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Hiatus climatique: un refroidissement naturel?

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refroidissementDepuis 1998, le réchauffement climatique est moins important que prévu par les modèles. Cette pause climatique intrigue les scientifiques et enflamment les climato-sceptiques. Régulièrement, de nouvelles hypothèses sont avancées pour tenter d’expliquer le phénomène. La dernière en date repose sur de la statistique.

 



La planète ne se réchauffe pas autant qu’elle le devrait. Les lecteurs le savent bien. Ce qu’ils ignorent, tout comme la communauté de la climatologie, ce sont les causes de ce hiatus climatique qui sévit depuis 1998. Pour le plus grand bonheur des climato-sceptiques qui voient là une preuve de l’absence de lien entre nos émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement. Nombre de théories tentent pourtant d’expliquer pourquoi le climat mondial ne se réchauffe pas au même rythme que s’accroissent les concentrations de gaz à effet de serre (GES).

L’OCÉAN OU LES VOLCANS?

Dans le désordre chronologique, les chercheurs ont imaginé que l’océan ait pu absorber plus d’énergie thermique que prévu. D’autres estiment que le renforcement de certains alizés a refroidi une partie du Pacifique, rafraichissant du même coup l’atmosphère. Une équipe internationale dirigée par Benjamin Santer (Lawrence Livermore National Laboratory) a même proposé les volcans comme coupables. Mais aucune tentative d’explication ne fait encore consensus.

Un professeur de physique de l’université McGill de Montréal fait une autre suggestion. Dans un article, publié la semaine passée dans les Geophysical Research Letters, Shaun Lovejoy conclut qu’une fluctuation naturelle du refroidissement au cours de la période 1998-2013 a masqué en grande partie les effets du réchauffement imputable à l’augmentation constante des émissions anthropiques de GES.


PAS SEULEMENT UNE FLUCTUATION NATURELLE

Cette hypothèse repose sur une méthode statistique élaborée par le chercheur et publiée en avril dans la revue scientifique Climate Dynamics. Dans ce premier papier, le physicien écartait –avec un seuil de confiance supérieur à 99%- la possibilité que le réchauffement actuelle soit uniquement une fluctuation naturelle du climat terrestre.

L’auteur de The weather and climate: emergent laws and multifractal cascades utilise la même approche pour les 15 dernières années, période durant laquelle les températures mondiales moyennes sont demeurées élevées selon les normes historiques, mais moindres que celles annoncées par les modèles climatiques.


RETOUR À LA VIARIABILITÉ NATURELLE

Shaun Lovejoy révèle qu’une fluctuation naturelle du refroidissement, de l’ordre d’environ 0,28 à 0,37 degré Celsius, se produit depuis 1998, ce qui correspond aux variations qui surviennent historiquement tous les 20 à 50 ans, selon l’analyse. «On trouve de nombreux exemples de ces variations dans les reconstructions des températures de l’ère préindustrielle», selon divers indicateurs, comme les anneaux de croissance des arbres, les carottes glaciaires et les sédiments lacustres, affirme le professeur Lovejoy. «Basée sur des records climatiques, cette approche évite tout biais affectant les modèles utilisés couramment pour comprendre le réchauffement.»

En outre, le refroidissement observé entre 1998 et 2013 «suit précisément un réchauffement légèrement plus marqué ayant précédé la pause, de 1992 à 1998», de sorte que le refroidissement naturel survenu pendant la «pause» n’est rien d’autre qu’un retour à la variabilité naturelle à plus long terme, conclut-il. «Il existe donc une explication statistique convaincante à cette pause.»

source : http://www.journaldelenvironnement.net/

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