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Sea Orbiter

Tel est le rêve fou imaginé par Jules Vernes dans Vingt mille lieues sous les mers. Grâce à Jacques Rougerie, architecte sous-marin français, ce rêve est en passe de devenir réalité !

A grand rêve, les grands moyens : le Sea Orbiter, au bord duquel il s’apprête à passer 4 mois à 12 mètres sous l’eau en automne 2008, ne ressemble à aucun autre engin flottant vu jusqu’ici ! Haut de 51 mètres, en forme de croissant de lune, le Sea Orbiter est un véritable iceberg, dont 30 mètres de hauteur sont immergés. Il permet d’accueillir 18 personnes sur 9 niveaux dont, à -12 mètres, une zone pressurisée d’où l’on ne peut sortir qu’après un séjour de 18 à 24 heures en sas de décompression…

Autre originalité de taille : malgré ses deux moteurs de 1500 chevaux chacun, qui serviront pour les manoeuvres, cette gigantesque bouée avancera en se laissant porter par le courant du Gulf Stream, en osmose complète avec l’Océan et ses habitants.

Avec cette traversée et toutes celles qui suivront, le Sea Orbiter deviendra à coup sûr la Calypso du 21ème siècle. Des scientifiques y observeront dans des conditions incomparables la biodiversité et la pollution sous-marines. D’autres y prendront des mesures au service d’études climatologiques. Les enfants des classes reliées au Sea Orbiter suivront en temps réel cette aventure pédagogique. Les astronautes (dont Jean-Loup Chrétien, qui fera partie du premier voyage), pourront s’entraîner dans des conditions de stress et de pesanteur proches de celles de l’espace.

Et Jacques Rougerie, lui, y revivra des instants magiques, où l’on voit le monde sous un angle totalement nouveau, et y fomentera peut-être son rêve de ville immergée.

Le Sea Orbiter est un projet de l’architecte de la mer français Jacques Rougerie, développé avec de nombreux partenaires dont la Comex. Une structure mi-immergée mi-émergée dérivera dans les océans. Elle comportera deux parties, l’une à la pression atmosphérique communiquant avec la surface de la mer, l’autre pressurisée avec possibilités de sorties pour des nageurs équipés de matériel de plongé.
Par ailleurs des robots d’exploration profonde de diverses natures pourraient être mis en oeuvre à partir de l’engin. Les conditions de vie et plus généralement de fonctionnement y seront proches de ce que permet un petit sous-marin. La destination du Sea Orbiter sera d’abord scientifique: observer l’océan grâce à une cohabitation prolongée en son sein. Mais elle pourrait être aussi touristique.

Quelques millions d’euros restent à trouver pour compléter les premiers apports. On souhaite que des industriels français ou européens les apportent rapidement. Nous sommes là dans un domaine de compétence où la France et l’Europe se sont dotées d’une expertise remarquable. Ce serait dommage que cette compétence ne puisse être prolongée par le développement d’appareils nouveaux de ce type. Il s’agit d’un nouvel exemple où l’imagination créatrice peut faire apparaître des perspectives scientifiques et économiques où nul ne les suspectait.

Une maquette du Sea Orbiter est exposée au Musée de la Marine à Paris.

Petit rappel sur le Gulf Stream où le Sea Orbiter se laissera porter par ce courant : Le Gulf Stream est un courant océanique dont le moteur est la différence de densité entre les eaux froides et salées du pôle Nord et les eaux chaudes et peu salées de l’Equateur. Formant une boucle, il est tour à tour courant de surface, de l’Equateur vers le pôle Nord, véhiculant au passage de la chaleur vers toute l’Europe, puis courant profond, longeant les côtes de l’Amérique du Nord.

Si le Gulf Stream s’arrêtait ou réduisait son amplitude, comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises au cours des 100 000 dernières années, cela provoquerait une baisse de température de -5°C sur l’Europe (amis bordelais, préparez-vous aux hivers de Montréal !). Le réchauffement climatique, provoquant la fonte des glaciers et un important apport en eau douce au pôle Nord, pourrait accélérer le phénomène. Refroidissement local et réchauffement global ne sont donc pas contradictoires.

Un voyage de 2 ans :

Grâce aux courants marins et aux vents qui sont ses seules sources d’énergie, ce navire mettra 2 ans à faire le tour de la Terre à travers les océans, donnant ainsi aux scientifiques tout le temps nécessaire pour comprendre ce qu’il se passe sous l’eau. D’ailleurs, les 2/3 du navire sont entièrement submergés.
La NASA et l’Agence Européenne de l’Espace (ESA) montrent beaucoup d’intérêts pour ce projet. Il faut dire que ces deux agences ont l’habitude d’envoyer des gens dans des petites boîtes isolées pendant plusieurs mois ou années au nom de la recherche. La Terre du Futur leur souhaite un bon voyage…

sources : http://www.automatesintelligents.com/ / http://www.good-news.fr/ / http://fr.gizmodo.com/

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