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Pourquoi les Volcans se Réveillent-ils en Même Temps ?

Cette observation n’est, fort heureusement, qu’une fausse impression. Il est vrai que, ces derniers mois, plusieurs volcans se sont réveillés : le Piton de la Fournaise à la Réunion (qui a connu, en avril, « l’éruption du siècle »), le Stromboli et l’Etna en Italie, le Merapi en Indonésie, le Kilauea à Hawaï…

 


 

 

Pour autant, « le fait que ces volcans soient en éruption en même temps n’est que le fruit du hasard, indique Claude Jaupart, géophysicien de l’Institut de physique du globe de Paris. Parallèlement, de nombreux autres volcans majeurs sont au repos, comme au Japon, dans l’Ouest américain, les îles grecques ou les Andes. Statistiquement, sur les 1500 volcans actifs du monde, il y en a toujours une dizaine en éruption simultanément ». Si l’on remonte un peu dans les archives de la Terre, on voit que le nombre de volcans en éruption répertoriés n’a cessé d’augmenter : on en comptait une vingtaine en 1800, plus de 40 en 1900 et plus de 60 en 2000. Loin d’y voir un emballement de l’activité volcalnique au cours des deux derniers siècles, les volcanologues estiment qu’il ne s’agit, là aussi, que de la conséquence de l’évolution de la population – donc du nombre d’observateurs – et des moyens de communication. Selon les chercheurs du Smithsonian Institute, qui tiennent à jour un catalogue des épisodes éruptifs, le nombre de volcans en activité oscille chaque année entre 50 et 70 depuis quarante ans (infographie). Si le « dynamisme » global des volcans est quasiment constant, la fréquence d’éruption est, elle, très variable d’un site à l’autre.


Depuis 1960, le nombre de volcans en activité n’a, en fait, que très peu varié.

Grâce à un réseau mondial de surveillance, les volcanologues disposent de données précises sur l’activité des volcans depuis 40 ans. Ainsi, sur les 1 500 sites actifs (s’étant manifestés au moins une fois sur les 10 000 dernières années), le nombre de volcans en éruption évolue de manière aléatoire et dans une fourchette étroite (entre 40 et 70) d’une année sur l’autre. La Ceinture de feu du pacifique, l’Indonésie, le Rift est-africain, Hawaï et la Réunion constituent les zones les plus actives.


UNE QUESTION DE TECTONIQUE

L’activité volcanique est en effet étroitement liée à la tectonique des plaques. A l’aplomb des zones de rencontre des plaques lithosphériques, on trouve un volcanisme de subduction : c’est le cas de la célèbre Ceinture de feu du Pacifique ; au milieu d’une plaque se manifeste un volcanisme de point chaud, comme à Hawaï ou la Réunion. Sans compter les millions de volcans sous-marins qui parsèment les 70 000 kilomètres de dorsales océaniques. Autant de contextes qui affectent la fréquence des émptions. « L’intervalle de temps entre deux éruptions est lié au taux de production de magma en profondeur et à la répartition des volcans », explique Claude Jaupart. Si ce taux de production est important et si le magma ressort par un nombre réduit de centres éruptifs, les éruptions sont fréquentes : c’est le cas des volcans de point chaud, qui trônent au-dessus de forts courants ascendants du manteau terrestre et dont les éruptions sont distantes de seulement quelques années. Inversement, si la production de magma est faible et distribuée sur un grand nombre de volcans, les éruptions sont rares et plusieurs siècles peuvent séparer deux émptions : ce sont les volcans des zones de subduction tels le Mont Saint Helens aux Etats-Unis ou la Montagne Pelée à la Martinique. Or, « dans de rares cas, comme pour le Merapi, le volcan est de type-subduction mais les éruptions sont quasi continues pendant des décennies, souligne Claude Jaupart. Le flux de lave y est assez faible mais, comme le magma ne peut s’arrêter dans un réservoir, celle-ci s’écoule de manière ininterrompue. « Ce qui renforce l’impression que les volcans se montrent plus démonstratifs ces derniers temps…


DES ERUPTIONS LIÉES AUX SAISONS

Si le nombre d’éruptions volcaniques évolue peu d’une année sur l’autre, celles-ci présenteraient un caractère saisonnier marqué. C’est ce qui ressort des travaux de David Pyle, de l’université de Cambridge. En analysant des archives recensant près de 3 200 éruptions sur 300 ans, le géologue a mis en évidence que les éruptions étaient plus nombreuses entre les mois de novembre et d’avril qu’entre les mois de mai et d’octobre. Cette saisonnalité serait liée aux déformations cycliques de la surface de la Terre résultant des variations du niveau des mers : au cours d’une année, le niveau des mers monte et descend globalement d’une dizaine de millimètres, modifiant les pressions exercées sur les roches sous-jacentes. Ce qui empêche ou facilite la remontée du magma des profondeurs de la Terre… Ainsi, l’activité accrue des volcans d’Amérique centrale entre décembre et mars coïnciderait avec une baisse du niveau marin dans cette région.

source : http://planete.gaia.free.fr/

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