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Changements climatiques: pas de consensus

Chercheur en climatologie et en hydrologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières, le professeur Ali Assani affirme qu’il est faux de prétendre qu’il existe un concensus scientifique au sujet de l’origine des changements climatiques en cours malgré les conclusions auxquelles est arrivé, vendredi 2 février, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Il existe plusieurs secteurs de la climatologie, actuellement, où se tiennent encore des débats fort houleux, rappelle-t-il. D’ailleurs, fait-il valoir, « la science n’avance qu’avec les débats. »

C’est le cas, par exempe, de celui qui fait rage parmi les climatologues au sujet de ce qui cause l’augmentation ou l’intensité des ouragans. « Il y a deux camps. Ceux qui plaident en faveur d’une cause d’origine humaine et l’autre qui estime que cela provient de facteurs d’origine naturelle comme les effets Gulf Stream, par exemple », explique-t-il.

« Certes, l’humain joue un rôle dans les changements climatiques, mais il ne fait qu’amplifier l’effet de phénomènes naturels qui sont en cours », affirme le chercheur.

Le professeur Assani ajoute qu’il existe encore de nombreux éléments naturels pouvant expliquer les changements climatiques actuels mais au sujet desquels il n’y a que trop peu de recherches.

« De nombreux scientifiques pensent, par exemple, que le soleil joue un rôle très important dans les changements climatiques. L’impact du rayonnement solaire n’est pas encore très bien connu. La relation entre le soleil, l’atmosphère et la Terre reste à être étudiée », illustre-t-il. Selon lui, cette recherche est d’une grande importance puisque le soleil est la source de chaleur de la planète.

« Il faut donc tempérer les affirmations du GIEC », estime-t-il après avoir pris connaissance du rapport de l’organisme rendu public vendredi dernier.

Certaines conclusions de ce rapport laissent d’ailleurs le chercheur perplexe. Selon le GIEC, par exemple, le courant du Gulf Stream, qui apporte au nord une partie importante de sa chaleur, ralentira de 25 % au cours du 21e siècle mais la température continuerait quand même d’augmenter dans la région de l’Atlantique.

Or, selon le professeur Assani, il est pourtant bien connu de la science que si le Gulf Stream ralentit, un apport majeur en chaleur océanique cessera de monter vers le nord et apportera dans nos latitude un phénomène de refroidissement important des températures.

« De plus, en refroidissant, l’océan retrouvera une capacité accrue d’absorption du CO2. C’est un phénomène chimique reconnu. Donc, voilà une seconde réaction qui fera baisser les températures. On appelle ça un phénomène de rétroaction négative. Je ne suis donc pas d’accord avec la conclusion du GIEC », dit-il.

Le professeur Assani trouve aussi douteux que le GIEC ne se fie qu’à une période climatique très courte pour arriver à la conclusion finale de son rapport. « Le GIEC se fie à des températures depuis 1850, soit depuis qu’on a commencé à faire des relevés », constate-t-il.

Selon lui, cette période est trop courte pour qu’on puisse en tirer des conclusions aussi affirmatives que celles du GIEC et que la science puisse comprendre le rôle des divers cycles naturels impliqués dans la régulation du climat.

« Je vois le document du GIEC davantage comme un document de sensibilisation », conclut-il.

source : http://www.cyberpresse.ca/

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