La géothermie pourrait devenir le pétrole de l’Italie
Lien fourni par Geomalin – L’Italie possède dans ses eaux territoriales, au large de la Sicile et de la Calabre, le plus grand volcan du monde. Appelé Marsili, ce mastodonte mesure plus de 3000 mètres de haut mais son sommet se trouve à 800 mètres sous la surface de la mer, à 80 km au nord des îles éoliennes. Si ce volcan de 50 km de diamètre n’est pas actif en ce moment, il n’est pas totalement éteint et son activité pourrait redémarrer.
Le professeur Patrizio Signanini, de l’Université de Chieti, a eu l’idée d’utiliser cette énorme chaudière pour produire de l’énergie géothermique. L’eau qui se trouve à proximité du magma se surchauffe à plus de 300°C et le professeur Signanini a imaginé que si l’on pouvait creuser un tube de captation pour aller l’y chercher, sa vapeur servirait à faire fonctionner des turbines et donc des générateurs d’électricité de 200 Mégawatts de puissance. De l’eau froide serait réinsérée dans la croûte océanique à l’aide d’un forage.
Le professeur Patrizio Signanini a trouvé un interlocuteur dans le milieu industriel : La firme Eurobuilding, une PME des Marches qui a déjà une connaissance dans l’extraction et les forages en milieu marin, a constitué depuis 2005 un groupe de recherche incluant des chercheurs de l’Institut pour la Géologie Marine IGM-CNR, de l’Institut National de Géophysique et de Vulcanologie INGV, et des universités de Chieti et de Bari, et ils ont publié des travaux mettant en évidence la présence de centaines de millions de mètres cubes de fluides géothermiques sous terre. Ils sont parvenus à localiser ces » réservoirs » et à dresser une » radiographie » du Mont Marsili.
La firme Eurobuilding a obtenu en 2009 la concession exclusive sur ce secteur de la part du ministère du développement économique italien. Elle se donne jusque 2013 pour creuser le puits pilote de 800 mètres de profondeur. Les technologies du pétroles sont utilisées et adaptées à la géothermie, mais avec en plus la sécurité qu’en cas de fuite, les dégâts seraient moindres pour l’écosystème, car il s’agit uniquement d’eau de mer.
L’avantage est que cette technique, en plus de produire une énergie propre et renouvelable, fonctionne en continu (à l’inverse de l’éolien et du solaire). Si les pouvoirs publics permettent le développement de cette technologie, la géothermie pourrait représenter 5 à 7% du mix énergétique national et deviendrait la deuxième source d’énergie renouvelable après l’hydro-électrique. Et si le coût des installations est de plus de 2 milliards d’euros, le coût prévu au kilowattheure reste assez raisonnable, deux fois moins cher que le photovoltaïque.
Dans le même temps, il est à noter qu’à Lardarello, l’un des deux sites italiens (avec celui du monte Amiata) produisant déjà de l’énergie géothermique, sera inauguré dans les prochaines semaines le » Musée géothermique « , un centre dédié à la technologie et à l’exploitation centenaire des chaleurs terrestres de Toscane. Une série de photographies, d’images et de reconstitutions seront exposées, à propos de ce site que les Etrusques appelaient » Vallée du diable » jusqu’à ce que le commerçant français Francesco de Larderel n’y lance une activité d’extraction du sel de Bore
discussion en cours ICI
source : http://www.bulletins-electroniques.com
(777)
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.