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Le monde en version apocalyptique

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Et si le monde connaissait une apocalypse, une fin du monde, à quoi ressemblerait il ? voici Le monde en version apocalyptique par les créateurs de The Last of Us

Pourquoi un tel attrait pour les (presque) fins du monde ?
La plupart des gens répondront que nous aimons les histoires effrayantes. « On aime se faire peur », pense @Herodote1789. « Tout petits déjà on aime les histoires qui font peur », renchérit @Collon_H. « C’est peut-être le même mécanisme ? Une survivance ? Et puis c’est un terreau tellement fertile pour l’imagination… »

Il y a certainement de ça. D’une part parce que la peur a un effet « dopant » sur notre cerveau, et parce qu’elle serait aussi un mécanisme de survie pour l’humain, hérité de la nuit des temps. J’en parlais justement dans cet article : Face à une multitude de mondes de merde potentiels, la dystopie contribue-t-elle à la survie de notre espèce ?

Les conjectures (au sens de modélisations intellectuelles d’un futur plausible) dramatiques des livres, films et séries post-apocalyptiques provoquent effectivement un fort investissement affectif et mental de la part de celui qui s’y plonge. C’est, pour reprendre les mots de Jean-Pierre Dupuy, une « immersion fictionnelle ».

credit https://weburbanist.com/2008/12/24/post-apocalyptic-art-photos-worlds-end/

« Croire au destin apocalyptique, c’est éviter qu’il se réalise »
D’autres vont plus loin dans la rationalisation de notre obsession post-apocalyptique (on peut le dire, vu l’abondance d’œuvres du genre ces dernières décennies). Et si imaginer le chaos permettait en fait… de l’empêcher ? Une sorte d’exorcisme de l’avenir.

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La science-fiction post-apocalyptique (parfois abrégée en « post-apo » ou « post-nuke ») est un sous-genre de la science-fiction qui dépeint la vie après une catastrophe ayant détruit la civilisation : guerre nucléaire, collision avec une météorite, épidémie, crise économique ou de l’énergie, pandémie, invasion extraterrestre, etc.

Parfois utilisé simplement pour ses aspects ultra-violents, le post-apocalyptique repose sur un délicat équilibre entre une civilisation perdue et un chaos naissant. Il met en scène une confrontation de la réalité sociale (négociable, relative, corrompue, de servitude et dépassant l’échelle d’un seul homme) à la dure réalité physique (immédiate, intraitable, libre, individuelle). C’est à la fois la fin du monde et un nouveau départ. Une contradiction riche qui permet de développer un discours original sur le monde réel.

Le post-apocalyptique se distingue des fictions de catastrophe (film catastrophe), qui mettent en scène le cataclysme lui-même.

credit New York Ruins. (Image Source: Jenovah-Art)

Catastrophes naturelles, guerres nucléaires, épidémies dévastatrices, attaques de zombies… les écrivains débordent d’imagination dans la description de ce que sera notre monde après sa fin, dans un avenir pas si lointain… de nombreux ouvrages relatent ce genre d’histoire.

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Dans la fiction postapocalyptique, le « monde d’après » n’est presque jamais solidaire, pacifique et collectif
Survivalisme, violence, Etat policier… dans ce sous-genre particulier de la science-fiction, les prédictions de la catastrophe semblent d’une formidable acuité.

« Ce que vivent plus de trois milliards d’humains en ce moment, confinés chez eux, c’est un peu un laboratoire d’anthropologie SF ! Une dystopie inespérée pour les créateurs de fictions. » L’auteur de ce constat, dressé dans Libération, sait de quoi il parle : Alain Damasio est un auteur reconnu de science-fiction. Dans ses livres – notamment Les Furtifs (La Volte, 2019) –, il décrit des sociétés où la sécurité est reine et où les individus sont traqués. Pour cet auteur très à gauche, il s’agit de lutter contre la surveillance généralisée.

Beaucoup d’amateurs de SF en sont persuadés : la crise due au coronavirus donne chair aux films, livres, jeux vidéo qui racontent l’extinction de l’humanité en raison d’un virus contagieux. Des œuvres qui appartiennent au sous-genre « postapocalyptique » ou « viral », courant majeur de la littérature, dont certains représentants, comme Philip K. Dick, Isaac Asimov, Ray Bradbury ou Stephen King, sont devenus des auteurs reconnus et étudiés.

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On a tendance à l’oublier mais l’Apocalypse est un genre littéraire apparu au VIe siècle avant J.-C. avec les textes d’Ézéchiel, le prophète de l’Ancien Testament. Cette forme de fiction jouant sur le registre de la fin des temps acquiert ses lettres de noblesse – si l’on peut dire – avec l’Apocalypse de Jean, écrite vers 96-97 après J.-C. et incluse dans le Nouveau Testament. L’interprétation de ces textes étant toujours un peu casse-binette, et cet article n’étant pas une exégèse de la Bible, on peut tout de même convenir que l’Apocalypse nourrit un fantasme dans lequel l’inconscient collectif s’engouffre avec terreur, mais aussi avec un certain plaisir : imaginer la possibilité de faire table rase du monde tel qu’il est et rendre possible l’avènement d’un paradis ou d’un enfer.

Une telle littérature fonctionne grâce à son effet de miroir de notre monde, à mesure que nous prenons conscience de la possibilité concrète de sa fin. Le réchauffement climatique a remplacé la menace nucléaire de la seconde moitié du XXe siècle, qui avait vu émerger la possibilité concrète de l’anéantissement de la vie sur Terre. La nouveauté, c’est que la Terre « fait système » : on est obligé, dans le cadre d’une humanité unifiée, de vivre avec le péril environnemental et de penser le monde comme une globalité concrète, sans périphérie ni arrière-monde. « La fiction apocalyptique nous place dans un monde sensible et, bien plus que les essais, nous fait percevoir des réalités alternatives : il est nécessaire de comprendre les choses par l’imagination, par l’affect, car c’est une connaissance incarnée, constate Jean-Paul Engélibert. Cela dit, je suis assez pessimiste sur le fait que la littérature puisse changer les choses, mais il n’est jamais inutile de mêler sa voix à la discussion générale… »

L’auteur de “Comment tout peut s’effondrer” nous explique comment survivre au chaos qui se profile… Et pourquoi tout part de la tête, et de la fiction.

L’être humain se sert grassement de la planète sans la respecter, les bouleversements climatiques ont commencé et nous allons, fort probablement, connaitre l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle : tel est le constat alarmant de Pablo Servigne, biologiste, au regard des myriades d’études et d’états des lieux d’une planète en très, très mauvaise santé. C’est pourtant lui aussi qui nous explique que l’on peut vivre avec cette idée, et aller au-delà, et tenter d’atténuer le choc, en réapprenant à s’organiser en réseau, avec la solidarité comme fondement de nos manières de vivre.

sources : https://www.humanafterhal.com/ / https://fr.wikipedia.org/ / https://www.lemonde.fr/ / https://usbeketrica.com/ / https://postapmag.com/

(1949)

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