux leaders, Jean Jouzel et Hervé Le Treut, sont respectivement spécialistes de géochimie et de modélisation numérique, mes collègues et moi-même avons une grande expertise du traitement des longues séries de mesures en observatoire. Toutes ces approches ont quelque chose à apporter à la climatologie, science jeune et faite surtout de l’addition de nombreuses disciplines très diverses. Les pétitionnaires confondent (volontairement?) leur communauté avec le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). C’est lui dont je critique le mécanisme. Je maintiens que même avec les scientifiques les plus nombreux, un système de ce type ne garantit en rien de dire, à un moment donné, la «vérité scientifique». Celle-ci ne peut pas être le résultat d’un vote démocratique… Un seul avis contraire peut se révéler in fine exact. Le XXe siècle en regorge d’exemples : ainsi, dans mon domaine, celui de la dérive des continents, un Giec n’aurait su dire la vérité qu’avec soixante ans de retard!

Réponse de Claude Allègre aux signataires :

«Cette pétition est sans objet. Nulle et stupide. Elle ne me touche pas ; je m’en fous d’ailleurs totalement. C’est une réaction bête de climatologues, pas de scientifiques. Une réaction de gens qui voient que mes idées gagnent du terrain et qui s’affolent. Ils ont gaspillé beaucoup d’argent public et ont peur de perdre des moyens, peur de perdre leur job. Leur discipline est jeune, il faut lui laisser le temps de se développer au lieu de les laisser, ces climatologues, raconter des salades. Je suis à la retraite, et sous la tutelle de personne. C’est mon éditeur, d’ailleurs, qui est le plus ravi. Il m’a appelé ce matin [hier matin] pour me dire qu’on était en tête des ventes «essais et documents» et qu’on avait déjà vendu plus de 120 000 exemplaires de mon livre, l’Imposture climatique.»

sources : http://energie.lexpansion.com/ / http://www.lefigaro.fr/ / http://www.liberation.fr

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