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Cash Investigation et les pesticides

Cash Investigation : Élise Lucet s’invite dans un dîner et crée une tension. Pour obtenir des réponses concernant l’utilisation de pesticides dangereux, la journaliste n’a pas hésité à interpeller des parlementaires français en plein repas.

Mardi soir (2 février 2016), Cash Investigation enquêtait sur les pesticides qui menacent la santé des populations. Élise Lucet s’est particulièrement intéressée à l’atrazine, un herbicide interdit dans l’hexagone mais qui est pourtant encore utilisé dans certaines régions. Un fléau pour les habitants puisque ce produit pollue l’eau des villes, les rendant impropres.

Mais au cours de cette enquête, Élise Lucet n’a pas recueilli les réponses qu’elle attendait. La journaliste s’est donc invitée dans un dîner qui réunissait le patron de Syngenta, entreprise qui finance le pesticide, et de parlementaires français. Mais, comme c’est souvent le cas, Élise Lucet n’a pas été accueillie en grandes pompes. A peine avait-elle posé ses questions, que la présentatrice du JT de France 2 était interrompue. Le ton est alors monté d’un cran. «Stop, stop, stop, stop, stop, stop, stop! Qui êtes-vous?», lancera un homme convié au dîner. «Les médias se croient tout permis», commentera le sénateur Gérard Bailly également de la partie.

Emission complète ici :

La journaliste ne se laisse pas impressionner pour autant. Elle continue à poser ses questions à René-Paul Savary, un sénateur Les Républicains. Elle lui présente un graphique qui montre les 59 communes françaises touchées par un taux élevé d’atrazine. «C’est bien dans le ton de vos émissions», se défendra l’homme visiblement embarrassé. «Le jour où on fait un repas de famille, si on allait vous interviewer comme ça vous seriez contente?», lancera un parlementaire devant une Élise Lucet étonnée. «Parce que vous êtes en famille là?»

La France, et notamment son secteur agroalimentaire, est, en volume, le plus gros consommateur de pesticides en Europe. L’impact de cette utilisation intensive sur notre alimentation est régulièrement pointé du doigt par les associations de défense environnementale et par certaines autorités sanitaires.

Générations Futures, dans son dernier volet d’études sur les pesticides a analysé 31 échantillons de salades, achetés dans des supermarchés de l’Oise et de la Somme (Picardie) entre le 28 mai et le 21 juillet 2015 : « 80,65 % contiennent au moins un résidu de pesticide (…) et 5 échantillons (16,13 %) contiennent 1 ou plusieurs substances actives interdites (2 échantillons soit 6,45 %) ou interdites d’usage sur salade en France ».

Des alternatives existent évidemment et plusieurs réseaux locaux de distribution et de production de fruits et légumes respectant les principes de l’agriculture biologique et refusant de traiter les produits, se sont développées ces dernières années. Une valeur sûre puisque les aliments issus de l’agriculture bio auraient un taux de résidus de pesticides divisé par 10 par rapport au reste de la production agroalimentaire.

La ministre de l’Ecologie était interrogée mercredi sur France Inter après les révélations du magazine « Cash Investigation » sur la façon dont les multinationales de l’agrochimie inondent la France avec leurs pesticides.

Les agriculteurs ont « intérêt » à réduire l’usage des pesticides

La ministre a déclaré avoir souvent été aux prises avec les multinationales de l’agrochimie. « J’ai vu avec quelles difficultés j’ai pu interdire l’épandage aérien des pesticides. Cela a été très difficile. » Elle a également rappelé qu’elle avait fait interdire la vente directe, dans les jardineries, de l’insecticide Round-Up de Monsanto, un pesticide « très violent ». « Le lobby de la production des pesticides est un lobby très puissant en France », a-t-elle estimé.

Elle a ensuite invité les agriculteurs à réduire l’usage des pesticides « dans leur intérêt, quand on voit le nombre de cancers chez les agriculteurs qui utilisent les pesticides (…). Aujourd’hui, ils prennent conscience de cela. » « Nous connaissons maintenant des produits de substitution aux pesticides dangereux », a-t-elle conclu, estimant que « la France pouvait devenir le premier pays producteur et consommateur de produits de substitution aux pesticides qui ne portent pas atteinte à la santé publique ».

sources : http://tvmag.lefigaro.fr/ / http://www.20minutes.fr/ / http://www.francetvinfo.fr/

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