Mais que se passe t-il avec l’étoile KIC 8462852 ?
En effet, depuis quelques heures, tous les médias sont sensibilisés par l’étoile KIC 8462852.
Le magazine en ligne explique qu’une étoile, KIC 8462852, observée par le télescope et située 1.480 années-lumière, avait quelque chose d’étrange. Comme le raconte Popular Science:
«Quand une planète passe devant une étoile, l’intensité de la lumière diminue pendant quelques heures ou jours, et ce à intervalles réguliers –tous les 365 jours par exemple. Mais, à intervalles irréguliers, l’étoile KIC 8462852 s’obscurcit jusqu’à 20% et elle reste ainsi pendant des périodes allant de 5 à 80 jours.»
«La dernière hypothèse à envisager»
The Atlantic indique que les scientifiques ont émis plusieurs hypothèses pour tenter de comprendre ce qui se passait. Mais ce que tout le monde a retenu, c’est cette petite phrase de Jason Wright, un astronome de l’université de Penn State qui a pu étudier les données transmises par le télescope:
«Les extraterrestres devraient toujours être la dernière hypothèse à envisager, mais cela ressemblait à une construction que l’on attend d’une civilisation extraterrestre.»
Une énorme masse de matières orbitant autour de la planète
Les données issues de KIC 8462852 ont tapé dans l’oeil d’un groupe de « citoyens astronomes » de Planet Hunter [chasseur de planète, NDLR], un programme créé par l’université de Yale invitant tous les « citoyens scientifiques » à traquer les exoplanètes et à aider la Nasa dans cette quête.
Car si les exoplanètes obstruent partiellement la lumière d’une étoile à des intervalles réguliers -correspondant à leur orbite- ce n’est pas le cas des variations de lumière de KIC 8462852: deux faibles baisses de luminosité en 2009, une autre en 2011 et une série d’autres variations en 2013. Un schéma qui suggère qu’une mégastructure orbite autour de la planète.
Collision d’astéroïdes, nuée de comètes…
« Nous n’avions jamais vu une étoile comme ça », s’enthousiasme Tabetha Boyajian, une astronome de l’université de Yale. « C’était vraiment étrange. Au début, on a pensé que nos données étaient fausses, ou dues un mauvais mouvement de Kepler, mais nous avons tout vérifié ».
Tabetha Boyajian et Jason Wright travaillent maintenant avec Andrew Siemion le directeur du programme SETI à l’université de Berkeley. Ils aimeraient pointer un radiotélescope sur l’étoile, pour voir si des ondes radios sont émises depuis ce système sur des fréquences associées à l’activité technologique.
En attendant, les spéculations vont bon train sur les forums de passionnés et les réseaux sociaux. Les scientifiques auraient-il découvert une sphère de Dyson, ou, soyons fous, l’étoile noire de Star Wars? Il faudra attendre au moins janvier prochain -date où de nouvelles données seront peut-être disponibles- pour avoir, espérons le, une réponse.
Une sphère de Dyson est une mégastructure hypothétique décrite en 1960 par le physicien et mathématicien américain Freeman Dyson, dans un court article publié dans la revue Science et intitulé Search for Artificial Stellar Sources of Infrared Radiation (« Recherche sur les sources stellaires artificielles de rayonnements infrarouges »). Cette structure d’astro-ingénierie consiste en une sphère de matière, artificielle et creuse, située autour d’une étoile et conçue pour en capturer presque toute l’énergie émise, pour une utilisation industrielle. Dyson nomme également cette structure « biosphère artificielle ».
Pour tenter d’expliquer ce qui se passe là-bas, autour de KIC 8462852, les astronomes ont envisagé plusieurs scénarios. Tout d’abord, ils ont exclu un quelconque défaut ou anomalie du télescope qui aurait créé un artefact. L’hypothèse de grandes taches sur l’étoile ou de tempêtes a été aussi éliminée. Ensuite, les chercheurs ont pensé à un grand disque de poussière protoplanétaire, mais, d’une part, l’astre-parent n’est pas tout jeune et d’autre part, aucun excès dans le rayonnement infrarouge qui pourrait trahir une abondance de poussières n’a été observé. Dans le cas d’une collision de planètes ou de protoplanètes, les chances de regarder au moment où cela se produit sont très faibles. Par ailleurs, la mission Wise (Wide-field Infrared Survey Explorer) n’avait signalé aucun événement comparable dans cette direction lorsqu’il scrutait le ciel.
Pour l’instant, les chercheurs envisagent préférentiellement un embrasement provoqué par un foisonnement de comètes en collision. De tels phénomènes impliquant des exocomètes ont déjà été observés autour de jeunes étoiles. Dans le cas présent, ce serait plutôt le passage dans le voisinage d’une petite étoile qui aurait semé le trouble. A seulement 1.000 unités astronomiques, il y en a en effet une naine rouge qui se promène, mais pour l’instant, il n’a pas été possible de déterminer si il s’agit d’une binaire (donc ici le compagnon de l’étoile) ou d’une voisine qui passerait donc un peu trop près (ce qui a pu et pourrait encore nous arriver dans notre Système solaire…). Cela reste encore une supposition qui demande d’être étayée, car n’oublions pas que la luminosité de KIC 8462852 a baissé jusqu’à 22 %. Voilà pour l’instant toutes les explications possibles d’origine naturelle qui ont été envisagées.
Enfin, la dernière hypothèse considérée par l’une des deux équipes est celle d’un objet artificiel. Pour eux, peut-être avons-nous identifié une mégastructure développée par une civilisation extra-terrestre technologiquement très avancée. De type II sur l’échelle Kardashev, elle a pu, par exemple, concevoir une sphère dite de Dyson, du nom du physicien Freeman Dyson. En enveloppant une étoile d’anneaux gigantesques, les E.T. pourraient ainsi en capter l’énergie. Un concept très intéressant sur lequel s’était d’ailleurs focalisé des membres de Seti : même si l’étoile s’estompe dans le rayonnement visible, les chercheurs espéraient malgré tout détecter la signature d’une partie de l’énergie dissipée dans l’infrarouge ou le radio. Mais cela est resté sans résultats tangibles pour l’instant.
Toutefois, avec la découverte de KIC 8462852, l’équipe de Boyadjian et Wright a demandé du temps d’observation au responsable du VLA (Very Large Array), histoire de voir s’il n’y a pas des émissions radio imputables à une civilisation extra-terrestre. Il n’y a peut-être rien de tout cela, ou alors peut-être cette structure est-elle en chantier voire abandonnée. Pour l’instant, bien sûr, il est beaucoup trop tôt pour se prononcer et mieux vaut patienter les résultats des prochaines études sur ce cas particulier.
extraits et sources : http://www.slate.fr/ / http://www.lexpress.fr/ / http://arxiv.org/pdf/1509.03622v1.pdf / https://fr.wikipedia.org/ / http://www.futura-sciences.com/
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