L’enfer des feux de forêt à Fort McMurray
Un mur de flammes qui progresse dans la ville. Une fumée noire qui obscurcit le ciel. Des Québécois qui habitent à Fort McMurray ont craint pour leur vie au moment de fuir le brasier.
Le violent incendie de forêt qui fait rage à Fort McMurray, dans le nord de l’Alberta, aurait vraisemblablement été causé par l’homme, croit le professeur Mike Flanagan, de l’Université de l’Alberta.
Partant du principe que l’incendie se trouve près de la ville et que les informations météorologiques indiquent qu’il n’y avait pas d’orage ni d’éclairs dans ce secteur, il croit que la cause du brasier est d’origine humaine.
Il fait valoir que l’hiver doux et sec qu’a connu l’Ouest canadien a fait s’accumuler au sol une épaisse couche de feuilles mortes et sèches et du bois qui peut rapidement s’embraser.
Selon les statistiques officielles, 1200 incendies de forêt sont rapportés en moyenne chaque année en Alberta, dont la moitié sont causés par l’homme. Les orages sont responsables de 47 pour cent de ces incendies.
« C’est spécial », admet Stéphane Leblanc au bout du fil, en route vers Edmonton. Mardi, celui qui a longtemps habité Lévis a tout laissé derrière à Fort McMurray. Comme des milliers de résidents, il a fui les flammes qui menaçaient son quartier.
« C’était une vision apocalyptique. Une vision d’horreur », se souvient-il. En quittant la ville, il a dû traverser le coeur du feu.
C’était pare-chocs à pare-chocs sur quatre voies de large. 85 000 personnes qui essaient de rejoindre la même région en même temps.
Stéphane Leblanc, résident de Fort McMurray
À l’école primaire où travaille sa femme, Stéphane Leblanc a aidé à l’évacuation des élèves. Plusieurs enfants ont dû quitter les lieux dans des autobus sans nouvelles de leurs parents, tellement la progression de l’incendie était rapide.
« De voir la terreur dans le regard de ces enfants-là, l’impuissance face à tout ça. Qu’est-ce qui va arriver? Qu’est-ce qu’on va faire? »
Cinq minutes pour s’en aller
Kévin Lemire, qui a grandi dans le secteur Neufchâtel, à Québec, a été évacué d’urgence par les forces de l’ordre.
« Voir les flammes dans le fond de son quartier à travers la forêt et savoir que tu as cinq minutes pour rentrer chez toi et prendre tes effets personnels, c’est une expérience que je ne souhaite à personne. »
Maintenant hébergé dans le secteur de Lac La Biche, au sud de Fort McMurray, il a appris que sa maison avait été complètement rasée par les flammes.
Lui aussi a fui au volant de son véhicule. De longues heures d’angoisse, prisonnier d’un gigantesque bouchon de circulation.
Tu essaies de sortir de la ville et tu sais que le feu est derrière toi. Tu ne sais pas précisément où, mais tu sais qu’il avance vite.
Sain et sauf, il espère maintenant que le temps chaud et sec cédera la place à un peu de pluie, pour permettre aux pompiers de reprendre le dessus sur le brasier.
Le feu de forêt a d’abord été aperçu dimanche 1 mai 2016 dans le sud de la région de Wood Buffalo, où se trouve Fort McMurray.
Près de 30 lieux présentant des anomalies thermiques ont fait leur apparition et un nuage de fumée surplombait désormais la ville.
En quelques heures, l’ordre d’évacuation qui touchait au départ quelques personnes s’appliquait désormais à 80 000 résidents.
En fin de soirée mardi, le feu avait rasé des portions de quartiers de la ville et un parc à roulottes. Les images satellites montrent alors un gros nuage de cendres recouvrant la ville entière, avec une fumée s’étendant jusqu’aux lieux d’extraction des sables bitumineux, à 20 km au nord.
Mercredi matin, l’imagerie thermique montrait un feu qui semblait traverser toute la ville.
Le pire de l’incendie n’est pas encore passé, selon Bernie Schmitte, un gestionnaire forestier.
sources : http://ici.radio-canada.ca/ / http://quebec.huffingtonpost.ca/
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