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Le climat aurait une grande influence sur les civilisations

Pendant des siècles, prévoir le temps qu’il ferait le lendemain a été impossible. Or, une étude révèle que la chute de l’empire romain, par exemple, serait en partie due à la météo, imprévisible.

Ulf Büntgen de l’institut fédéral suisse de la recherche sur la forêt, la neige et le paysage  a dirigé une étude portant sur l’implication des variations climatiques sur l’évolution et le déclin des civilisations à travers les âges.

Grâce à l’étude de trois facteurs, lui et ses collègues ont réussi à retracer les climats, les températures et les précipitations des 2500 dernières années.

C’est en se basant sur 7.284 échantillons de chênes que l’équipe de chercheurs a pu évaluer les précipitations et grâce à  1.089 pignes de pin et 457 échantillons de mélèze qu’ils ont pu reconstituer les températures. Ils ont ainsi pu constater qu’à chaque revirement dans le climat, quand celui-ci passait du froid et sec au chaud et humide par exemple, l’impact sur les civilisations était immédiat.

En effet, l’agriculture s’en trouvait gravement perturbée mais cependant pas suffisamment longtemps pour que les populations aient le temps de s’y adapter. Ainsi, les revirements climatiques correspondent aux bouleversements politiques et aux vagues de migrations humaines. C’est dans ces conditions que l’empire romain a chuté.


De même, dans les périodes relativement stables de l’époque médiévale, on constate que le climat était, lui aussi relativement constant. Mais au moment de la peste, la période était humide et l’épidémie a profité de ces conditions pour se répandre.

Les exemples sont innombrables. A l’heure actuelle, notre société est moins perturbée par les changements climatiques parce que le commerce international et les technologies modernes en atténuent les effets comme le rapporte la revue Science.

Chaque civilisation a vu son développement basé sur la culture intensive de certaines céréales ou tubercules. Or, ces plantes sont plus particulièrement adaptées au climat où elles ont été domestiquées : cette contrainte du climat se retrouve dans l’aire de répartition des premières civilisations.

Passons en revue les différents types de climat concernés :

Le blé a été cultivé dans un climat méditerranéen : les civilisations associées, comme l’Égypte et la Mésopotamie, occupent donc des régions chaudes et sèches.

Le développement de la civilisation chinoise a été fondé sur la culture du millet, domestiqué dans un climat froid et sec. Ce n’est qu’ultérieurement que la Chine s’appropria la culture du riz au cours de sa progression vers le sud.

La civilisation indienne est basée sur la culture du riz, caractéristique d’un climat chaud et humide. Il en fut de même de la Chine à partir de l’époque impériale.

Les civilisations d’Amérique centrale se basèrent sur la culture du maïs, adaptée à un climat plutôt chaud et humide.

Les civilisations andines fondèrent leur développement sur la culture de la pomme de terre, limitée au climat d’altitude froid et sec.

Une conclusion peut être tirée de ces constats : les premières civilisations occupèrent presque toutes les niches environnementales, depuis les régions froides et sèches jusqu’aux régions chaudes et humides.

À l’inverse, des régions au climat apparemment similaire ont conduit à des évolutions radicalement différentes : ainsi la basse vallée du Mississipi et celle du Rio de la Plata en Amérique n’ont pas connu l’essor de la plaine du Gange en Inde, malgré les analogies climatiques (climat subtropical chaud et humide). De même, les rives du fleuve Orange en Afrique du sud, et celles du fleuve Murray en Australie, n’ont pas connu le même développement que le Nil, le Tigre, l’Euphrate et l’Indus, bien qu’ils irriguent aussi des régions désertiques. Quant à la plaine du Danube, climatiquement comparable à celle du Fleuve Jaune (berceau de la Chine), elle n’a permis l’essor d’aucune civilisation antique.


Ce premier aperçu pourrait donner à penser qu’il n’y a aucun lien entre le climat et l’entrée des hommes dans l’Histoire. Mais nous n’avons pas voulu en rester là…

Le stress climatique, moteur des premières civilisations

La diversité climatique constatée entre les premières civilisations autonomes masque un dénominateur commun bien réel.

Pour le déceler, nous avons avancé une hypothèse : une société n’est pas motivée à faire preuve d’innovation si l’environnement ne lui propose pas d’aiguillon. En particulier, c’est le spectre des famines qui invite à domestiquer la nature pour augmenter l’abondance de nourriture.

On peut recenser au moins deux facteurs climatiques influençant ce « stress environnemental » :

Les famines, un ennemi que l’on peut espérer vaincre :

Les régions présentant une forte variabilité dans les précipitations annuelles connaissent un stress hydrique très fort : un retard ou une avance de la saison des pluies peut avoir des conséquences catastrophiques. Cette caractéristique climatique pourrait être un puissant moteur pour les innovations.

Les épidémies, un ennemi qui laisse les hommes de l’Antiquité démunis :

Les régions chaudes et humides tendent à favoriser la propagation des maladies, notamment par le biais du moustique (c’est l’une des causes majeures de décès dans le monde encore aujourd’hui). Si ce sont donc les maladies qui pilotent la démographie au lieu des famines, la notion de stress environnemental poussant à l’innovation disparaît.

Par ailleurs, on admettra qu’il soit impossible à une communauté humaine de développer une civilisation avancée si elle ne bénéficie pas d’un minimum de pluies…

Adaptation de la Terre du Futur

sources : http://www.maxisciences.com/ / et extrait de http://www.herodote.net/

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