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El nino serait de retour d’ici le mois de septembre 2014

(Québec) L’enfant terrible du climat, le fameux El Nino, refera-t-il un tour de piste d’ici la fin de l’année 2014? C’est ce qu’avance un article paru lundi dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), qui propose une nouvelle façon de prédire sa venue et estime à 3 sur 4 les chances pour que le phénomène revienne chambouler le climat terrestre dans les prochains mois.

Aussi nommé plus prosaïquement «oscillation australe», El Nino survient quand les forts vents qui soufflent habituellement sur le Pacifique équatorial, les «alizés», faiblissent soudainement. En temps normal, ces vents poussent les eaux chaudes de la surface vers l’Asie du sud-est et l’Australie; et puisque l’eau tend spontanément à se «mettre au niveau», cela permet aux eaux froides des profondeurs de remonter au large de l’Amérique du Sud.


Mais tous les deux à sept ans, les alizés cessent de souffler ou le font moins fortement, et l’eau froide des profondeurs ne remonte plus. Une énorme masse d’eau chaude se forme alors dans une région où elle est généralement froide, ce qui a toutes sortes de conséquences sur le climat mondial. Par exemple, le dernier épisode d’El Nino, en 2010, a coïncidé avec l’hiver le plus doux jamais enregistré au Canada.

Cette oscillation est aussi liée avec des formes plus dramatiques de météo extrême, ce qui pousse beaucoup de chercheurs et de gouvernements à tenter de la prédire. Mais jusqu’à présent, la petite bête s’est avérée particulièrement capricieuse, et nos meilleures prédictions ne dépassent pas six mois.


Nouvelle approche

Or, dans l’article publié hier dans PNAS, une équipe dirigée par Hans Joachim Schellnhuber, de l’Institut de recherche sur le climat de Potsdam, propose une nouvelle approche qui permettrait d’allonger l’échéance des prédictions à 1 an. Au lieu de se fier à des données climatiques très étoffées, M. Schellnhuber a simplement observé que, une douzaine de mois avant un épisode, la température au-dessus de la zone où El Nino survient (soit dans la moitié est du Pacifique, le long de l’équateur) semble se synchroniser avec celle du reste de l’océan (jusqu’à 30° de latitude au nord et au sud).


On ignore pourquoi cela se produit, mais en mesurant cette synchronisation et en établissant le bon «seuil d’alerte», M. Schellnhuber parvient à prédire 76 % des années où El Nino survient et 86 % de celles où il n’arrive pas – et son seuil critique a été dépassé en septembre dernier, ce qui suggère un El Nino d’ici l’automne.

Pour l’heure, soulignons-le, il est impossible de dire si ce nouveau modèle est plus fiable que les autres, ce que les auteurs de l’article admettent d’ailleurs d’eux-mêmes. «Nous sommes conscients des risques pour nos réputations liés à notre annonce, mais il demeure que formuler des hypothèses falsifiables est au coeur de la démarche scientifique. Si notre prédiction s’avère correcte, cela sera une avancée majeure», écrivent-ils.

source : http://www.lapresse.ca/

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