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L’arctique, à la croisée des chemins

La zone arctique suscite ces derniers temps un intérêt croissant. Après l’expédition russe c’est une expédition danoise qui fait route vers l’Arctique pour cartographier les fonds marins au nord du Groenland et éventuellement permettre au Danemark de se mettre sur les rangs pour revendiquer sa part des richesses du Grand Nord. Il y a 3 semaines, le Premier ministre canadien Stephen Harper a fait une tournée dans le Grand nord pour affirmer la souveraineté canadienne…

La fonte de la banquise de cet été n’a jamais été aussi forte et des records ont encore été battus. Cette fonte aura un impact certain sur les courants océaniques ou bien il y en aura aucun. Nous sommes donc arrivés à la croisée des chemins entre des puissances qui veulent se « battrent » pour les richesses du pôle et un climat qui court toujours vers sa bascule…

Trois millions deux cent mille kilomètres carrés. C’était tout ce qui restait de banquise dans l’océan Arctique, le 22 août. L’image ci-dessous, diffusée par des scientifiques de l’université d’Urbana (Illinois, Etats-Unis), n’a pas d’équivalent depuis 1978, quand a débuté la surveillance de la banquise par les satellites de la Nasa. Le précédent record, quatre millions de kilomètres carrés en 2005, a été pulvérisé. Une surprise ?
Libre de glace.  «Pas vraiment», répond Hervé Le Goff, ingénieur de recherche CNRS au laboratoire Locean (2). «Si la variabilité interannuelle est forte et encore mal comprise, la tendance à la diminution de la banquise lors de son minimum annuel, à la fin de l’été, est un signe clair de l’évolution climatique de notre planète.» Les simulations sur ordinateur du climat futur, bousculé par les émissions de gaz à effet de serre, prévoient que les zones boréales vont se réchauffer deux fois plus vite que la moyenne. Et même «qu’entre 2040 et 2060, l’Arctique sera une mer libre de glace à la fin de l’été», précise Le Goff. La dérive du navire Tara, où sont embarqués des instruments du laboratoire pour étudier la banquise, l’océan sous-glaciaire et l’atmosphère, illustre l’importance des changements géographiques du Grand Nord. Moins étendues, moins épaisses, soumises à des vents plus forts, les glaces dérivent à vitesse accélérée. La dérive du navire mis volontairement sur la banquise en septembre 2006 pourrait prendre fin dès février 2008, six mois avant la date prévue. Pour le même trajet, le navire de Nansen, à la fin du XIX e  siècle, avait mis trois ans. Effet et signe précurseur du réchauffement général, la disparition progressive de la banquise estivale va contribuer à l’accélérer. L’eau absorbe plus d’énergie solaire que la glace, même si ce phénomène pourrait être compensé par la couverture nuageuse. Les océanographes s’interrogent aussi sur le devenir des courants marins arctiques et de leur interaction avec ceux de l’Atlantique nord.
Une fonte massive de la banquise apportera une quantité importante d’eau douce qui continueront à ralentir la dérive nord atlantique (DNA). Il faut également rappeler que sans banquise, les colonnes de descente de la DNA ne peuvent se créer. En effet, c’est lorsque l’eau de mer gèle que le sel est expulsé de la banquise, ce même sel qui créé alors les colonnes de descente. Un automne très doux pourrait être désastreux pour la formation de la banquise et dans le même temps ralentir la DNA.

Deux mécanismes semblent en mesure de fermer le puits: une extension brutale de la banquise arctique ou des décharges massives d’icebergs, crachées par la calotte du Groenland. Si des décharges d’icebergs sont enregistrées tous les 8 000 à 10 000 ans, les extensions de banquise seraient plus brutales et apparaîtraient dans des périodes climatiques semblables à celle que nous vivons aujourd’hui. Conséquence de ces extensions brutales de glace de mer: de petits âges glaciaires, comme celui qui s’abattit sur la France de Louis XIV.

Au moment de l’hiver, près du pôle Nord, une partie du sel contenu dans l’eau de mer qui gèle (pour former la banquise) est expulsé, et renforce encore la salinité de l’eau de mer qui ne gèle pas, laquelle se met alors à être tellement dense qu’elle « plonge » vers les profondeurs. On parle de formation d’eaux profondes pour désigner ce phénomène.

Le point capital, c’est que les courants de surface de l’océan mondial et cette plongée des eaux dans la mer de Norvège sont interconnectés : ce courant thermohalin sert de « moteur » à une partie de la circulation océanique globale.

Ainsi le Gulf Stream pourrait être bloqué de 2 façons.

– Soit par une extension rapide de banquise qui ne se mettrait plus à fondre et du coup bloquerait le tapis roulant. Cela pourrait se produire à la fin d’un hiver très froid et d’un été sans été.

– Soit par une fonte générale de la banquise qui se produirait à la fin d’un été très chaud, suivi d’un hiver très doux sur tout l’hémisphère nord.

Ainsi si les gouvernements et les industriels se frottent les mains en pensant profiter d’une dispariton de la banquise pour pouvoir naviguer leurs frets dans l’arctique disparue, cette idée ne sera que de courte durée. Car sans banquise, le Gulf Stream sera mis à très dure épreuve et pourrait ne pas sans remettre du tout.

à voir ici un Monde sans Banquise

sources : http://cdurable.info / http://www.liberation.fr/

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